Boars – There will be parties, there will be fun, there will be gallows for everyone

Combo assez unique dans la scène locale voire nationale, les Lorrains de Boars ont pris leur temps pour nous offrir leur premier album après plusieurs EP prometteurs. Bien mis en avant par le label Darktunes et agrémenté d’une sympathique release party à l’Autre Canal de Nancy, cette première grosse sortie a tout pour propulser le groupe plus loin que la scène locale et lui faire voir d’autres horizons. Petite présentation.

Pour qui n’en serait pas familier, Boars évolue dans un crossover assumé entre électro, rock et metal qu’il n’est certainement pas possible d’appréhender sans un minimum d’ouverture d’esprit. On pense surtout au Linkin Park post-Minutes to Midnight mais aussi au dernier Bring Me The Horizon, Enter Shikari ou encore Crossfaith pour décrire le style pratiqué, sans qu’aucun ne soit véritablement juste.

Depuis ses EPs d’il y a quelques années, Boars a opéré une évolution à peine voilée vers le metal, avec un son beaucoup plus heavy que par le passé. Entre temps, Maxime Keller est devenu frontman de Smash Hit Combo et n’hésite plus à lâcher un ou deux screams quand il le faut, le tout soutenu par le nouveau bassiste de la formation, recruté cet été. L’ombre du djent plane ainsi sur les riffs de « Gospel/Warsongs », l’un des seuls titres où l’électro ne prend pas le dessus.

La signature des Lorrains, c’est aussi ces breaks d’une efficacité redoutable que l’on retrouve comme un ingrédient primordial sur quasi chaque titre, souvent sur les refrains. Les deux titres d’ouverture, « 3% » et « Deeper » sont sans nul doute les plus efficaces, en partie grâce à ces breaks. Et si le tout marche aussi bien, c’est surtout grâce à cette production aux petits oignons par Anthony Chognard, dotant le combo d’un son massif et sans défaut, égal aux plus gros groupes de la scène. La batterie de Florent Bernard claque ainsi comme il faut et la guitare peut distiller quelques mélodies bien cachées, tout en restant rythmique la plupart du temps.

L’ambiance de l’album est assez déconcertante une fois passé le caractère simple et direct des titres, on se retrouve face à une atmosphère de fin du monde, une mélancolie et une sensualité exacerbée comme l’évoque légèrement la pochette. De plus, l’introduction « 3% » mise à part, aucun morceau n’est rapide et l’album devient vite une intrigante collection de mid-tempos où les passages calmes alternent avec les refrains rageurs à l’image de « Wish You Were Dead » ou « Guilty ». On a souvent l’impression d’entendre le Chester Bennington d’il y a dix ans dans la voix de Maxime qui a lui aussi sorti un énorme boulot vocalement.

Boars, Crapule Prod, Lorraine, 2016, rock

Le seul petit défaut de cette sortie est au final son manque de variation. Les titres suivent tous plus ou moins le même moule excepté « Sociologist/Ape » et surtout la conclusion « Berzerk » qui prouve le talent de Boars pour sortir de sa zone de confort. Pour un groupe déjà auteur d’incursions dans le rap et le chant en français, on aurait pu s’attendre à plus d’éléments perturbant un peu la ligne directrice du disque. Certains titres comme « Merry-Go-Round » perdent ainsi un peu de leur intérêt.

Dans l’ensemble, les Lorrains ont fait un boulot remarquable pour cette première sortie en démontrant toute leur puissance de feu. Les groupes talentueux de crossover rock/électro/metal peuvent se compter sur les doigts d’une main, surtout en France et celui-ci mérite sans nul doute de percer. En espérant que le succès sera au rendez-vous pour couronner le travail acharné effectué par Boars depuis plusieurs mois déjà.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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