Samael – Antigod

Les excellents suisses de SAMAEL perpétuent une certaine tradition en proposant un nouveau maxi à l'approche des fêtes. Pas d'opportunisme à déplorer, le groupe sort des maxis depuis le début de sa carrière. De toutes façons, ces gars-là n'ont jamais rien fait comme les autres. On les avait laissé sur un retour par la case black metal sur le dernier album en date ("Above", 1999), pas complètement convaincant dans le sens où le virage opéré était brutal. Le nouveau single "Antigod" qui donne son titre à ce maxi pourrait bien apporter quelques éclaircissements quand à la possible orientation musicale du prochain album, prévu pour le premier semestre 2011 (le maxi sort lui le 19 novembre prochain chez NUCLEAR BLAST).

Majestueux, sombre, on est en plein devant une certaine incarnation du mal absolu. L'ambiance est limite glauque, à la fois technocratique, oppressante et impériale. Dark Vador peut remballer son sabre laser fluo et passer ses journées à faire des sudoku. Un bon cru, pas de doute. Si l'album à venir est dans la même veine, ça pourrait faire très mal. Cette fois, les diverses incarnations musicales de SAMAEL sont bien présentes. On retrouve une touche électro tout en restant plus sombre. Un peu comme ce qu'a fait SEPTIC FLESH finalement. Non pas que SAMAEL ait cherché à prendre le train en marche. "Above" était le fruit de leur désir de revenir à leurs racines après avoir beaucoup expérimenté. Si cette parenthèse a pu déstabiliser une partie des adeptes, elle pourrait bien avoir fait un bien fou à la créativité et la patate de ce groupe somme toute déjà monstrueux.

SAMAEL ne traverse donc pas de crise de foi, au contraire je pense qu'on peut leur faire confiance pour repartir sur un bon cycle. Ce maxi est complété par une version actualisée sympa du grand classique "Into the Pentagram", des versions live de "Reign of light" et "Slavocracy", l'occasion de se souvenir que ces morceaux sont des bombes et que le groupe s'y entend comme personne pour dépeindre un univers atrophié, vidé de son humanité. Le 2e nommé est toujours aussi impressionnant d'efficacité, de froideur dirigiste et quasi fasciste dans l'horreur qu'il dépeint. Grandeur et décadence, servitude et jubilation se mêlent pour une bande son qui ne dépareillerait pas sur 1984 de Georges Orwell. Et s'ils arrivent à trouver le bon équilibre entre ça et leurs influences black metal du début, au vu du potentiel, on peut avoir un très gros album.

Qui vivra verra ! Ce maxi est complété par un remix du single version électro (si l'électro vous gave, aucun intérêt, sinon c'est marrant), et un 2e nouveau titre, un instrumental uniquement composé de claviers pour un résultat grandiloquent genre bande originale du moment où les héros sont en énorme galère. On peut donc attendre le nouveau SAMAEL de pied ferme, en espérant que le résultat soit à la hauteur de nos attentes !

Pour la note, on attendra l'album. En attendant, c'est un EP bien rempli qui satisfera tous les collectionneurs et les curieux.

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