Casey – Love Is Not Enough

Love Is Not Enough est le premier album de Casey, un album attendu fiévreusement depuis que le combo gallois a lâché l’EP Fade, véritable pavé dans la mare du melodic hardcore l’année dernière. En trois titres, les cinq garçons nous retournaient l’estomac avec une émotion intense les faisant sortir de la masse de groupes émergents dans le style. On en redemandait encore et avec ces onze nouveaux titres, Casey enfonce le clou et livre sans aucun doute l’un des albums de l’année.

Niveau musique, rien de bien perturbant à l’horizon. Le groupe joue toujours sur ce double tableau qui a fait son succès, à savoir le melodic hardcore classique combiné à des riffs post-rock éthérés sur lesquels vient se poser le chant tantôt hurlé, tantôt clair de Tom Weaver. Sur le papier, Casey n’invente rien mais le fait avec un talent incroyable et une sensibilité qu’on ne retrouve chez aucun de ses camarades.

La sensibilité, c’est la clé de tout et c’est ce qui rend cet album si unique. Sur tous les titres, les instruments sont à leur place et les mots fusent, tantôt rageurs, tantôt désabusés. On imagine déjà parfaitement ces titres joués en live, une vingtaine de fans reprenant toutes les paroles dans le micro de Tom Weaver dans une parfaite communion. Les riffs suivent les pas des grands du post-rock comme Caspian ou Explosions In The Sky, insufflant une mélancolie toute particulière à des compositions comme « Passion Flowers » ou « Doubt ».

Au niveau des influences, la plus flagrante est celle des Américains de Being As An Ocean, dont le chanteur Michael McGough apparait d’ailleurs en guest sur « Ceremony ». Sur « Little Bird » en particulier, on sent vraiment le feeling propre aux compositions de BAAO, sans que cela soit si dérangeant. Pierre angulaire de l’album du haut de ses quatre minutes trente, « Haze » est l’exemple parfait de la progression du groupe depuis deux ans. Réenregistrée pour l’occasion, la différence est énorme et la chanson prend une autre dimension lorsqu’au paroxysme de l’émotion sort le « Are you fucking happy ? ».

La polyvalence de Tom Weaver est un atout non-négligeable et le chanteur fait étalage de tout son talent sur ses textes personnels qui transmettent un désespoir palpable. En gros si vous venez de vous faire larguer, écouter cet album pourra soit vous consoler, soit vous plonger encore plus dans la déprime. Les petites références aux anciens titres sont présentes au compte-goutte et font plaisir à entendre pour les anciens fans du combo, marquant une vraie continuité entre les compositions. Ainsi « Darling » est la suite directe de « Teeth » tandis que « Little Bird » et « Mourning » reprennent des éléments de « Hell », facilement repérables.

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Là où Casey fait fort, c’est aussi dans la diversité de ses titres qui sont loin de former un bloc monolithique de melodic hardcore comme on en a l’habitude dans le genre. Le groupe ose des titres quasi-acoustiques uniquement en chant clair comme le superbe « Darling » où un Tom désabusé déverse ses paroles tout en douceur, ou encore « Doubt » dans la même veine. A côté de cela, les Gallois nous offrent des sonorités auxquelles on ne s’attendait pas de leur part, comme sur « Cavities » et ses parties de guitares très sombres.

Aucun titre n’est en dessous du lot et l’ensemble est de qualité supérieure, si bien qu’on pourrait citer tous les titres comme des tueries, de « Sleep » à « Mourning », conclusion parfaite de ces intenses 32 minutes. Loin du hardcore et sans aucun breakdown, Casey est tout simplement un cran au-dessus de tous les autres et s’impose déjà comme une valeur sûre en seulement deux ans d’existence. Un premier album aussi réussi, ça n’arrive pas tous les jours et c’est à conseiller à la fois aux férus de melodic hardcore mais aussi à tous les autres pour une découverte qui vaut le coup.

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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