Shawn James & The Shapeshifters – The Gospel According to Shawn James & The Shapeshifters

Shawn James & The Shapeshifters est un groupe de 5 musiciens de Fayetteville dans l’Arkansas (sud des Etats-Unis). Quand on les voit, on les imagine jouer du bluegrass ou du metal bien gras flirtant vers le sludge. En fait, auparavant, ils ont évolué dans différents groupes heavy et folk et, quand on écoute leur musique pour la première fois, on est étonné du résultat : ils savent vraiment utiliser le mot « shapeshifters » (métamorphes) de leur nom de groupe à bon escient. Ils décrivent leur nouvel album, L'Evangile Selon Shawn James et les métamorphes comme du « rock and roar » (rock et rugissant) évoquant à la fois Son House (chanteur et guitariste de blues né en 1902) et SunO)))) : banjo, violon et guitare slide sent bon les marécages nauséabonds. Bref, on n’est pas au bout de nos peines en écoutant cette sublime comète venu de nulle part.

Shawn James & The Shapeshifters


Accrochez-vous les amis avec « No Gods » : le banjo gratouille vers le bluegrass tandis que les  riffs visqueux et la whiskey voice nous donne l’impression de nous retrouver dans la BO de O'Brother ! (road movie et une comédie franco-américano-britannique réalisé par Joel Coen et sorti en 2000). Comme un violon volé à « Hurricane » de Bob Dylan ses notes viennent nous montrer que tout est encore possible dans la créativité avant que des chœurs sûrs d’eux-mêmes viennent vous en mettre un sacré coup derrière le bourrichon.

Assurément et comme le titre l’indique (« Like Father Like Son »), leur parents devaient être accros à cet esprit Woodstockien. Les gars sont là pour nous en mettre plein les mirettes. Une voix + un groove + des guitares + un violon + un banjo = Laissez vous aller ! T’en veux encore plus ? Alors fais tourner…le disque sur ta platine ! D’autant plus qu’un riff sur un banjo ça a de la gueule et ça défile à la vitesse d’un train au milieu des plaines poussiéreuses.

Shawn James & The Shapeshifters


Ils ont le sens du feeling, du bien être dès les premières mesures. Odes à tous nos rockeurs morts à l’âge de 27 ans, la voix féminine nous en montre la voie. Désosser des morceaux anciens possède une logique mais en faire une relecture redneck montre un certain tallent.

Du violon en intro qu’on pourrait entendre en poussant une porte en entrant dans un pub du Connemara ou d’un rade du delta du Mississipi c’est ce qu’on trouve avec « Lost », avant qu’une guitare à la limite désaccordée pleine de vices nous fait changer de lieux pour déboucher dans une ambiance bayou. J’adhère à 200% mais je ne mets pas un pied dans l’eau boueuse de peur de me faire bouffer par un alligator. Hymne aux ramasseurs de coton, l’auditeur baisse les épaules et regarde ses pieds car le chemin vers la liberté sera long grâce au mouvement des droits civiques.

Incroyable comment on peut être transporté dans un univers qui leur est propre avec 2, 3 accords. On aimerait en ramener un souvenir à la maison comme de vieux touristes dont les appareils photo accrochés autour du cou n’arriveront jamais à restituer cette ambiance sudiste indescriptible et c’est ce qu’ils font avec « Wild Man ». Pareil pour « Lake of Fire » avec ses accords graveleux que n’auraient pas renié les Stones (quand ils pompaient les vieux bluesmen noirs américains) viennent agrémenter le début du titre avant qu’une ambiance proche de celle des Black Crowes reprenne ce voyage fort agréable le long de la ligne de chemin de fer qui nous emmène vers  un « Strange Days » sautillant avec toujours cette aisance évocatrice qui nous donne l’impression d’être à l’arrière d’un pick-up à fond les ballons sur une route complètement défoncée, tout comme le conducteur…

Shawn James & The Shapeshifters


« Just Because » commence avec un bon gros riff purplelien mais avec cette dose de feeling américain où le refrain en retournera plus d’un comme seul savent le faire les chanteurs des groupes sudistes doté d’une attaque au violon de Chris Overcash encore bien placée. Plus décalés seront le romantique « Lilith » et « The Sandbox » donnant l’impression de retourner dans les 90’s où parfois une lueur de génie pouvait apparaître au détour d’une chanson si on avait l’intelligence de sortir du rang.

On est conquis et heureux à l’écoute de cette musique cinématographique qui nous insuffle un vent de liberté comme sur « Back Down » qui nous remonte les intestins par l’émotion dégagé par les vocalises de Shawn James. Toujours présent, le banjo de Baker est un peu comme le fil conducteur de cet album, croissant sur son chemin toute sorte de personnages peu recommandables ainsi que le violon qui n’est jamais très loin et apparaît à chaque arrêt de ce road rock movie.

Lionel / Born 666

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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