Le groupe Stille Volk au Motocultor 2012

Entrevue avec Patrick Lafforgue, Patrice Roques et Sarg de Stille Volk,
au Motocultor Festival le vendredi 17 août à Theix.

Thomas : Merci d’accorder cette interview à La Grosse Radio ! Je viens de voir votre concert et je pense que vous avez compris que le public vous aimait. J’étais un peu étonné, car vous ne tourner pas beaucoup et là, il y a avait vraiment du fan ! Un wall of death spontané sur du Stille Volk, c’est pas ce qui me viendrait à l’esprit en premier lieu ; du pogo, des slamms de partout... Qu’est-ce que vous avez pensé de votre concert ?

Patrice : Bravo aux organisateurs… Même au niveau du public, de la technique, ça a été absolument impeccable. L’accueil du public était fantastique. On avait un peu peur, car même si on vient du milieu du métal,etc, jouer après Incantation… Bon, on savait pas trop où on mettait les pieds. Les fois où on a joué avec des groupes de métal, on était avec des groupes pagan, donc on était dans le concept, dans la thématique. Là, on appréhendait un peu, mais bon… Le public qui nous suit est principalement un public métal. On a été très agréablement surpris.

Thomas : Justement, comment vous expliquez que vous ayez un public metal ? Comment se fait-il que vous ayez un tel succès dans ce milieu, dès le début d’ailleurs ?

Patrice : Si on remonte un peu au début, si on plonge un peu dans la scène au début des années 90, il y a tout un mouvement acoustique qui s’est mis en place, avec notamment Storm, un groupe norvégien avec Fenriz et Satyr ; Ulver qui a sorti leur deuxième album. Je pense qu’on est tombé au bon moment, où le public notamment black, cherchait un peu des références à la nature, etc, et recherchait des thématiques acoustiques. Je pense qu’on est tombé vraiment à la bonne époque.

Thomas : Alors la bonne époque visiblement, elle dure encore ?

Tous : Oui !
 

Patrice

 

Thomas : Visiblement le public est demandeur. Dès que je suis à un festival, disons « multi-metal », dès qu’il y a un groupe un peu folk, pagan, le public est là, même s’il s’agit de gens qui ne connaissent pas forcément. Est-ce que vous avez, à titre personnel, un lien particulier, en dehors de la musique, avec tout cela ? Par exemple, je vois là le pendentif gaulois de Patrick. Est-ce qu’il y a autre chose que la musique, par rapport au passé, l’antiquité ?

Patrice : Nous sommes sur un système mythologique et légendaire. Il n’y a pas de batailles et ces thèmes de pagan classique où les peuples se battent. On est sur un imaginaire légendaire. Donc obligatoirement, au niveau de nos croyances, bon je ne crois pas en Dieu, je ne crois pas en des dieux dans la forêt, etc. Mais, on a une relation qui est personnelle avec la Nature. Mais on est pas sur des idéalisations d’ancêtres particuliers, on est absolument pas dans ce cadre là. C’est vrai qu’au début, on a enregistré le premier album au milieu de la forêt. On est parti avec des micros et des câbles de vingt mètres pour enregistrer. On a quand même cette approche par rapport à la nature. Mais au niveau croyances, on est pas dans des glorifications des dieux ou quelque chose comme ça. On travaille sur l’imaginaire, la mythologie et tout le légendaire.

Thomas: Est-ce qu’il y en a parmi vous qui ont des liens particuliers avec la reconstitution historique, ou l’artisanat ancien par exemple ?

Patrice : Non. Comme on disait, on est pas sur une perspective historique. On retravaille par rapport à la mythologie, on recrée par rapport à des archétypes. Au début, on était ancré dans la région, c'est-à-dire les Pyrénées, et après on a un peu élargit le domaine.

Thomas : Revenons un peu au niveau musical. Votre dernier album commence à dater déjà un peu (Note : Nueit De Sabbat, 2009). Avez-vous un projet en cours ?

Patrice : Oui, il est entrain d’être fait.

Thomas : Il y a déjà une date de sortie ?

Patrice : 2013.

Sarg: …A l’état raisonnable.

Patrice: Il est pratiquement compose. Il faut qu’on l’enregistre et qu’on travaille les arrangements.

Patrick : On a le matériel.

Patrice : Le concept est fait. Les morceaux sont faits. Il faut finaliser, arranger et enregistrer.

Sarg : Et il sera vachement bien !

Thomas: Je n’en doute pas !

Sarg : Je dis ça, car j’étais fan avant de faire parti du groupe. Je suis pas avec eux depuis le début. Je suis d’autant plus objectif là-dessus. Je leur casse les couilles avec ça. Et il sera vachement, vachement bien ! En tant que fan et membre.

Thomas : Ca veut dire donc, dans le même style ?

Patrice : Plus sombre que le précédent. On reste dans le même style.

Patrick : Clairement.

Patrice : Il sera moins joyeux que Nueit. Plus sombre. En gros, on se rapproche des morceaux les plus sombres de Nueit, « Forêt d’Outre-Tombe », « Nueit de Sabbat », « Ivresse des Dieux ». Il y aura pas les morceaux festifs comme « Danse de la Corne ».

Sarg: Et même dans le live, on est revenu sur du plombé, du lourd. Même les morceaux joyeux, sur la scène, on les retravaille pour la scène pour qu’ils soient plus brossés.

Patrick : On en a bu de la chanson à boire !

Patrice : On est plus dans la perspective de Bacchus, mais quelque chose de beaucoup plus sombre.
 

Sarg

 

Thomas : Comment vous expliquez l’évolution ?

Patrice : On l’explique pas.

Thomas : Vous avez envie...

Patrick : C’est au feeling.

Patrice : Peut-être que le prochain, celui qu’on fera en 2026 sera plus joyeux.
(rires)

Thomas: On en reparlera, de la maison de retraite !

Patrice : Exactement.

Sarg: Ce sont les fans qui font la propagande, c’est rarement les médias, la maison de disque. C’est la base des fans qui est très active.

Patrice : De toute façon, on sait que le public metal est fidèle. Je pense qu’on a 90% de public metal. Dans le milieu folk, on arrive pas à y entrer. Ils ne veulent pas forcément de nous non plus.

Thomas : Ce qui est étonnant d’ailleurs.

Patrice : On a fait un festival folk en Belgique l’an dernier.

Patrick : On nous reproche de ne pas être suffisamment trad. On est trop metal. On est des hardos qui font de la vieille à roue.

Patrice : On est des « gros metalleux » qui font du folk.

Patrick : On ne rentre pas dans le moule « trad ». Bien que ça bouge de ce côté-là aussi.

Patrice : Après, il faut savoir aussi qu’on est chez Holy Records et que toute la promo se fait dans le metal. La promo dans le milieu trad, il a pas réussit à y entrer. On a été chroniquer, mais bon voilà. Le milieu occitan chez nous, c’est pareil. On arrive pas à y rentrer. On veut d’ailleurs de moins en moins y rentrer parce que c’est un milieu très particulier. Nous, on chante en français, on chante en occitan.

Sarg: En occitan, quand tu commences à reprendre les chants des troubadours, tu touches à la vache sacrée.

Thomas : Mais bon, ça ne vous empêche pas de sortir un album et de faire ce qu’il vous plait.

Patrice : Exactement !
 

Patrick
 


Thomas : Vous avez des projets de tournée ?

Patrice : On accepte ce qu’on nous propose. J’ai rarement refusé un concert. Si on joue deux trois fois par an, c’est parce qu’on nous a proposé deux trois fois par an.

Patrick : On cherche pas non plus.

Patrice : Cet été, miraculeusement, on a fait trois concerts : aux Açores, en Espagne et ici. L’an dernier, on a fait qu’un concert dans un festival en Belgique. Il y a quatre ans, on a joué dans des festivals en Autriche, il y avait du grind, on a joué après Grand Magus, il y avait Disharmonic Orchestra, il y avait Acid King, il y avait des groupes de punkabilly. Là pareil, on était un peu inquiet sur la réception de notre musique, mais ça s’est bien passé.

Thomas : Justement à propos de metal, est-ce que vous allez encore faire des reprises, comme la chanson de Maiden sur Dune.

Patrice : On devait la faire ce soir.

Thomas: Là tu fais un déçu !!!

 

Patrice :… Et on a pas eu le temps ! Et a priori, sur le prochain album, on va essayer de faire la reprise d’un groupe mythique.

Thomas: Je connais des impatients !

Patrice : Un groupe danois, avec un chanteur maquillé.

Thomas : Oui, je vois bien, il était il y a pas longtemps au Hellfest. J’étais devant d’ailleurs.

Patrice : Malheureusement, je n’ai pas pu y aller.

Thomas : C’est maintenant c’est l’heure de ma question con que je pose à chaque groupe ou presque : Stille Volk en 2012, en un mot ? Généralement, j’en permet deux, parce que c’est dur parfois !

Patrice : Une nécessite pour moi.

Thomas : Une nécessité ? Est-ce que tout le monde est d’accord ?

Patrick : Oui oui, on cautionne !

Thomas: Alors là, je suis content car c’est une réponse originale.

Patrice : Je peux pas m’arrêter de faire de la musique. Que ce soit Stille Volk ou autre chose. Il faut que ça sorte. Ca ne sort pas par des scarifications ou par des transes mystiques, ça sort par la musique.
 

Thomas : Juste encore une question personnelle, car je me suis toujours posé la question, et je suis très feignant pour faire des recherches sur internet. Stille Volk, c’est de l’allemand ? « peuple paisible », « peuple calme », etc. Pourquoi ? Des pyrénéens qui ont un nom allemand ?

Patrick : Justement, on voulait pas s’enfermer dans l’archétype du groupe occitan, avec un nom occitan, bien caratégorisé dans un secteur. On a pris un allemand dès le départ, ça nous laisse une marge de manœuvre beaucoup plus grande. Tout simplement, l’idée elle était là.

Thomas : En tout cas, merci beaucoup !

Patrice : Merci à toi.

Thomas : Moi, ça me fait vraiment plaisir de vous avoir rencontré, à titre personnel et j’ai hâte de vous revoir sur scène quelque part !

... Et en repensant au concert qu'ils viennent de donner, je pense ne pas être le seul, loin s'en faut !

 

Thomas Orlanth

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