Al Jourgensen, leader de Surgical Meth Machine et de Ministry

" Surgical Meth Machine est aussi politique que les albums sur Bush. "


Faisant partie de la liste réduite des personnalités essentielles du metal, Al Jourgensen est un vrai personnage, mais aussi une énigme. Créateur aussi brillant que contradictoire, il revient avec un nouveau projet musical qu'il a nommé Surgical Meth Machine, sortant un album qui vient apporter son lot de nouveautés à son impressionante carrière, en plus de jeter quelques francs coups dans le rétroviseur vers Ministry période Dark Side of The Spoon et même With Sympathy, son premier album longtemps renié. Nous avons en avons discuté de tout cela au téléphone.

Bonjour Al, c’est un honneur de t’interviewer. Bon, soyons clairs : Ministry, c’est toi, ton groupe. Pourtant, tu reviens sur le devant de la scène avec ce nouveau projet Surgical Meth Machine, pourquoi ne pas l’avoir sorti sous le nom Ministry ?

Al Jourgensen : Eh bien tout simplement parce que ce projet est né alors que nous étions en train de faire le dernier album de Ministry, From Beer To Eternity. Alors que nous étions en plein dedans et que la base des chansons était enregistrée, mon guitariste est mort d’une crise cardiaque. Et quand c’est arrivé, je ne voulais plus continuer Ministry. Il s’est passé exactement la même chose quand mon bassiste Paul Raven est décédé en 2007. Et entre ces deux morts, c’est moi-même qui ai failli mourir il y a une paire d’années, et là non plus, je n’avais plus envie de refaire quelque chose avec Ministry ! [rires] Maintenant je t’explique : ça fait un long moment que je passe quatre mois en studio par an. Et j’enregistre des chansons. Ce n’est pas pour Ministry, ce n’est pas pour Revolting Cocks, ni pour Lard ou Surgical Meth Machine, je ne fais qu’enregistrer des chansons avec les idées qui me passent par la tête. Et quand ces quatre mois sont terminés, je réécoute toute ce que j’ai fait et je peux me dire : «Tiens, ça pourrait être une bonne chanson pour Ministry, ou celle-là serait bien pour Revolting Cocks. Ah, Jello Biafra aime beaucoup cette chanson, il aimerait qu’on travaille dessus pour Lard, etc… » Surgical Meth Machine est né alors que Mike venait de mourir. Nous avions envisagé de faire un album très rapide et violent, mais j’ai mis à peu près six mois à retourner en studio. Parce que Mike n’était pas juste mon guitariste, c’était surtout le meilleur ami que j’ai eu dans ma vie, et quand il est parti, j’avais plus envie de rien faire. Et quand je m’y suis finalement remis, j’ai repris cette idée, et je l’ai développée avec mon ingé-son Sam.

Est-ce que tu trouves que cet album est différent de Ministry ?

Je pense qu’il y a beaucoup d’éléments en commun entre Surgical Meth Machine et Ministry, tout simplement parce que c’est mon style, c’est ce que je fais depuis une trentaine d’années maintenant ! Mais cet album va dans des directions différentes de celles prises par Ministry. Et c’est probablement l’influence de Sam. Il vient plutôt du rap au départ, il a travaillé avec DMX et tout un tas d’autres MCs. Sam a aussi chanté à peu près un tiers de l’album, donc c’est vraiment un autre groupe. Mais je suis sûr qu’un fan de Ministry aimera cet album.

Du coup, est-ce que le processus d’écriture était vraiment différent de celui de Ministry ?

Oui, totalement, tout simplement parce qu’il n’y avait personne d’autre en studio à part moi-même et Sam. Pour un album de Ministry, il y a toujours d’autres musiciens qui traînent en studio, que ce soit des guitaristes, chanteurs ou claviéristes. Cette fois, nous n’étions que deux en studio pendant quelques mois, à essayer de voir ce qui pourrait en ressortir.

En cela, cet album se rapproche d’un album solo, non ?

En quelque sorte oui, mais la contribution de Sam est considérable. Ce n’est pas un album solo, puisque je travaillais avec quelqu’un d’autre. Il  vient d’un univers musical particulier, et j’ai moi-même mon propre bagage. L’album n’est que la somme de ces deux choses. J’ai pris du plaisir à faire cet album, ça valait le coup ! On ne savait même pas qu’il y aurait un album au début, d’ailleurs.  Nous avons fait écouter nos sessions à  des amis, et ils ont adoré. Ils nous ont dit « les mecs, il faut que vous sortiez ça ! ». Du coup, il  a fallu trouver un nom pour le groupe ! [rires] C’est comme si les chansons avaient crée le groupe au lieu que ce soit le groupe qui ait créé les chansons.
 

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Dans la seconde moitié de l’album, il y a une forte touche électronique. Est-ce que tu en es à l’origine ou c’est plutôt ton ingé son ?

Plusieurs groupes dans lesquels j’ai joué ont eu des éléments électroniques et psychédéliques à un moment ou à un autre, que ce soit Ministry, Revolting Cocks, Acid Horse ou encore PTP. Sam est un fan de mes vieux albums, et ça l’a influencé. Du coup c’était une double pollinisation intéressante : ma patte et la sienne, qui  elle-même est inspirée de mon ancienne patte. C’était une collaboration étroite et tout s’est fait très facilement. Il y a aussi la chanson « Invisible » qui est intéressante, parce que j’y tourne en ridicule la première période de Ministry, particulièrement dans la manière de chanter. J’arrive enfin à me moquer de moi-même à ce sujet, de nos jours ! [rires]

Je me demandais : qui a joué les guitares sur cet album ? Elles sont très agressives et surtout vraiment rapides !

Merci ! Et bien j’ai enregistré toutes les guitares et la basse sur cet album.

Du coup, ça risque de poser certaines difficultés en concert. Est-ce que vous avez prévu d’en faire.

[il éclate de rire] C’est exactement ça, ça va être compliqué à jouer en concert ! Ecoute, j’ai appris à ne plus jamais dire « jamais ». Par contre, je peux te dire qu’il faudrait que nous fassions un deuxième album de Surgical Meth Machine, parce que je n’aime pas tourner sur un seul album, car dans ce cas, les gens savent d’avance ce qu’ils vont entendre. J’aime avoir cette possibilité de faire un choix dans l’optique de faire un concert. Et tu as besoin d’avoir plus que quarante cinq minutes de musique pour faire ça. Donc si on tourne, ça sera dans un moment, et je ne sais même pas si ça sera possible, parce que je serais vraiment vieux, beaucoup trop pour jouer ces chansons ! Donc ne parie pas là-dessus, mais je ne dis pas que ça ne va jamais arriver.

Ceci dit, tu vas tourner avec Ministry cet été. As-tu envisagé de jouer du Surgical Meth Machine avec Ministry ?

Eh bien, j’envisage de faire la reprise de Devo « Gates of Steel ». Ca pourrait être une bonne chanson pour un rappel. Tu es la première personne au monde hors du groupe à le savoir, parce que j’en ai parlé aux gars tout juste hier, et ils ont vraiment envie de jouer cette chanson. Donc on va essayer de la jouer en répétition et voir ce que ça donne.

Comme tu l’as dit toi-même, ça fait trente ans que tu fais de la musique. Quand tu regardes en arrière, est-ce qu’il  y a des choses que tu considères comme tes plus grandes réussites ? Des albums peut être ? 

En fait, comme je suis toujours en plein dedans, je n’ai pas le temps de me poser pour réfléchir à ce que j’ai fait de mieux et de pire dans ma carrière. En fait, je pense que le meilleur que je puisse faire est encore à venir, et je ne pensais pas comme ça, je n’aurais aucune raison de continuer. Donc pour moi, le pire est tout ce que j’ai fait jusqu’à présent. [rires]

Tu avais dit que « From Beer To Eternity » serait le dernier album de Ministry. Mais d’un autre côté, tu dis aussi « ne jamais dire jamais ». Est-ce que tu penses donc qu’il y aura un autre album de Ministry ?

Il faut garder à l’esprit que mon meilleur ami et guitariste Mike est mort en plein milieu du processus de création de cet album. C’était très soudain, personne ne s’y attendait, il est mort sur scène avec en jouant un concert de reformation avec son ancien groupe. Donc j’ai du aller à l’enterrement, et retourner au charbon pour mixer l’album qu’on venait de terminer, tout en pétant un plomb à cause de la perte de mon meilleur ami. Et là toute la presse m’appelle en me demandant « Ministry ?? Ministry ? Que se passe-t-il ?? Ministry ? Ministry ? ». Et à ce moment là j’ai pensé « vous savez quoi, j’emmerde Ministry ! » Et j’ai commencé à dire qu’il n’y aurait plus jamais de nouvel album de Ministry. Comme je t’ai dit, je passe des mois en studio, et ensuite je répartis les chansons sur les différents projets que j’ai le cas échéant. A l’heure actuelle, j’ai la moitié d’un album des Revolting Coks, la moitié d’un album de Ministry, et presque un album entier de Lard. A l’heure actuelle, je n’en sais rien. Peut être qu’il ne restera que cette moitié d’album de Ministry pour l’éternité, je ne sais pas, et ce n’est vraiment important pour moi. Là, tu vois je suis en train de bosser avec des anciens membres de N.W.A, qui sait ce qui va en ressortir ? Peut être que je vais former un nouveau groupe ? Je n’en sais rien, j’aime juste enregistrer de la musique ! Les journalistes posent toujours des questions sur des points précis, des projets, et souvent je ne peux pas leur répondre, parce que je ne travaille pas comme ça. Je ne dis pas que c’est la meilleure façon de faire, je ne dis pas que tout le monde devrait faire comme ça, mais en tout cas, c’est comme ça que je fonctionne.

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J’ai bien l’impression que tu es encore accro à la composition.

C’est sans doute ce qui peut m’arriver de mieux, parce que j’ai été accro’ à d’autres choses qui, en général, font que tu retrouves en prison ! [rires] Pour l’instant, la musique ne m’a pas fait risquer la prison. C’est sans danger, j’aime ça, c’est une bonne addiction.

Justement, à propos d’addictions. On sait tous que tu as pris énormément de drogues de toute sorte dans ta vie, et que ça a eu un impact très négatif sur toi et ta santé. Mais je me demandais si, parfois, il n’y avait pas une étincelle dans les ténèbres. Est-ce que parfois, prendre ces drogues a eu un impact positif sur ta créativité musicale ?

Oui, absolument. Je n’échangerais pas les pires périodes de ma vie de drogué, que ce soit quand tu es malade, quand ton dealer ne se pointe pas, quand tu t’es fait arnaquer ou que tu fais une overdose… Parce que tu peux pas savoir à quoi ressemble la lumière si tu n’as pas vu les ténèbres. Et vice versa. Je n’ai aucun regret par rapport à tout ce que j’ai fait dans ma vie, parce tout cela a eu un impact dans le fait que je me retrouve là où je suis aujourd’hui. Et aujourd’hui est tout ce qui compte. Et demain, aussi. Le passé n’est qu’une expérience d’apprentissage, pour aujourd’hui et demain. C’est comme ça que je vois les problèmes d’addiction que j’ai eu aujourd’hui. Je n’ai pas de regrets mais je n’en suis pas content non plus. Pour ce qui est de l’impact sur la créativité, le fait est que c’est toujours là aujourd’hui. Si tu regardes Surgical Meth Machine, en plein milieu de la composition de l’album, nous avons déménagé en Californie, où la marijuana est légale. Il faut juste que tu ailles voir un docteur et que tu obtiennes une carte. Et dès que nous avons eu nos cartes de santé pour la marijuana, l’album a pris un tournant psychédélique ! [rires] Si tu prends la deuxième moitié de l’album, tout d’un coup, les nuages ont l’air plus beaux, et tout le monde semble plus sympa, tout devient groovy… Alors que la première moitié c’est : « AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !! ».

Donc est-ce que tu conseillerais à de jeunes musiciens d’essayer ce genre de substances avec modération pour stimuler leur créativité ?

Je pense que tout dépend de l’individu. J’ai fait des trucs excellents en étant complètement sobre, et j’ai fait aussi de belles choses en étant raide défoncé. Et j’ai fait aussi de la merde dans ces deux états, donc bon… Qui suis-je pour dire ce genre de choses ? Je n’en sais foutrement rien, mec. Ce qui peut marcher un jour sur une chanson peut tout à fait ne pas fonctionner un autre jour sur une autre chanson. Je n’ai pas de guide pour ça, et d’ailleurs si j’en avais un, je me ferais sans doute beaucoup d’argent ! [rires] Genre « au fait les gars, si vous voulez faire un bon album, prenez de l’héroïne ! ».

Sur l’album, la chanson « Unlistenable » a attiré mon attention. De quoi parle-t-elle exactement ?

Cette fois encore, je me moque des comportements  sur les réseaux sociaux. Je n’ai pas écrit cette chanson parce que je déteste vraiment Iron Maiden ou Megadeth. Je n’écoute pas ces groupes, je ne connais rien de ces groupes ! Je joue juste le rôle de quelqu’un sur les réseaux sociaux, qui se cache derrière l’anonymat, dans le salon de son papa et sa maman, amer envers le monde, ne sachant pas quoi faire de ses journées, et effrayé. Ils regagnent leur courage en se cachant derrière leur posts sur Facebook en disant «  C’est nul !! C’est de la merde ! ». Ils n’ont pas de réponse, ils n’ont rien de positif à dire, ce n’est que de la rancœur. D’ailleurs tu peux remarquer que j’ai aussi mis Ministry parmi les groupes qui se font vomir dessus dans la chanson. Parce que la chanson n’est pas sur les groupes que je n’aime ou n’aime pas, mais sur les auteurs de ces commentaires haineux.

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Est-ce que tu te rappelles de la dernière fois quand tu as joué à Paris ?

Oui, enfin… Je ne m’en rappelle pas vraiment, parce que j’étais très malade. Je suis désolé si tu étais au concert, je te dois probablement de l’argent. Je dois dire que je n’étais pas défoncé, je n’ai pas touché à ça depuis treize ans, à part la weed. J’avais dormi pendant toute la journée, j’étais vraiment dans un sale état. On a du annuler deux concerts après ça, et c’est d’ailleurs la première fois dans ma vie que je suis tellement malade sans que je ne m’en rappelle.

Mais es-tu au courant qu’un dvd live de ce concert est sorti ?

Euh, ouais… C’est à cause de ma femme de l’époque, nous sommes étions en instance de divorce, et elle essayait de se faire autant de blé sur mon dos que possible. En fait, elle pensait que j’allais mourir, parce que j’avais de gros problèmes de lésions internes. Je ne connais pas cet album, je ne l’ai pas écouté, je n’en ai pas fait la promotion, et je n’ai même pas vu la pochette ! Je suppose qu’elle a pris une compilation d’enregistrements de la tournée, et elle a mis que c’était à Paris, parce que la date est devenue célèbre à cause de mon malaise.

On se rappelle tous ton combat contre George W. Bush avec Ministry. De nos jours, Donald Trump est sur toutes les lèvres, et se présente comme étant probablement bien pire que Bush. Est-ce que tu ressens toujours le besoin d’invectiver les politiques comme Donald Trump aujourd’hui ?

Eh bien oui, sauf que Donald Trump n’est pas le problème. Et d’une certaine manière, George W. Bush ne l’était pas non plus. Tu peux agiter ton poing vers Donald Trump ou George W. Bush toute la journée, mais le vrai problème n’est pas là. Ce sont les médias qui en font des superstars. C’est notre culture qui les fabrique, nous adorons les stars. Tout le monde veut avoir ce qu’on les stars, et Donald Trump en est une. C’est une putain de star de télé-réalité, il a son empire,  il fait son spectacle avec ces filles canons, ces hôtels multiplexes… C’est ce que notre culture met en avant. 3 américains sur 10 pensent que Trump serait un type fantastique pour le monde. C’est affligeant ! Et 7 américains sur 10 pensent que c’est la pire chose qui pourrait arriver. Mais le tiers qui aime Donald Trump est constitué d’idiots complets, ils ont peur d’être manipulés par un système. La peur est un sacré marché, tu sais, je crois bien avoir écrit une chanson là-dessus il y a quelques années. C’est flippant. D’ailleurs, vous avez le même genre de crise en Europe en ce moment… Si on prend le Front National en France, ils ont énormément d’impact sur le processus politique, et tout cela est basé sur la peur.  La peur d’un bouc émissaire. Ca ressemble fortement à la levée du nationalisme avant Hitler. Là c’était la peur que les juifs prennent le contrôle des banques et de tout dans le monde. Et ils essayent de te rentrer dans le crâne que c’est à cause d’eux que ta vie est à chier. Bon déjà, la vie est à chier, à la base. Mais ces gens essayent de te convaincre que ta vie est pourrie à cause d’autres, et ils en font la cause de toute la misère du monde. Actuellement, Trump est en première page partout, et le reste du monde se fout de nous, nous traitant d’idiots. Tu sais quoi, vous avez raison : nous sommes des idiots ! Mais si vous vous regardez dans le miroir, vous vous rendrez compte que vous êtes à la même enseigne, notamment en ce qui concerne la crise des migrants. Tout le monde a peur. Si tu vois un musulman, tu as peur. Nous n’avons pas ça ici parce que les flux migratoires ne sont pas les mêmes. Ici, nous avons un flux qui vient du Mexique. Et Trump essaye de faire que tout le monde ait peur des mexicains. Tout comme en Europe, ils veulent que vous ayez peur des gens originaires du Moyen Orient.  Bon, il y a sans doute moins d’Européens qui soutiennent ce genre d’idées, parce que je pense que la culture américaine est dans un état bien plus piteux, et la plupart sont habitués à se baigner dans la stupidité et à être manipulés. Donc peut être que 2,5 européens sur 10 partagent ce genre de théories. C’est la levée de la pensée de droite. Tu vois, quand j’ai écris The Last Sucker, beaucoup des chansons disaient « j’ai eu tort. J’ai passé deux albums à cracher sur Bush, alors que ce n’est pas lui le problème, c’est le système dans sa globalité. ». Je veux dire, pour des musiciens, c’est vraiment de la facilité de s’attaquer à ce genre de cible. C’est vraiment trop facile. Donc avec Surgical Meth Machine, j’essaye de dénoncer le cœur du problème. Je pense que cet album est aussi politique que les albums sur Bush, sauf qu’au lieu de pointer du doigt certains, je critique le système qui les engendre. Je me moque de la culture des réseaux sociaux, qui a littéralement pété les plombs. Les gens vivent maintenant dans une réalité virtuelle, la leur, qui n’a rien à voir avec ce qui se passe dans la vraie vie. J’en ai longuement discuté avec ma fille de 30 ans, et parfois, elle est plus préoccupée par qui l’a supprimé de Facebook ou le nombre de likes qu’elle a, plutôt que d’être avec ses amis ou sa famille, des êtres de chair et de sang. Tout ça est bien moins important que la famille et les amis ! Notre société est devenue ainsi, et Surgical Meth Machine se moque de ça. La chanson « Unsensitive » parle de ça. C’est un danger, parce que ça laisse les personnes qui jouent sur la peur, comme Donal Trump, de s’élever à des niveaux incroyables parce que notre culture favorise cela.

Est-ce que tu écoutes encore de la musique ? Aimes-tu encore faire des découvertes ou restes-tu sur tes classiques ?

Le truc, c’est que je bosse en studio pendant 3 ou 4 mois dans l’année. En général, il y a trois ou quatre autres mois consacrés aux tournées, où tu passes ton temps à recréer ce que tu as déjà crée. C’est très chiant, et c’est d’ailleurs pour ça que je n’aime pas tourner. Ce n’est pas de la création, c’est de la re-création. Et je peux te dire que le reste du temps, je n’ai absolument pas envie de me consacrer à la musique ! [rires] Donc désolé, je n’ai pas de pistes à te donner la dessus, ni même de groupe que j’aurais remarqué sur scène.

Entretien par Tfaaon (Facebook)

 

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