Dysrider – Bury the Omen

 

Le groupe dont il est question aujourd’hui nous vient tout droit des bords du Lac Léman, avec une mixture bien énervée de death mélodique/deathcore et de metal symphonique. Encore un de ces mélanges ultra prometteurs sur le papier mais qui déçoivent terriblement au final ? Pas cette fois en tout cas, car si Dysrider ne sort peut-être pas l’album de l’année, le contrat est rempli et l’ensemble est plein de bonnes idées qui permettent à l’auditeur de passer un très bon moment.

Dysrider (anciennement Trophallaxy) est donc de formation un groupe de metal symphonique, avec toute l’imagerie propre au genre grâce notamment à la frontwoman Joëlle, qui en plus de sa voix apporte une touche gothique grâce à son violoncelle. Le tout mélangé à un style bien plus agressif rappelle la démarche d’Epica, en bien plus poussé cependant. Mais la formation suisse ne peut pas renier ses liens avec les Néerlandais sur l’alternance entre le chant de Joëlle et celui de Jonathan, qui rappelle les grandes heures du duo Simone Simons/Mark Jansen.

Dysrider, Suisse, 2015, deathcore, symphonique

L’ossature de la musique de Dysrider se forme sur un triptyque très intéressant entre violoncelle, riffs violents et acérés envoyés par le guitariste et nappes de claviers de Jonathan qui embaument le tout d’une manière très singulière. Le tout est direct et épuré, parti pris qui divisera sûrement mais qui permet en tout cas à l’ensemble d’être accrocheur et de faire remuer les têtes, quand on sait que de nombreux groupes du style se perdent en route dans l’accumulation d’effets et de notes.

Le premier titre de l’album, « Against Your Hold » résume plutôt bien le tout avec cette intro terriblement puissante sur laquelle viennent se poser le clavier et les chants lyrique de Joëlle et growlé de Jonathan. Dans les parties plus violentes, le groupe nous fait au moins le plaisir de ne pas nous sortir un deathcore bas de gamme, mais un death mélodique qu’on sent plus inspiré de The Black Dahlia Murder ou des groupes de Göteborg, avec des breakdowns pas franchement utiles mais qui restent assez limités pour ne pas gêner les bonnes compos des Suisses. On trouve au contraire des riffs déstructurés assez inspirés, notamment sur la conclusion de près de huit minutes « Embers Reflections »

Dans sa première partie, l’album possède en tout cas beaucoup de points forts, notamment des refrains puissants, qui restent en tête un certain temps, à l’image de ceux de « Bury The Omen » ou « Against Your Hold ». La place de la guitare est la véritable valeur ajoutée de l’opus, avec des riffs qui ne laissent pas indifférent et des solos assez virtuoses de Vladimir Cochet sur presque tous les titres souvent nappés de claviers pour un très beau résultat, comme sur « The Reckoning ».

Même sur les titres plus longs comme « Time Of Decay », les Suisses arrivent à nous séduire. Sur ce titre, le chant de Joëlle rappelle Nightwish tandis que la section rythmique tabasse à tout va. La construction est vraiment très cohérente et on ne s’ennuie pas pendant 8 minutes, ce qui est un très bon point. Mais malheureusement, le disque n’est pas parfait et accuse des faiblesses, surtout dans sa deuxième partie où la machine s’essouffle sur des pistes un peu moins inspirées que les premières, à l’image de « Story of Power ». Les chansons sont bonnes et l’album est cohérent, mais il donne tout de même une impression étrange de manque de finition.

Mais malgré cette fin d’album un poil décevante, Bury The Omen reste très bon et tient toutes les promesses que son style atypique proposait. Avec un duo complémentaire au chant et des musiciens talentueux, Dysrider mérite plus de reconnaissance, de même que son album mérite d’être écouté.

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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