Rencontre avec The Raven Age au Download Festival 2016

 

"On a démarré comme tout le monde..."

Dans les coulisses du Download Festival français, alors que We Came As Romans se déchaîne sur scène, nous entrons dans les loges de The Raven Age pour nous entretenir avec les guitaristes George Harris et Dan Wright, ainsi que le chanteur Michael Burrough. Ils nous accueillent tout sourire et tout en détente, pour parler de leur premier album à venir, de l'énorme tournée qu'ils réalisent actuellement aux côtés d'Iron Maiden, mais aussi des difficultés à être assimilés régulièrement au "groupe du fils de Steve Harris".

Salut les gars, et merci de m’accorder un peu de temps avant votre concert, pour évoquer vos dernières actualités. Je suis toujours curieux de connaître l’origine des noms de groupes : d’où vient le vôtre ?

George Harris : Alors en fait, The Raven Age est un nom qui nous vient de la Tour de Londres. Celle-ci est traditionnellement protégée par des corbeaux ["raven" en anglais, NDLR]. Et selon la légende, si les corbeaux s’en vont, la tour s’effondrera, et la civilisation britannique disparaîtra. Voilà ce qui nous a donné l’idée de ce nom.

La France vous a découverts quand vous ouvriez pour British Lion en 2014, comment le groupe a-t-il évolué depuis ?

Michael Burrough : Beaucoup ! En fait, on a joué pas mal d’énormes concerts, donc les choses ont naturellement évolué vers quelque chose d’assez différent par rapport à ce qu’on faisait à nos débuts. Je me rappelle que pour nos tous premiers concerts, on se produisait dans de toutes petites salles, qui paraissent ridicules à côté de celles où on a joué récemment.

Justement, à quel point est-ce différent de jouer dans ces immenses salles et stades, plutôt que dans des clubs ?

GH : C’est très, très différent.

MB : C’est plus excitant, tu ne trouves pas ?

GH : Oui, c’est sûr ! C’est juste un sentiment très différent. Il y a tellement plus d’espace, de choses auxquelles penser, la façon de se montrer… Rien que la taille de la tournée aussi [The Raven Age est en première partie de la tournée mondiale d’Iron Maiden depuis fin février, NDLR], qui dure plus de six mois, et on n’a pas l’habitude d’être loin de chez nous si longtemps.

MB : J’adore aussi le fait de pouvoir maintenant jouer dans ce type de festival. Jusqu’à cette tournée on n’en avait fait qu’un, mais celle-ci en comporte un paquet. On recroise plusieurs fois les mêmes groupes, et c’est très sympa à chaque fois.

Et c’est aussi une façon de toucher de nouveaux fans.

GH : Exactement. Ici, les fans ne sont pas juste là pour Maiden, mais aussi pour d’autres groupes, donc ils sont peut-être plus curieux. Ça nous permet d’étendre notre réseau, de discuter avec eux, de créer de nouveaux liens.

Comment avez-vous réagi en apprenant que vous alliez faire cette énorme tournée avec Iron Maiden : beaucoup de stress j’imagine ?

[Tous en chœur] : Oui !!! [rires]

Dan Wright : On a paniqué en pensant à tout ce qu’il fallait préparer ! On a dû se procurer beaucoup de nouveaux équipements, notamment d’un point de vue scénique. Et comme George l’a dit, cette scène est très grande, et on a dû adapter notre show à ça. En fait, j’aime beaucoup les deux configurations : ces immenses scènes où on peut se déplacer comme on veut, mais aussi les scènes plus réduites où est très proches du public, comme ce sera le cas tout à l’heure ici. On a plus d’interaction avec les fans, comme ça. Sinon, la préparation de la tournée s’est passée si vite que la pression n’a pas eu le temps de rester, même si elle était bien réelle au début. On était aussi très excités, on se rendait compte de l’immense opportunité que c’est de faire cette tournée : on a déjà fait l’Amérique du Nord et du Sud, l’Asie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande… Que des endroits où on ne pensait jamais mettre les pieds. La réaction des gens a été vraiment bonne, et les retours ont été dans le bon sens. La tournée a vraiment posé des bases un peu partout, sur lesquelles on va pouvoir s’appuyer à l’avenir. Si on pense à Paris : on a déjà joué ici une fois seulement, mais en étant basés en Angleterre, c’est vraiment la première marche pour arriver à monter à l’international. On espère pouvoir revenir ensuite, ainsi qu’en Allemagne, pour garder notre élan.

J’ai vu quelques dates sur la tournée, notamment aux Etats-Unis et au Japon : la réaction du public à votre set a été très variable. Certains fans semblaient très excités à l’idée de vous voir jouer, d’autres moins. Comment expliquer cela ? Peut-être parce que votre style est finalement assez différent de celui de Maiden ?

GH : C’est vrai, tu as raison. Et ça change beaucoup d’un pays à l’autre.

MB : Je crois que c’est la principale raison, oui. Ce n’est pas qu’on ait mieux ou moins bien joué à tel ou tel endroit. En Amérique du Sud, tu peux débarquer, ne rien faire, et les gens sont dingues quand même. C’est fou ! Alors qu’à d’autres endroits, je ne donnerai pas de noms, les gens écoutent et regardent aussi, mais restent calmes. On arrive quand même depuis la scène à savoir s’ils nous haïssent ou nous apprécient. Et pour certains fans, apprécier un concert, c’est rester debout, les bras croiser, à se concentrer sur ce qu’ils entendent. On s’habitue à ça, et on arrive quand même à ressentir l’énergie de la foule même dans ces conditions.

DW : Il y a certains concerts où le public semble plus calme que jamais, et le soir, quand on va voir au merchandising, on a vendu plus que sur le concert précédent, où la foule était enflammée. C’est comme ça, certains préfèrent nous observer en détail, voir ce que chacun de nous fait, et d’autres préfèrent libérer toute leur énergie et faire les fous. Je ne pense donc pas que l’attitude du public soit toujours un bon indicateur de leur appréciation.

Après un premier EP, vous allez sortir votre premier album à la fin de la tournée, c’est bien ça ?

GH : C’est le plan, oui !

Il est déjà enregistré ? Vous pouvez m’en dire plus ?

GH : Il était déjà prêt avant cette tournée, en fait. On voulait le sortir au plus vite, mais quand on a appris qu’on pouvait faire cette tournée, et avoir l’opportunité de nous développer et d’attirer l’attention sur nous par ce biais… d’attirer des labels aussi, parce qu’on n’en a pas pour l’instant… on a donc décidé de repousser la sortie. Ca sera cette année, c’est sûr, mais on n’a pas encore fixé de date. On est vraiment impatients, parce qu’on l’a dans nos tiroirs depuis un moment maintenant !

Vous avez ré-enregistré des titres qui étaient sur l’EP ?

GH : On en a remixé certaines, oui.

Et comment ont été écrits les nouveaux titres ?

GH : En fait, on ne s’est jamais vraiment posés pour écrire en se disant que ça irait sur l’album. Les titres sont arrivés assez naturellement.

MB : Les morceaux surgissent de nulle part, les gars ! [rires] Ils jamment dans leur loge, et d’un coup un riff sort du lot, et les paroles arrivent toutes seules.

GH : C’est vrai, on ne s’assoit jamais en nous disant "Ecrivons un morceau". On a toujours un clavier MIDI et un ordinateur quand on prend l’avion, pour réfléchir, et noter nos idées.

Les fans français vont donc découvrir de nouveaux morceaux ce soir, qui seront sur l’album ?

GH : Oui ! On joue les quatre morceaux de notre EP, bien sûr, ainsi que trois nouvelles chansons.

Malheureusement pour vous, certains fans continuent de vous voir comme "le groupe du fils de Steve Harris"…

MB : Peu de chances que ça change ! [rires]

Ca a sûrement été un coup de pouce au début, est-ce que c’est devenu un problème ?

GH : Ca peut être aussi bien un avantage qu’un inconvénient, en fait !

MB : Je pense que les gens qui viennent nous voir se rendent compte qu’on tient la route indépendamment de ça. Et tant qu’ils écoutent ce qu’on fait, peu importe qui est le fils de qui. Ça peut être problématique, c’est sûr : on a fait des concerts où certains spectateurs restaient plantés là, le majeur en l’air pendant tout notre set. Mais je préfère voir le positif : ça nous aide beaucoup, ça nous aide à obtenir des contacts. On a aussi fait pas mal de choses dans lesquelles le père de George n’avait rien à voir. Pas cette tournée, bien sûr, mais celle avec Tremonti par exemple, ou avec Gojira. On a sillonné l’Angleterre au volant d’un van, à jouer partout jusque très tard le soir, avant de revenir le matin à nos boulots respectifs.

GH : On a démarré comme tout le monde.

MB : Donc si tu veux être fan du groupe, intéresse toi juste au groupe, c’est aussi simple que ça ! C’est comme ça que les gens verront le travail qui a été accompli.

Juste avant que vous partiez sur scène : quelles sont vos morceaux préférés à jouer sur scène ?

MB : Ca dépend de mon humeur. Mais j’aime bien "The Merciful One"¸ parce que c’est la plus facile à chanter [rires].

DW : Moi, je dirais "Salem’s Fate", car il y a de belles cassures rythmiques dedans, et que les gens s’enflamment souvent sur ces passages, surtout en festival.

GH : Je dirais que ma préférée est celle avec laquelle on débute nos concerts, "Promised Land" qui est tirée du nouvel album. J’aime beaucoup le groove de ce morceau, et son intro. J’aime son ambiance, et elle permet de bien faire bouger les gens. Et c’est très sympa à jouer au niveau de la guitare.

DW : Et c’est marrant, parce que ça surprend les gens. Ils arrivent en se disant "on va voir le fils de Steve Harris", et ils le voient débarquer à la guitare, assurer, et cette intro les surprend d’entrée de jeu.

Merci à tous les trois pour votre temps et votre accueil. Le mot de la fin ?

GH : Merci à tous, et j’espère que vous apprécierez notre concert. On traînera aussi dans le public toute la journée, il y a pas mal de groupes qu’on veut voir, donc venez nous dire bonjour.

DW : Et gardez un œil sur nous, parce qu’on veut revenir en France dès que possible après ce Book Of Souls World Tour. A bientôt !

MB : Suivez-nous sur Facebook, bien sûr, et si vous avez une question, écrivez-nous, on essaie de répondre à tout le monde.

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