Seven Kingdoms – Seven Kingdoms

Faire de nouvelles découvertes prometteuses est toujours quelque chose qui aidera un chroniqueur à ne pas se laisser envahir par la lassitude, à gagner dans la motivation de faire partager au lecteur ses trouvailles, qui peuvent passer parfois inaperçues aux yeux du monde. Heureusement qu'en variant de styles en styles, on trouve moultes perles qui régaleront le dur palais de l'expert. C'est ainsi que je vous présente un combo américain répondant au patronyme de Seven Kingdoms, nom à consonance très power metal. Vous aviez déjà deviné ? Et c'est avec un second album éponyme (« Seven Kingdoms ») que la formation d'outre-Atlantique effectue son retour sur le devant de la scène, signé en Juillet 2010 sur Nightmare Records et qui, je dois dire, ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable avec son premier essai, « Brothers of the Night », manquant de finesse et au chant trop approximatif. Cette fois-ci, il semblerait que ce soit différent …

 

Car dès le second titre (le premier étant un « Prelude »), on sent que quelque chose a changé, et que maintenant, Seven Kingdoms est prêt à jouer dans la cour des grands. Guitares en avant, les compositions énergiques n'ont rien à envier aux pointures du genre, tant le potentiel tubesque de celles-ci est mis au premier plan. Les bombes que sont « Somewhere Far Away » et « Wolf in Sheep's Clothes », aux refrains incontestablement destinés à se loger dans un recoin de votre cerveau et à s'enclencher lorsque bon lui semble, font mouche et vous entrainent dans cette folle parade où enthousiasme et puissance se donnent la main, constituant ici un bien bel effort, rompant avec le premier opus de la formation qui se vautrait complètement. Bien évidemment, les musiciens savent changer de registre pour faire une musique suffisamment diversifiée pour éclipser un sentiment de lassitude s'installant parfois bien vite chez les formations de heavy/power. Ainsi, nos américains empruntent à des formations comme Gamma Ray ou Freedom Call ce côté légèrement happy-metal et frais sur les bords, donnant naissance à une piste telle « Into the Darkness », que ces deux groupes allemands pré-cités ne renieraient pas, d'ailleurs.

Ces coquins vont même jusqu'à nous pondre un morceau où les growls bien black viennent pousser la macabre chansonnette, donnant une dimension obscure à « Eye of the North », piste bien plus orientée extrême que de nombreux titres de power metal classique. Bien sûr, ce morceau est vraiment tubesque, la dualité entre cette voix extrême puissante et ce chant féminin frêle, doux et innocent est exploitée à la perfection et ce morceau constitue l'une des pierres angulaires de la galette. Des growls que nous retrouveront aussi sur « The Ones who Breathe the Flame », belle pièce également. Cependant, nous n'échappons pas à la ballade piano/voix, grand classique, et pas le titre le plus intéressant évidemment : « A Murder Never Dead » s'affiche ainsi comme le point faible de l'opus, un cran en dessous de l'ensemble. On achève l'écoute sur un titre éponyme, présent sur un album éponyme, enfin, vous imaginez le truc, la piste « Seven Kingdoms » sur l'album « Seven Kingdoms » du groupe Seven Kingdoms, c'est amusant quand on y pense. Trêve de plaisanteries et parlons de la piste elle-même : 8 minutes, avec refrain tubesque, profond et mémorisable, appuyé par des chœurs masculins (déjà présents sur « Open the Gates » et « Thunder of the Hammer »), des solos de guitares appuyant la virtuosité des musiciens, et pas une seule longueur ne se fait ressentir, car la diversité est là encore de mise. L'un des piliers de l'offrande de Floride.

 

Côté production, là encore c'est du tout bon, avec un son clair qui met chaque instrument bien en avant là où il le faut, quand il le faut, le tout étant audible comme il se doit.

Le passage d'un chanteur à une chanteuse pourrait en effrayer plus d'un, les mâles à la voix virile étant plus apprécié généralement que ces donzelles au physique avantageux. Et bien non seulement Sabrina Valentine est jolie, mais en plus, elle renvoie au placard n'importe lequel des préjugés qui pourraient apparaître dans votre tête avant de lancer l'écoute de cet album. L'américaine est capable de moduler sa voix lorsqu'elle le désire et avance avec justesse dans la traversée de l'océan de riffs et de refrains. Capable d'allier force et émotion à la fois, elle réussit à sauver même la ballade la plus ordinaire qu'il soit, de son timbre cristallin. De plus, dur de la rapprocher (à ma connaissance) d'une quelconque autre chanteuse officiant dans le milieu, sa voix étant différente d'une Doro Pesch ou autre Veronika Freeman. Peut-être à une Ana Lara d'Oratory, certains passages nous évoqueront la douce voix de la portugaise.

 

L'attente d'une telle surprise était inespérée, voilà que Seven Kingdoms vient d'un coup de talent et d'efficacité se montrer comme digne représentant de la scène power metal. Pas foncièrement original mais prenant et attachant, « Seven Kingdoms » vous fera passer un agréable moment en laissant l'auditeur se délecter d'un peuplement de petits bijoux sonores éparpillés ici et là, qui, au fur et à mesure de votre chemin, vous murmureront de vous pencher délicatement sur eux pour ouïr leur sonorité. Frais et varié, les américains réalisent un véritable coup de maître. A écouter, fortement recommandé !


Note finale : 8,5/10

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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