ADX – Non Serviam


Au service de la puissance !

Auréolé d'une riche carrière couvrant plus de trois décénnies, ADX a toujours su se relever malgré les moments difficiles et semble désormais bel et bien parti pour durer encore un petit moment. Ce nouvel album, Non Serviam, prévu ce 10 juin sur le label du groupe et en distribution Season of Mist, prouve que le combo francilien n'a rien perdu de sa puissance et de sa verve, allant même plus loin afin de mettre tout le monde d'accord.

Et pourtant, ce nouvel opus avait tout d'un nouveau tournant risqué pour ADX : nouveau label, exit donc Verycords pour une prise en charge plus indépendante et une maîtrise totale de son destin, nouveau guitariste, avec Nicolas "Nicklaus" Minier prenant la suite de Bernard-Yves Quéruel, mais aussi nouveau producteur puisque cette galette a été confiée à Francis Caste, maître du Studio Sainte-Marthe. Nouvelle approche aussi, car si Ultimatum s'efforçait de proposer un véritable retour aux sources d'un speed 80s cher aux débuts du combo, Non Serviam se pare de contours plus modernes et aboutis dans un son et un mixage pour le moins parfaits. Certains qualifieront le résultat final de trop lisse, mais force est de constater que notre quintet a su évoluer et s'adapter à son temps.

Ce n'est pas pour autant que Betov, Phil et ses ouailles ont triché ou forcé leur art le long des onze morceaux composant le CD. Au contraire, ADX s'est servi de ces nouvelles armes pour parfaire cette identité qui leur est propre et ainsi l'amener ailleurs. Phil en est le meilleur exemple derrière son micro : plus vindicatif que jamais, mais au timbre intact et à la rage décuplée, comme porté au-delà des cieux par une musique soignée aux petits oignons et des structures enrichies d'arrangements plus qu'intelligents.

On sent d'ailleurs que l'apport de Nicklaus a permis à ADX de produire ici ses meilleurs joutes guitaristiques, entre harmonies ou autres soli ciselés sans jamais aller dans la surenchère, le tout fignolé sans répit afin de servir au mieux chacun des morceaux. Les exemples sont nombreux, que ce soit sur le single "La mort en face", l'éponyme "Non Serviam" ou la conclusion "Théâtre de sang" qui s'impose comme le chef d'oeuvre de l'opus. Pensons aussi à "La furie" et son break quasi clin d'oeil à Blind Guardian, groupe justement connu pour savoir harmoniser et peaufiner ses parties de grattes à l'extrême.

Le nouvel arrivant parfaitement intégré donc, chaque musicien semble s'éclater à fond, que ce soit Betov lui-même et ses riffs speed ciselés au batteur Didier "Dog" Bouchard déchaîné et précis derrière ses fûts. Quant à Julien Rousseau à la basse, il se laisse de plus en plus aller, s'imposant comme un élément clef sur certaines chansons comme "L'irlandaise" par l'exemple, titre que n'aurait pas renié un Amon Amarth dans son instrumentalisation et son outro aux touches folk.

ADX 2016 chronique non serviam

Ainsi, chaque titre s'impose quasiment comme un tube éternel, un tour de force pour ADX qui propose peut-être là son album le plus réussi en 35 ans de carrière. Que ce soit dans la mélodie des cordes, les refrains imparables ("B-17 Phantom" en tête) ou ses intros terriblement efficaces ("La complainte du Déméter" ou encore "Les oubliés"), il n'y a quasi rien à jeter et aucun temps mort. Au final, seul peut-être les titres "Cosaques" (un peu trop simple en mode heavy très classique à la Iron Maiden) ou "L'énigme sacrée" (qui aurait pu aller plus loin dans son atmosphère un peu plus sombre) sont un peu en dessous bien que très acceptables. Chose certaine, Les rois du heavy speed français ne semblent pas prêts à laisser leur trône vacant.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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