Napoleon – Newborn Mind

En 2012 sortait un EP nommé What We See, qui laissait entrevoir un avenir radieux à un combo de metalcore anglais. A la limite du djent, du hardcore et du metalcore, au sein de compositions privilégiant l'aspect mélodique et technique de sa musique, Napoleon revient cette année pour faire ses preuves, avec son tout premier album, Newborn Mind

Napoleon, c'est un tout récent groupe venu du Royaume-Uni, composé actuellement par Wes Thompson au chant, Sam Osborn à la guitare, Jacob Brelsford à la basse et James Mendoza à la batterie. Ce n'est pas tout à fait ce line-up que l'on retrouvait sur le premier EP, puisque Wes Thompson a pris la place de l'ancien chanteur pour apporter une diversité lyrique non négligeable aux compositions de Napoleon.

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What Wee See était un EP de très bonne facture qui laissait envisager de futures excellentes compositions. Newborn Mind le prouve avec ses dix titres aux mélodies ravageuses et aux influences diverses et très variées. "Dystopia" ouvre l'album aussi rapidement qu'un titre de hardcore du haut de sa minute trente. Une bonne manière d'entrer dans le vif du sujet sans se poser de questions. Bonne rythmique,  leads ultra mélodiques, chant bien plus émotionnel qu'auparavant. On sait où veut aller Napoleon.

Pas manqué, les influences de djent entendues dans ce premier titre, confirment le virage musical que prend le groupe avec Newborn Mind. Rythmique saccadée mais surtout calculée. Écouter Napoleon en profondeur revient à résoudre quelques équations mathématiques. Les refrains se rapprochant plus d'un metalcore mélodique sont pimentés par des leads techniques et surtout très mélodiques, que Sam Osborn amène à la perfection.

Wes Thompson, qui a fait son apparition dans le groupe en 2015, n'avait pas participé aux premières sessions d'enregistrement, et encore moins aux séances de composition. C'est pourquoi "Stargazer", "Of Jams Smokes & Promises" et "Brought Here To Suffer" on été réenregistrées, voire modifiées pour certaines. L'arrivée de Wes derrière le micro apporte sans aucun doute possible une dimension bien plus vaste aux possibilités de travailler cet instrument qu'est la voix. C'est pourquoi on l'entend souvent varier entre chant crié, chant clair, et chant beaucoup plus posé à la limite du contage d'histoire, tout en douceur.

En effet, la musique proposée par Napoleon est douce et non agressive. Chaque mélodie est amenée afin de faire planer un peu l'auditeur en suivant les lignes émotionnelles du chant. Justement, moment émotion avec l'outro de "Brought It To Suffer" durant laquelle on entend un enregistrement d'appel téléphonique entre Wes et son père quant à son arrivée dans le groupe etc. Cela permet une excellente transition avec "Afterlife" et ses arpèges en clean, non sans rappeler ce que font Chon et Plini, pour déboucher sur cette rythmique au mélange metalcore / djent.

A l'image de l'intro de "Afterlife", "Maps" est une chanson courte d'un peu moins de deux minutes, complètement faite de ces arpèges rapides en clean, dans une composition plus "joyeuse". Plein d'autres petits éléments guitaristiques inhabituels et inattendus sont ainsi placés dans chacune des chansons. Ce qui rend l'écoute de cet album plutôt agréable et même divertissante. Comme avec "Utopia" qui clôt l'album avec ses bends qui sonnent comme si on s'amusait avec un ressort, puis l'accélération qui s'en suit en donnant cet aspect progressif et groove que l'on retrouve tout du long de Newborn Mind.

Parmi les titres accrocheurs et réussis à 100%, on retrouve "Stargazer", qui regroupe tout ce que le combo anglais fait de mieux dans chaque domaine. Musicalement et techniquement, la basse accompagne bien, comme dans tout le reste de l'album, mais elle ne s'éloigne jamais de son registre, ce qui enlève peut-être un peu d'originalité supplémentaire ou de fraîcheur au milieu d'un album qui, rythmiquement, est assez redondant.

Avec Newborn Mind, on sait maintenant quelle bataille veut mener Napoleon afin d'arriver à s'insérer dans le monde du metal actuel. Avec son djent mélodique et groove, le groupe arrive à s'éloigner des sentiers battus du hardcore / metalcore venu d'Angleterre, en se démarquant ainsi des excellents Architects et autres gros noms du genre. Il faudra sans doutes songer à engager un guitariste rythmique pour les futures représentations live, parce que les superbes leads de guitare de Sam et la batterie de James auront besoin d'autre chose que de rythmique pré-enregistrée pour apporter plus de lourdeur et de soutien à la musique de Napoleon

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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