Les contes de fées ne sont pas que des légendes … Nous en avons la preuve avec les norvégiens de Circus Maximus. En effet, le groupe débuta sa carrière en tant que groupe de reprises d’un dénommé Dream Theater. Et de fil en aiguille, le groupe s’émancipa, et c’est en 2005 que sorti la première galette du groupe The 1st Chapter, en 2005, déjà via le label Frontiers Records. Le groupe était à l’époque encore très marqué de l’influence de son groupe fétiche, mais avait néanmoins le potentiel de devenir un très grand du Metal Progressif.
L’histoire s’emballe en 2007, avec la sortie du chef d’œuvre Isolate. Le combo y démontrait une autre facette de sa personnalité, en délivrant une musique technique, mélodique, accrocheuse, et pleine de rebondissements. Le quintet a même l’honneur de participer au ProgPower, le festival réunissant la crème du Prog Metal mondial.
Et c’est 5 ans plus tard que les Progueux accouchent de leur nouveau bébé, intitulé Nine. 5 ans, c’est long. Certes, mais Michael Eriksen, l’excellent chanteur du groupe, remplaca Roy Khan au sein de Kamelot pour leur tournée, ce dernier ayant quitté le groupe. Il chanta aussi dans l’excellent supergroupe The Magnificent composé de Torsti Spoof (des finnois Leverage), et de Rolf Pilve (Solution.45, Status Minor) entre autres.
A la vue du résultat final, on se dit que 5 ans, c’est le temps qu’il fallait. Cet album est un condensé de génie. Tout en revenant à un Metal Prog plus classique (souvent influencé par Dream Theater, et les ténors allemands du genre Vanden Plas), les norvégiens ont incorporés de nouveaux éléments à leur musique, à savoir de l’AOR, du Pop Rock, des sonorités Jazzy …
Les hostilités débutent avec "Forging", une introduction plutôt étrange, et fait place à "Architect Of Fortune". Un morceau épique, de plus de 10 minutes, alternant les passages, tantôt ambiancés, tantôt groovy, refrains et lignes vocales accrocheurs à souhait … Mention spéciale à Mats Haugen, le guitariste est au top de sa forme, nous sert des solos à tomber tout le de l’album.
Le morceau suivant, "Namaste", lui, se veut plus direct, riffs tranchants, mid tempo qui tâche (oui paradoxal pour un groupe prog), claviers futuristes (d’ailleurs, Lasse Frinbaten sait modifier son jeu, en alternant ambiance aérienne, contrastant au tranchant des guitares, des solos bien sentis… Un des atouts du combo), refrain qui part dans les aigus … D’ailleurs le chanteur me rappelle Mikkel Sandager (ex Mercenary) au meuilleur de sa forme … Impressionant.
Vient alors "Game Of Life", chanson débutant comme un pur morceau AOR, mais vite les gros riffs arrivent. Truls Haugen, le batteur, nous sert ici une prestation de haute volée. Entre passage groovy, plus aéré en jouant sur les cymbales, roulements bien placés … Rien à redire, début d’album tonitruant.
"Reach Within", premier single de l’album, montre lui la face AOR du groupe, avec une power ballade digne des plus grands du style, comme Journey, Toto … Avec une intro basse/batterie (Glen Cato Mollen se montre discret sur cet album, mais livre un travail de qualité tout de même), l'intensité monte au fur à mesure du titre.
L’album se poursuit ainsi, variant tout au long des 10 chansons de l’album, entre le Poppy "I Am", le nerveux "Used", l’épique "Burn After Reading" …
Seule ombre au tableau, la dernière piste de l’album," Last Goodbye", bien trop molle, et trop niaise au niveau des paroles pour avoir sa place sur un tel album.
Doté d’une production maison impeccable, le combo frappe encore très fort, en sortant un album tout simplement excellent, ou presque.
Avec Nine, Circus Maximus délivre l’album le plus accessible et le plus abouti de sa carrière, conforte sa place de meilleur groupe Prog Metal, tout simplement. Une telle classe, une telle facilité, c’est divin.
