Mr Big – …The Stories We Could Tell

On l’a appris il y a peu : Pat Torpey, le batteur de Mr Big, est malheureusement atteint de la maladie de Parkinson. Mais visiblement, pas de quoi le décourager, ni lui, ni le reste du groupe, puisque Mr Big est de retour avec un nouvel album: ...The Stories We Could Tell. Figée dans le temps, la dream team n’a pas changée d’un pouce. Eric Martin, Paul Gilbert, Billy Sheehan et Pat Torpey sont réunis et conservent chacun de façon bien consciencieuse le même style et la même énergie.

Comme à leur habitude la pochette est décalée, on ne regrette même pas le cochon ailé de What If..., leur album précédent. ...The Stories We Could Tell contraste d’ailleurs de façon assez significative avec cet opus, somme toute de très bonne qualité, mais au mix et aux intentions radicalement différentes. Là où What If... exploitait des sonorités modernes, avec un ton plus brutal et rythmé, ...The Stories We Could Tell sonne comme un réel retour aux sources de Mr Big, se rapprochant plus des premiers albums du groupe comme Lean Into It.  Moins rentre dedans, plus bluesy, mais sans jamais rien perdre en pêche ni en virtuosité. Le grand blond de la bande, Billy Sheehan, est ici moins mis en avant que sur les disques précédents. Le bassiste continue tout de même de porter les morceaux avec groove et mélodie, grâce à un jeu subtil teinté de discrétion. Paul Gilbert de son côté n'en finit pas d’époustoufler son auditoire, pourtant habituer à se prendre des solos de cinq cordes plein les esgourdes. Moins de fioritures, mais toujours autant de puissance et le guitar hero permet à ce nouvel album d’osciller entre un coté bluesy, plus posé que d’habitude, et un coté résolument hard rock, plutôt daté 70’s.

...The Stories We Could Tell mise avant tout sur le groove, et ce dès le début. "Gotta Love The Ride" donne le coup d’envoi, et on reconnait d’emblée le style de Mr Big, les riffs de Paul Gilbert et ses envolées mélodiques, le tout soutenu par une section rythmique béton. Dans la même lignée, on enchaîne avec "I Forget To Breathe", un morceau plus catchy dont les voix doublées apportent en puissance de sorte à bien faire monter la sauce. "Satisfied" est un de ces morceaux typiquement hard rock dont Mr Big a le secret, lancé par la basse de Billy Sheehan au son si particulier, et suivi d’un jeu de questions/réponses jouissif entre le chant et la guitare. Un véritable tube dont on ne peut s’empêcher de brailler le refrain en tapant du pied, à l'image d'une tripoté de morceaux de Mr Big, comme "Alive And Kickin’", ou même "Rock & Roll Over" et leurs refrains imparables chantés en choeur. Et pour information, les fans d’Aerosmith se délecteront très certainement de cet album grâce à des morceaux tels que "What If We Were New ?" ou "It’s Always About That Girl", qui effleurent doucement le style des Bad Boys de Boston.
 


Eric Martin, toujours au top, est reconnaissable entre mille, sa voix n’a pas pris une ride et évolue toujours dans le même registre. Des morceaux tels que "What If We Were New ?" mettent en avant toute sa technique vocale. Comme évoqué précédemment, Paul Gilbert et sa guitare volubile ne sont pas en reste sur cet opus où chaque solo est exécuté avec brio, finesse et rapidité. Il en va de même sur les éblouissantes premières secondes de "The Monster In Me", morceau où Gilbert se charge ensuite sur les refrains de balancer à l’unisson avec Billy Sheehan un riff franchement redoutable.

Et c’est l’estomac noué, les yeux moites et pleins de terreur que vous appréhendez la fin de cette chronique... Et les ballades ? Rassurez-vous, un album de Mr Big ne serait pas réellement un album de Mr Big sans son lot de ballades sirupeuses, hissées au rang de véritable symbole identitaire depuis le début de leur carrière. ...The Stories We Could Tell ne dégouline pas de niaiserie pour autant. "The Man Who Has Everything" et "Just Let Your Heart Decide" prouvent qu’en 2014, on peut a priori toujours draguer avec du Mr Big. Vous pourrez donc intégrer ces morceaux en toute confiance à votre playlist de chansons d’amour saveur guimauve, près de "To Be With You".

Malheureusement ...The Stories We Could Tell possède aussi quelques morceaux un peu en dessous, que l’on retient moins. C’est le cas notamment du très direct "Light Of The Day", ou même de "Fragile", malgré ses plans de guitare à couper le souffle. L’album se clôt avec "The Stories We Could Tell", peut-être un peu moins empli de ferveur que les autres morceaux, moins surprenant, mais sans pourtant se détacher du ton de la galette.

Pour conclure, les seules choses ayant changées chez Mr Big depuis leur début, ce sont les coupes de cheveux. De son coté leur style musical, malgré les tendances actuelles, reste immuable. Le quatuor américain, avec ses 28 ans de carrière au compteur, n’a plus rien à prouver à personne et reste un des seuls groupes au parcours quasi sans fautes qui continue de nous offrir de vrais bons albums. Une bonne cuvée 2014 pour Mr Big

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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