Danko Jones – Fire Music

La formation canadienne qui nous avait dernièrement régalé avec Rock'n'Roll is Black and Blue, un sixième album hard rock et sulfureux, revient cette fois-ci avec un album électrique et on ne peut plus rentre dedans, Fire Music. Aux commandes, le producteur Eric Ratz, qui avait déjà croisé le chemin de Danko Jones seize ans auparavant pour l'album My Love Is Bold.

 

Heureusement que Danko Jones est là afin de nous aider à faire abstraction de ce début d'année profondément merdique en nous balançant une sacrée décharge de rock'n'roll en pleine poire. Comme le veut la tradition depuis 1996 chez Danko Jones : nouvel album, nouveau batteur. Donc septième album, septième batteur, et c'est au jeune Rich Knox de prendre la relève derrière les fûts aux côtés de John « J.C » Calabrese et Danko Jones pour un nouvel album riche en fibre et en vitamine C, un véritable coup de pied aux fesses pour bien commencer sa journée.

Ce qu'on remarque au premier abord avec Fire Music, c'est son agressivité, l'album est bien plus percutant que ses six prédécesseurs. On retrouve la touche destructrice des premiers albums, ainsi qu'un coté moins hard rock, qui était pourtant bien présent sur Rock'n'Roll is Black and Blue ou Below The Belt. Il en est fini des petites mélodies gentillettes ou des riffs hard rock accrocheurs. Avec cet album le groupe gagne en rage et en puissance, arborant des sonorités clairement plus punk que sur les deux derniers albums.
 


Cependant, rien de nouveau, la formule ne bouge pas d'un pouce. Danko Jones fait du rock, ce qui n'empêche pas les trois rockeurs de toujours donner le meilleur d'eux-mêmes, l'originalité n'étant, a priori, pas le but recherché. Musicalement, on constate que la guitare est beaucoup plus présente par rapport aux derniers albums où John « J.C » Calabrese et son jeu de basse volubile volaient presque la vedette à Danko sur certains morceaux. « Wild Woman » ouvre la marche en beauté, avec un sujet de prédilection qui jalonne généreusement l'ensemble de ce nouvel opus: les femmes. Le morceau est incisif, à l'image de l'ensemble de l'album, et on y retrouve un style brutal propre au groupe. Les morceaux s'enchaînent avec, à chaque fois, une surenchère d'énergie et de puissance, portés par Danko, le leader survolté de la bande.

« Gonna Be A Fight Tonight » est le véritable tube de Fire Music. Les Canadiens de Danko Jones envoient la sauce comme il se doit, sans y aller par quatre chemins. Les riffs et les choeurs sont massifs et collent parfaitement au thème de la chanson puisque, clairement, on n'est pas là pour enfiler des perles. Le morceau a d'ailleurs été sélectionné pour être le générique d'une célèbre émission de catch, le Royal Rumble de la WWE, et ça nous met directement dans l'ambiance. Le trio envoie des « Hey ! Hey ! » à l'unisson, comme on peut en retrouver partout dans l'album avec par exemple « The Twisting Knife », « Body Bags », ou « She Ain't Coming Home » où les choeurs sont scandés, appuyés par des riffs simples mais efficaces, exécutés à la vitesse de la lumière et apportant ainsi une vraie touche punk. Tout à fait le genre de truc qu'on aurait pu entendre au milieu d'une baston entre deux giclées de bière au CBGB il y a maintenant quelques décennies, si on était né à la bonne époque, et dans le bon pays. Mais tant pis, on se contentera de la rediffusion du Royal Rumble.
 

Badass


Comparé aux morceaux qui le précèdent, «  Live Forever » fait office de petite accalmie, un brin de positivisme au milieu de toute cette hargne. Alors, oui, c'est une vraie chanson d'amour, mais une chanson d'amour couillue, soutenue par le son de basse tonitruant de J.C. Niveau chanson d'amour, on peut également relever « I Will Break Your Heart », dans la mouvance de « I Wanna Break Up With You » sur Below The Belt, mais agrémenté cette fois d'un peu plus de douceur et d'ironie. On imagine bien le sourire narquois de Danko sur ses petites envolées lyriques pleines de légèreté en montant dans les aiguës, créant un contraste délicieux avec les riffs pesants qui ponctuent le morceau. Fire Music marque également le retour de la cowbell, grande absente de Rock'n'Roll is Black and Blue, avec « Do You Wanna Rock », le deuxième morceau dévoilé par le groupe avant la sortie de l'album. Au niveau du chant, Danko est une boule d'énergie ambulante, et ce dernier délaisse même la guitare sur le deuxième couplet afin de laisser J.C groover avec Rich Knox et sa cowbell. On notera également que beaucoup moins d'effets sont utilisés sur la voix, donnant ainsi un aspect plus brut. Après l'amour et le rock, le parcours initiatique de Danko Jones se poursuit avec l'expérimentation de la drogue sur « Getting Into Drugs ». Si savoureux à écouter que ça se passe de commentaire.

Sans pour autant reproduire le même schéma, Fire Music retrouve la niaque d'albums comme I'm Alive And On Fire, couplé au savoir faire et à la maturité des dernières productions. Grâce au producteur Eric Ratz, Fire Music profite d'un mix plus généreux au niveau de la guitare, qui donne à ce nouvel un album une allure bien plus massive. Le leader semble ainsi se libérer vocalement et se ressaisir d'album en album après le coup de mou de Never Too Loud en 2008. Danko Jones nous offre cette année un album digne de ce nom, aussi explosif que sa pochette.

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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