Father Merrin – All Is Well That Ends in Hell (EP)

Tout est bien qui finit...

Une insomnie. Moment hagard sur l'ordinateur à se demander comment on va aborder la journée à venir... aucune envie de musique particulière... puis se rappeler qu'on eut aimé la musique triste et mélancolique à une certaine époque. Chercher donc de quoi sustanter son esprit embrumé et se rappeler qu'on a récemment reçu une promo doom... Why not? Father Merrin que ça s'appelle, et en plus c'est français, avec un EP intitulé All Is Well That Ends in Hell. Parfait, ça tombe bien, enfonçons-nous donc un peu avant de rebondir. Si cela est encore possible après, bien sûr.

Dès le premier morceau, on serait tenté de songer à Black Sabbath évidemment pour les bases, mais on va bien plus loin dans l'obscurité. Même si la voix ne le rappelle pas forcément, c'est plus du côté d'un Reverend Bizarre qu'il faudrait parfois lorgner sur ce "Hellride" pesant, notamment sur son final. Avec un grain plus à la Phil Anselmo qui aurait été privé de petit déjeuner quoi ! Ca fuzze à peine, ça reste théâtral et le glas vient retentir dans nos oreilles. L'orage gronde, notre esprit souffre mais se sent pénétré par cette musique, on ne peut décrocher.

Le temps d'enchainer sur le "tube" de cet EP, un "Dawn of the Sixth Day" presque catchy que cela en est déroutant, on se laisse aller et on headbangue sans savoir pourquoi. Une certaine aura se dégage de Father Merrin, cela est certain, un petit truc en plus qui saura les démarquer d'autres groupes du genre, peut-être aussi cette voix murmurée qui se marie parfaitement aux cadences martiales de riffs flirtant avec un heavy thrash des familles. Parfait constraste avec le "Lord of Mercy" qui suit est dès son intro très Triptykon dans l'esprit, difficile de faire plus déroutant... bel hommage aux bases un peu oubliées d'un genre qui doit aussi beaucoup à Celtic Frost.

Father Merrin live

Arrivés au dernier morceau, nous ne sommes déjà plus que l'ombre de nous-même. "The Albigensian Crusade" s'installe avec grand plaisir dans notre subconscient, les claviers orgues sont là, Reverend Bizarre meeting Candlemass avec cette force d'un chant râleur et presque guttural tout en restant suffisamment clair. Du vrai doom possedé, bien magistral comme on l'aime, porté jusqu'à ce break/solo remarquable. Ah... vivement l'album quand même, on n'a pas pu aller au plus profond, on peut et veut encore plus s'enfoncer dans les méandres de Father Merrin.

Même la lumière la plus improbable peut rejaillir d'une oeuvre aussi pesante et sombre. Father Merrin nous propose un doom des plus classique et équilibré, bercé de certains clichés inhérents au genre mais totalement efficaces. Une belle maîtrise, une personnalité certaine qui se dégage, et voici un combo à suivre de près. Ils mériteraient une place sous la Valley du Hellfest, que les organisateurs se penchent sur leur cas pour l'édition 2015. A ranger aux côtés de Surtr dans les meilleures formations de doom old school françaises, sans aucun doute.

La Folle Fougère

Ma note : 4/5
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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