Karmic Link, jeune combo suédois fondé en 2006 par Stathis Kassios (ex-Nightfall) sort le 15 Mars 2010 son second album, « Esoterica », sur Thundering Records.
Je dois avouer que j'avais envie de faire cette chronique car le premier album du groupe présentait un potentiel mais le groupe passait le plus clair de son temps à se fourvoyer et à se perdre en des compositions trop complexes, tirées dans tous les sens et présentant un manque de puissance énorme.
Et bien, Karmic Link a changé. Exit ce fouillis présent sur le premier album.
Ici, le groupe semble suivre une ligne conductrice, l'album est bien plus homogène et le groupe évite ainsi de se perdre en de trop douteuses expérimentations qui faisaient perdre beaucoup de puissance au premier brûlot des suédois.
Mais ce manque de puissance est toujours présent. Les compos du combo scandinave sont tellement homogènes qu'aucune d'entre elles ne se démarquera, aucune ne nous restera en tête et aucune ne nous donnera envie de revenir sur l'une d'elles.
Pourtant, la guitare, elle, se révèle puissante, tranchante et incisive, élément qui malheureusement ne se révèle pas profitable au jeune combo, car cette dernière, sur-mixée, noie le clavier et le chant qui peinent à se faire entendre. Une production qui au final n'avantage pas le groupe, le groupe voulant jouer la carte de l'atmosphérique se trompe sur toute la ligne.
Le clavier est pourtant un point fort de ce groupe, contribuant à la tentative de mise en place de l'atmosphère voulue par le groupe, mais celui-ci ne se révèlera pas être d'une grande efficacité, la faute au mixage et à la production, encore une fois.
Stathis Kassios n'hésite pas à apporter de petites touches électro à l'album, une idée sympathique, le rendu est plus agréable mais jamais rien de transcendant.
Les compos, elles, peinent par un manque de vigueur consternant : aucun refrain entêtant, une linéarité devenant très vite soit agaçante, soit monotone, les seuls élans de puissance du groupe retombant complètement à plat par des instrumentations trop nombreuses et pas forcément utiles (le titre éponyme « Esoterica » en est une preuve flagrante). C'est mou, très mou.
De plus, un enchainement de titres instrumentaux (« Still », « The Separate Reality » et « Pleasure Is Nothing Without Pain ») n'aide en rien à accrocher le pauvre auditeur déjà lassé par 4 premiers titres manquant de dynamisme.
L'autre point qui fâche vient sans conteste du chant de Mina G.
Non pas que Mina chante mal, au contraire, la jeune grecque est probablement le meilleur atout du groupe. Son chant est sensuel, délicat, très agréable, et sa maîtrise vocale est parfaite.
De plus, la jeune femme ne tente jamais d'en faire trop en allant atteindre des notes trop hautes, restant toujours dans sa tessiture et offrant une prestation irréprochable. Son timbre rappelle même à certains moment celui de Floor Jansen (ReVamp, ex-After Forever), ce qui n'est pas pour me déplaire.
Le problème est que son potentiel vocal est très mal exploité, et relégué au second plan.
Des doublages sur sa voix pas franchement utiles (le refrain de « Cold »), une voix en retrait, faute à la production, encore, ce qui entraîne la conséquence suivante : Mina a du mal à faire passer de l'émotion. Pourtant, elle essaye, mais les erreurs citées ci-dessus viennent ruiner ses efforts.
De plus, le groupe a de l'idée, ça s'entend, mais les suédois exploitent mal leur potentiel et se fourvoient encore une fois, mais cette fois-ci, pas de la même façon que sur le premier album.
Je vous disais que Karmic Link à changé. Oui, c'est le cas, mais ce second album reste aussi médiocre que le premier, dommage.
Un jeune combo qui a de l'idée, qui a du potentiel, mais qui ne sait pas l'exploiter correctement et qui voient à chaque tentative d'originalité leur effort réduit à néant.
Ce « Esoterica » restera un album anecdotique, qui ne saura pas convaincre. Karmic Link semble être condamné à errer dans les bas-fonds des groupes de seconde zone.
Espérons que pour le troisième album, le combo nordique arrivera à redresser la barre, car après deux échecs consécutifs, il serait peut-être temps.
Et toi, Mina, toi qui est jeune, jolie, qui a du talent et qui peut réussir, fait quelque chose, car te voir gâcher ton énorme potentiel dans des compos aussi plates et fades sont un réel regret.
Note finale : 3,5/10
