Freak Kitchen – Cooking With Pagans


En voilà un qu’on n’attendait plus ! Et pourtant, ce Cooking with Pagans a tout fait pour attirer notre attention : pochette réalisée par cet artiste génial qu’est Juanjo Guarnido (et une vidéo à venir), une superbe guitare Caparison 8 cordes, présentée au public par Mattias" IA " Eklundh quelques mois avant la sortie dudit album, qui laissait présager que le p’tit nouveau comprendrait son lot de bizarreries dans les sonorités comme dans les rythmiques… Comme chaque album de Freak Kitchen, en fait ! Que nenni, messire, Mattias et ses acolytes nous ont totalement pris de court, avec un opus simple d’accès, dénué d’artifices et pourtant bourré d’énergie rock !

En effet, il semblerait que Mattias ait réservé ses expérimentations de savant fou pour son projet solo Freak Guitar, dont le dernier album The Smorgasbord en est la plus belle illustration. A l’image de sa chanson introductive, « Profesionnal Help », exit les métriques biscornues en 23/4, les solos infusés aux gammes ésotériques ou joués avec un vibromasseur. Les riffs sont pour la plupart très directs et accrocheurs (« Saving up for an Anal Bleach »), mais gardent un certain côté brut, notamment grâce au son signature, immédiatement reconnaissable de Mattias.
 


Freak Kitchen, Cooking With Pagans, 2014, chronique,


Sans surprises, l’humour est toujours là, et même plus que jamais. Armé de sa plume on ne peut plus satirique, IA continue de pointer du doigt ce qui le dérange dans notre société moderne. Les cibles sont très diverses, du névrosé cherchant à faire le buzz à tout prix (« Freak of The Week ») à la surveillance de masse des individus ( « Sloppy »), sans oublier les stars qui n’arrivent pas à prendre leur retraite (« Comeback ») !
 

Freak Kitchen, 2014, chronique, Cooking With Pagans,


La virtuosité, elle, est moins omniprésente. Elle est en fait saupoudrée ça et là tout au long de l’album, comme pour l’épicer, lui ajouter de la saveur, comme sur l’intro/outro de « Mathematics of Defeat » ou le monumental solo de « Goody Goody », qui n’est autre qu’une reprise d’une chanson populaire américaine des années 30. Avec les écoutes, on constate que l’équilibre entre technique et accessibilité est très bien réparti : les deux cohabitent sans empiéter l’un sur l’autre et se répondent mutuellement, comme un échange de ping pong.
 

Freak Kitchen, 2014, chronique, Cooking With Pagans,

En fait, Cooking With Pagans respire la sérénité, qu’on retrouve dans ses quelques moments de pure beauté, à commencer par la ballade misanthrope « Hide », ou l’introduction survoltée de « Ranks of The Terrified ». C’est le huitième album studio du trio suédois, qui fête cette années ses vingt ans de carrière, et ils n’ont pour ainsi dire plus rien à prouver au public, mais surtout, à eux-mêmes.  Freak Kitchen est un groupe unique, l’a prouvé à plusieurs reprises avec les années, et ce nouvel album se place comme un bilan. Certes moins touffu qu’à l’accoutumé, il comprend pourtant tous les éléments caractéristiques de Freak Kitchen, avec un ensemble solide de bonnes, voire très bonnes chansons. Une excellente entrée en matière pour les non-initiés, et un nouvel aspect de leur univers à découvrir pour les habitués.

Chronique par Tfaaon
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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