Body Count – Manslaughter

Back to the 90’s !
 

Pour ceux qui ne connaissent pas Body Count, c’est avant tout un groupe dans lequel les artistes ont des noms de boissons fraiches, de médicament, et d’acteurs célèbres. Oui, ça passe avant le reste. Tout droit sortis des bas fonds de L.A., les lascars ressortent leur gangsta-rap thrash metal punk hardcore (rien que ça) du placard pour la cinquième fois chez Sumerian Records. Et pour la cinquième fois, Tracy Lauren Marrow aka « Ice-T », pilier du groupe, retourne sa veste, celle de flic de l’unité spéciale de New York que vous pouvez admirer dans la série du même nom pour revêtir celle de gangsta rappeur. Accompagné de Ernie-C (Cofondateur du groupe et producteur) et de Juan of the Dead à la guitare, de Vincent Price, pas celui auquel vous pensez, mais l’autre, à la basse, et de Ill Will à la batterie, ils marchent sur les traces des enfants des années 90 pour prêcher la bonne parole ainsi qu’il est écrit dans Manslaughter.

Revenons à nos moutons : quelle est la meilleure chose qu’on puisse attendre d’un groupe qu’on a plus entendu depuis 8 ans et dont l’apogée à eu lieu il y’a maintenant 20 ans ? Bien que les avis soient partagés sur la question, un petit rappel de leur existence, et donc de leur essence ainsi qu’une l’évolution de leur style est de mise. En gros, on se dépoussière, on garde la même ligne directrice, et on montre qu’on sait toujours envoyer la patate.

Commençons par le commencement : « Ne raconte pas de conneries, ou ça va mal se passer, ou plutôt fermes-là, c’est plus simple ». C’est à peu près le message de l’introduction de cet album, sur "Talk Shit, Get Shot". Voilà c’est dit, et avec assez de vigueur pour que l’info soit retenue. Le riff principal met immédiatement l’auditeur dans l’ambiance très énergique du groupe. Dans tout l’album, un équilibre a peu près stable s’installe entre le flow du chanteur, parfois proche du slam, et la puissance des morceaux. Quelques exceptions à la règle, notamment avec la surprenante "99 Problems", qui commence par le long monologue d’Ice-T, expliquant la vie de couple façon « Attache ta ceinture, je vais t’expliquer ce que c’est d’avoir des problèmes ! ». Le morceau illustre le côté gangsta rap de l’album, il existe cependant sous une version plus rock. Celui-ci met le texte en valeur par sa présence, et on se surprend très vite à fredonner le refrain, exactement ce qu’on voulait pour ces chaleureuses retrouvailles avec Body Count. "Bitch In The Pit" fait aussi parti de ces écarts à la norme de l’album : le thème abordé est moins intéressant, mais les couplets sont plus proches du trash metal, même effet prenant que sur "99 Problems". La chanson est hélas trop courte. Le morceau éponyme, "Manslaughter", est quant à lui plus éclectique : Une intro punk hardcore, suivi d’un solo sauce Kirk Hammett sur une rythmique thrash. On y croise même un hommage à "Angel Of Death" de Slayer que tout bon thrasheux saura reconnaître. Le reste de l’album, dépeint là encore la société, ses qualités et ses défauts, et le comportement de ceux qui vivent en son sein, le tout agrémenté de riffs très lourds et d’un jeu de percussions souvent très rapide. La mention chanson étrange est décernée à "I Will Always Love You", d’abord pour le titre, car Céline-D ne joue pas dans la même cour que Ernie-C et Ice-T, ensuite pour le refrain doucereux, le tout, reposant sur un thème god bless America. Probablement un des ratés de l’album.

Ice-T, questionnant Vincent Price, a dit "Who the fuck is that bitch ??". Genèse, chapitre 39, verset 7. Lui répondant qu’elle va thrasher dans un pit, il lui déclame calmement "I’ve got 99 problems and that bitch ain’t one."

Vous l’aurez compris, cet album est un joyeux melting pot de genre, tout de même à dominante metal, et Body Count reste à ce jour un des seuls groupe dont les chanson comprennent à la fois des "nigga bitches" et des "die in the circle pit". Nous disions plus haut que pour un tel retour en lumière, il était nécessaire de se dépoussiérer, et d’envoyer la patate. Il est clair que le second critère est respecté, mais qu’en est-il du premier ? Et bien il semblerait que cet objectif soit lui aussi rempli avec brio : l’époque pourtant bien lointaine de Cop Killer et de Born Dead (dont on fête les 20 ans cette année) n’est manifestement pas révolue. Le genre est resté fidèle, et n’a pas perdu de son énergie, bien au contraire : le résultat actuel est presque meilleur que l’original même si quelques différences inévitables rendent la comparaison difficile. La recette de Body Count a très bien vieillie, et le mot d’ordre reste liberté d’expression !
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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