Fear Factory –- Mechanize

Une double chronique en mode POUR ET CONTRE

POUR par edgecrusher90

     Après un long break, Fear Factory est finalement de retour après un changement de line-up. Le chanteur s'est rabiboché avec l'ancien guitariste, les deux se sont embrouillés avec le batteur et le bassiste qui était passé à la gratte (raymond herrera et christian olde webers), du coup les premiers nommés ont gardé le bassiste (byron stroud) qui remplaçait le bassiste passé à la gratte, qui a ramené son acolyte batteur avec qui il officiait auparavant au sein de Strapping Young Lad (vous suivez ?). Bref, les angelinos ont recruté rien moins que monsieur Gene Hoglan, un des deux meilleurs batteurs métal en activité (et encore, c'est juste pour ne pas froisser les aficionados de Slayer) et reviennent avec un 7e album revanchard.

     Autant le dire tout de suite, on tient là l'album le plus violent de la formation depuis... leur premier essai. Après avoir sorti un album death teinté d'influences industrielles, l'usine à peur avait mis un peu d'eau dans son huile pour un deuxième opus bien plus digeste qui leur avait permis de jouer dans la cour des grands. Depuis, ils avaient développé un aspect groovy, pour le meilleur (obsolete, 1998) mais aussi pour le pire (digimortal, 2001). Cet aspect est ici complètement mis de côté. On a donc droit à un album très sombre, blindé de blast-beats (et encore, Hoglan doit avoir l'impression d'être en vacances) et de riffs furibards. A se demander ce qu'ils ont bouffé depuis le moyen Transgression, l'album précédent. La réponse semble évidente : après l'échec de leurs projets respectifs (ascension of the watchers pour Burton C. Bell, Asesino et Divine Heresy pour le gros Dino), on peut comprendre qu'ils aient la rage. Ajoutez à cela la joie des retrouvailles, et le fait d'avoir une pieuvre mutante issue d'une autre galaxie derrière la batterie...

     Le premier titre donne la couleur et pète tout sur son passage, plus proche du death qu'autre chose. Fort heureusement, par la suite, ça se calme (un peu), les "industrial discipline", "fear campaign" et "powershifter" nous ramenant à l'un des deux chefs d'oeuvre du combo, Demanufacture. On retrouve l'alternance de couplets bourrins et refrains en voix claire (bien que les mélodies soient dans l'ensemble bien plus sombres que d'habitude) qui, on a tendance à l'oublier tant ce gimmick a été usé jusqu'à la racine, notamment par tout le courant néo, est bien  sorti des chaînes de montage de l'usine de Los Angeles avant d'être repiqué par tout le monde ou presque (ils auraient dû déposer un brevet). L'influence industrielle est plus que jamais de retour, comme en témoignent ce piano fantômatique qui ouvre "christploitation", et les divers samples qui tissent une atmosphère pesante de fin du monde. Quel plaisir de retrouver cette ambiance de terre dévastée par une armée de terminators au service d'un système totalitariste ! Les thèmes abordés ne changent pas (perte de la conscience, asservissement de l'humanité, perte de l'individualité au profit de l'uniformité) mais sont toujours en parfaite adéquation avec la musique.

     Noir c'est noir, il n'y a pas trop d'espoir... Archi-sombre, avec des rythmiques qui renvoient les copistes à leurs études, cet album est une décharge d'agressivité en pleine tronche que seule la fin de l'album vient calmer. Le plaintif "designing the enemy",  plus mid-tempo, a le potentiel pour pousser l'auditeur au suicide devant tant de désespoir et de fatalisme, si l'excellent dernier titre, "final exit", n'arrivait à point nommé pour conclure de façon plus légère cette arme de destruction massive qu'est ce "mechanize" incandescent. C'est sûr, de par son ambiance foncièrement "dark" cet album ne plaira pas à tout le monde (steve vous explique tout ça en dessous), mais si vous regrettez le fear factory de Demanufacture, si vous aimez le métal lourd, la science fiction et les ambiances apocalyptiques, vous ne serez pas déçus du voyage. Un temps d'adaptation sera nécessaire aux connaisseurs, mais si les polyrythmies endiablées, les riffs assassins sur fond d'ambiance de fin du monde ne vous rebutent pas, foncez !!!

8/10

www.myspace.com/fearfactory

CONTRE par steverock

Pouah !!!  J’étais habitué aux kicks "mitraillettes" chez Fear Factory mais à ce point, non. Il faut que je me fasse une cure de Jazz après un tel album!

Après une séparation en 2002, puis une reformation sans le guitariste Dino Cazares, et un dernier album, "Transgression",  sorti en 2005, Fear Factory est de retour ! Avec toujours Burton C. Bell au chant, Dino Cazares (qui s’est réconcilié avec le chanteur) et accompagné cette fois d’un nouveau bassiste et d’un nouveau batteur.

Nous voici donc en compagnie du nouveau FF, après 5 ans d’absence. Et ça se sent ! Le moins que l’on puisse dire de cet album c’est que ça pulse sévère.

J’étais parti pour faire une petite description titre par titre mais j’ai vite abandonné l’idée tellement les morceaux se ressemblent, tellement c’est du Fear Factory avec pour seule surprise des riffs de guitares Death.

Un morceau tire son épingle du jeu, "Industrial Disciple", on retrouve avec grand plaisir la belle voix et le chant de Burton. A l’image des refrains dont FF nous avait habitués.

J’ai eu bien du mal à écouter cet album en entier. Fear Factory nous sert matin, midi et soir de la "mitraillette". Du survitaminé, des bpm élevés...cet album m’a tout simplement épuisé sans bouger de ma chaise ! C’est fort !

En revanche, si cet album ne m’a pas plus du tout (je suis visiblement un cas isolé après avoir fouillé sur le net), il plaira aux aficionados du groupe et éventuellement à ceux qui aiment le Death car c’est ici la surprise de cet album.

A écouter : "Industrial Disciple"

Fear Factory – Mechanize

Date de sortie : 5 février 2010

Genre : industriel façon "on revient après 5 ans d’absence", influences Death

Note : 4/10

Tracklist

1. Mechanize
2. Industrial Discipline
3. Fear Campaign
4. Powershifter
5. Christploitation
6. Oxidizer
7. Controlled Demolition
8. Designing the Enemy
9. Metallic Division
10. Final Exit
Bonustrack (Digipack)
11. Crash Test

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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