Andrew Hunt, chanteur de Buffalo Summer

"Je ne voulais pas qu'on fasse le même album deux fois"
 


Après un premier album prometteur et sacrément rock'n'roll, les Gallois de Buffalo Summer sortent leur deuxième opus : Second Sun. Nous avons rencontré Andrew Hunt, le chanteur de la formation. Ce dernier nous parle de ce nouvel album, de leur récente signature chez UDR Records, ainsi que de leur collaboration avec le producteur Barrett Martin.

Bonjour et merci de nous accorder cette interview. Vous avez eu une approche différente du premier album pour Second Sun ?

Andrew : Oui, le premier album a été écrit très rapidement après que le groupe se soit formé. Nous avons passé beaucoup plus de temps à travailler sur les morceaux du deuxième album. On a pris le temps d’enregistrer de notre côté, et de retravailler comme nous le voulions. On a déjà passé pas mal de temps à le composer, on est très heureux du résultat que nous avons obtenu. On espère que les gens l’apprécieront autant que nous !

Tu peux nous présenter un peu cet album ?

Andrew : Second Sun sort le 20 mai, avec le label allemand UDR Records. C’est un label qui signe notamment beaucoup de groupes incontournables, comme par exemple Motorhead, Saxon. Ce genre de groupes.

Comment s’est déroulé le processus d’écriture ?

Andrew : C’était à peu près le même processus d’écriture que pour le premier album. Chaque membre du groupe est libre de venir avec ses idées pour un morceau. Souvent Jonny arrive avec un riff, et on le fait tourner en jouant tous ensemble… De mon côté j’arrive avec quelques idées pour le chant, des mélodies qu’on ajoute généralement à la fin. On a choisi de conserver un processus d’écriture très organique.

Le thème de la nature était déjà récurrent sur le premier album, c’est également le cas sur Second Sun. Pourquoi ça t’inspire tant ?

Andrew : Oui, c’est quelque chose qui m’inspire beaucoup. Cela vient notamment de l’endroit où j’ai grandi. Il y a beaucoup de montagnes, de rivières. Je me sens chanceux d’avoir grandi à cet endroit, le mode de vie y est beaucoup plus calme, surtout par rapport aux grandes villes… Donc oui, c’est une source d’inspiration. Ça me permet de faire des morceaux pro-environnementaux, tendant à faire passer un message, à dire qu’il faut protéger ces espaces.

Au niveau de l’enregistrement, comment ça s’est passé ?

Andrew : On a enregistré cet album dans un studio dans l’Ouest du Pays de Galles. Ce studio était vraiment au milieu de nulle part, au milieu de la forêt. On ne captait même plus avec nos téléphones, et c’était vraiment loin de tout. C’était une ancienne ferme désaffectée. On est resté là-bas avec Barrett Martin durant une dizaine de jours, on a vraiment vécu une très belle expérience pour l’enregistrement de cet album. On a enregistré tous les instruments en live, la guitare, la basse, et la batterie. Puis on a rajouté le chant et les solos de Jonny à la toute fin.

Du coup, comment en êtes-vous arrivés à travailler avec Barrett Martin ?

Andrew : On a d’abord tourné avec son groupe, Walking Papers, en 2012 il me semble… Enfin on a fait à peu près trois tournées différentes avec eux. Donc il est batteur dans ce groupe, c’est de cette façon que nous avons commencé à le connaître dans un premier temps. Personnellement, j’étais déjà fan de ce qu’il faisait, même avant Walking Papers, avec Screaming Trees et Mad Season. Ce qu’il s’est passé, c’est qu’à la fin de la tournée, il nous a demandé si ça nous dirait de faire un album avec lui… Autant dire qu’on n’a pas vraiment hésité !

Vous avez ressenti une grande différence pour cet album, par rapport au premier que vous aviez autoproduit ?

Andrew : Pour le premier album, encore une fois, ça a été très rapide. On a tout enregistré à peine les compositions terminées. Tandis que là, on a vraiment pris le temps de travailler les morceaux. Travailler avec un producteur est évidemment un gros changement. C’est vraiment bien d’avoir l’avis de quelqu’un d’extérieur au groupe. Ça nous a donné un point de vue nouveau sur les morceaux que nous avions composés. Ce n’est pas pour ça qu’on est moins attaché à ce qu’on a fait avant. Mais Barrett se permettait d’apporter ses idées, que ce soit au niveau d’un plan de batterie, ou même d’un instrument qu’on pourrait modifier un peu… ça nous a permis d’améliorer pas mal de choses et l’album n’en est que meilleur !

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Votre premier album est sorti en 2013. Vous annonciez déjà un deuxième album à ce moment-là. Qu’est-ce qui vous a pris autant de temps ?

Andrew : On a passé près de 3 ans à tourner suite à la sortie de notre premier album. On avait quasiment terminé l'album en août 2014, si je me souviens bien. Mais il nous manquait encore de l'argent pour le studio. Du coup il nous a fallu encore un peu de temps pour avoir l'argent nécessaire pour tout ce qui était mix et mastering. Ensuite on a un peu fait le tour des labels, puis on a finalisé ça avec UDR Records. C’est ce qui nous a pris tout ce temps !

On perçoit également un petit côté soul music avec des morceaux du genre de « Little Charles », d’où ça vient ?

Andrew : Oui tout à fait. On a tous beaucoup écouté d’anciens disques de la Motown. Du coup, on a entendu pas mal de chanteurs de soul des années 50 ou 60. C’est pour cela qu’on a voulu faire quelque chose en rapport avec ça, ajouter de nouvelles influences au sein de cet album. Ce n’est pas juste un album de rock. On voulait ajouter quelque chose de plus en partant sur une base peut-être un peu moins rock n roll, et en y ajoutant cet aspect inspiré des disques de la Motown.

D’où est venue l’idée d’ajouter un vibraphone sur « Neverend » ?

Andrew : Le vibraphone, c'est Barrett Martin. Car en plus de jouer de la batterie, il joue du vibraphone. Quand j'étais jeune j'écoutais Mad Season et il jouait du vibraphone. Du coup une fois avec lui, j'y ai repensé et je me suis dit qu'il pourrait en jouer sur un de nos morceaux, que c’était l’occasion et que ce serait vraiment cool. Il a tout de suite accepté de le faire ! En rentrant à Seattle il a enregistré ça et on l’a ajouté au morceau.

Selon toi, quel morceau décrit le mieux l'évolution du groupe ?

Andrew : Je dirais « Neverend ».  Car c'est vraiment le morceau le plus différent par rapport à ce qu'on a pu faire avant. C’est plus alternatif que ce qu’on a eu l’habitude de faire. D’ordinaire, on est plus sur des compositions bluesy. Mais c’était réellement un choix, je ne voulais pas qu'on fasse le même album deux fois. J'ai vraiment eu envie d’y inclure de nouveaux aspects.

Un morceau particulier pour toi ?

Andrew : Oui quelques morceaux... Certainement  « Light of the Sun ».  En tout cas au niveau des paroles, c'est celui qui veut dire le plus pour moi. Ça a été inspiré par pas mal de choses... Par exemple lorsqu’on a été dans le Nord de la France, on est passé par les cimetières de la Seconde Guerre Mondiale. J'en avais parlé avec mon grand-père, il a perdu ses frères au moment des guerres. Et ça m'a fait penser à ce que les gens ont pu traverser durant ces périodes et ça m'a inspiré cette chanson que je vois plutôt comme un hommage à tous ces gens qui ont donné leur vie afin de nous laisser le monde dans lequel nous vivons.

Vous faites partie de toute la mouvance revival 70’s, avec notamment des groupes comme Crobot, Scorpion Child, etc. Vous pensez être nés à la mauvaise époque ?

Andrew : Oui, peut-être… Mais d’un côté, je suis très heureux de vivre maintenant ... Après c'est vrai qu'à l'époque l'industrie musicale était différente et c'était peut-être plus facile d'en vivre. Tandis que maintenant, c’est bien plus compliqué. Mais d'un côté si j'étais né à cette période peut-être que je n'aurais pas su apprécier tous les groupes que j'aime. A l’époque ils n'étaient pas encore considérés comme des légendes. D’autant plus que j’aime vraiment la musique de plusieurs périodes différentes, même s’il est vrai que Buffalo Summer est un groupe plus axé sur un côté bluesy et classic rock.

Quelles sont tes autres influences dans ce cas ?

Andrew : Quand j'étais plus jeune j'étais plus fan de tout ce qui est grunge et notamment tous ces groupes de Seattle. Alice In Chains, Soungarden, Screaming Trees... Tous ces groupes m'ont énormément influencé. Quelques groupes aussi du Sud du Pays de Galles m'ont également poussé à prendre une guitare. Je ne joue pas de guitare dans Buffalo Summer, mais à la base je suis guitariste. Et ça a commencé avec tous ces groupes que je pouvais écouter, plus jeune. J'écoutais aussi beaucoup de metal.... Même si je n’écoute plus trop ça désormais. Mais vraiment j'ai écouté de tout. De la soul à la country, en passant par le metal.

Comment avez-vous choisi le titre de ce nouvel album, Second Sun ?

Andrew : C'est une idée de Jonny, notre guitariste. Il est arrivé avec ça un jour. On a essayé plein de noms mais Second Sun correspondait le mieux à cet album vu que c'est le deuxième album. Et ça collait aussi avec l’artwork et c'est en plus une excellente métaphore sur comment on ressent l'industrie musicale à notre niveau... Par certains aspects, l’industrie de la musique peut sembler brumeuse. Et c’est aussi ce qui représente cet artwork.

Tu peux nous parler de l'artwork justement ? Il est très différent de celui du premier album, qui était beaucoup plus minimaliste...

Andrew : Oui pour être honnête pour le premier album on est arrivé avec un logo et voilà, parce qu'on a fonctionné avec un budget très serré, on ne pouvait pas non plus se permettre quelque chose d'autre.  Mais pour cet album on a travaillé avec un ami à moi, c'est lui qui a trouvé le concept. Après l'idée a ensuite été reprise par UDR Records pour aboutir à ce résultat.

J'ai vu sur Facebook que vous disiez avoir dépensé plus en bières que pour la production de ce nouvel album...

Andrew : Alors je dois avouer que c’est une blague… Parce qu’en réalité, même si ce n’est pas très rock’n’roll, je ne bois même pas. (rires) Mais évidemment, nous avons à mon avis dépensé bien plus pour l’album que pour nous acheter des bières… Désolé pour ça !

Vous avez récemment sortie une petite vidéo pour faire la promotion de Second Sun. On peut voir Whitfield Crane parler de Buffalo Summer… Qu’est-ce que ça vous fait ?

Andrew : On a fait des tournées avec eux donc on les connaît un peu maintenant. Ils sont vraiment supers. On a demandé à Whitfield et il a tout de suite accepté donc on était très heureux, ça nous a fait super plaisir. C'est vraiment un groupe super cool, même s'ils ont vendu des millions de disques ils restent très terre à terre. Ils sont géniaux.

Un de tes meilleurs souvenirs de tournée ? 

Andrew : Je pense que c’était de pouvoir jouer au Download, au Royaume-Uni, mais aussi le concert que nous avons fait à Hyde Park avec Black Sabbath... Ils font vraiment partie de ces groupes avec lesquels nous avons tous grandi. C’est un sentiment très étrange de pouvoir partager une scène avec eux. Mais c’est vraiment quelque chose de génial.

Vous avez tourné avec beaucoup de gros groupes. Il y a encore des groupes que tu n’as pas rencontrés, et avec lesquels tu rêverais de tourner ?

Andrew : Oui bien sûr. Je pense que Soundgarden en serait un… Après comme je le disais, nous avons joué avec Black Sabbath, mais on n’a pas rencontré Ozzy ! Il y a vraiment beaucoup de groupes, parmi ceux qui ne sont plus ensembles, je dirais The Black Crowes, ça aurait été vraiment cool de pouvoir jouer avec eux. 

Quel est le programme pour les prochains mois ?

Andrew : On va naturellement entamer une tournée... et après on ne sait pas encore combien de temps ça nous prendra, mais on refera un album. Peut-être un peu plus rapidement, qui sait !

Un dernier message pour les lecteurs de La Grosse Radio ?

Andrew : Merci pour tout et n’hésitez pas à venir nous voir en concert !

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