Skindred – Volume

A peine un an et demi après l’excellent Kill The Power, Skindred est déjà de retour avec un nouvel album sous le bras. Volumes, sorti le 30 novembre est une nouvelle étape dans la carrière déjà riche des Gallois avec toujours au programme ce style unique, à la frontière entre rock, metal et reggae. Une bonne dose de nostalgie également, puisque le groupe nous offre un retour aux fondamentaux qui n’est pas sans évoquer son premier effort Babylon.

Si la rapidité avec laquelle ce nouveau disque a été composé pouvait faire craindre le pire, on est vite rassurés par la qualité des hymnes fusion qui le composent. Alors que Skindred s’était aventuré dans les terres hostiles de l’electro et du dubstep sur Kill The Power, le combo revient à ses premiers amours avec des compositions simples et efficaces, sans artifices inutiles et dépassant rarement les quatre minutes.

Inévitablement, tout cela signifie aussi un retour au néo-metal qui fleure bon le début des années 2000. Dès les premières notes d’ « Under Attack », on comprend à quoi on a affaire et Rage Against The Machine n’est pas loin. Le titre prend d’entrée à la gorge et semble composé dans un seul but : faire jumper le public en live. Et c’est loin d’être le seul dans ce cas sur l’album, l’occasion de constater que le groupe est passé maître en la matière !

Skindred, 2015, Volume, Benji Webbe, Napalm Records

Skindred semble avoir pris du plaisir à écrire des titres alternant à chaque instant entre lourdeur du metal et légèreté du reggae. Il n’est pas rare de voir un morceau introduit par un riff ravageur puis coupé soudainement par un break reggae, comme « No Justice » ou l’excellente « Sound The Siren ». Mais si cette configuration est possible, c’est en grande partie grâce à la versatilité de Benji Webbe au chant. Le bougre est au top de sa forme depuis quelques années et son chant ragga s’est énormément amélioré. Capable de passer d’un flow dancehall à la Sean Paul à un chant mélodique de très bonne qualité, le frontman rayonne pendant tout l’album et reste l’atout majeur de la formation. 

Néanmoins, les musiciens ne sont pas en reste et envoient le groove typique de la fusion de Skindred de façon encore plus énergique que par le passé. Mention spéciale au bassiste Daniel Pugsley qui nous envoie de bonnes vibrations sur presque tous les titres, bien aidé par un mix assez chaud où sa basse est bien mise en avant.

Bien que prenant moins de place, l’électro fait tout de même son apparition à travers trois interludes tranchant radicalement avec le reste des compositions. Mais à défaut d’être particulièrement utiles ou inspirés, ils offrent une respiration bienvenue au milieu de titres qui se ressemblent quand même souvent. Sans rien enlever à la qualité des compositions du quintette, il manque quelque chose à plusieurs d’entre elles pour les rendre aussi mémorables que les vieux tubes que sont « Nobody » ou Warning ». Heureusement, Skindred parvient dans le même temps à varier son propos de très belle manière avec les relents punk de « No Justice », les riffs lourds de « Straight Jacket » ou encore la petite perle « Saying It Now », qui prouve à elle seule que le groupe est toujours une machine à tube.

Après autant d’années de carrière, Skindred connait son affaire sur le bout des doigts et arrive toujours à faire sonner son reggae metal d’une manière efficace, un talent loin d’être à la portée de tous les groupes. En restant fidèle à lui-même, le groupe a décidé de faire un album sincère qui perd en originalité ce qu’il y gagne en énergie. Un pari sûrement gagnant pour les futurs live où les nouveaux titres devraient passer comme une lettre à la poste.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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