Schmier, chanteur et bassiste de Destruction

"Nous avons toujours la rage"
 

A l’occasion de la sortie du nouvel album de Destruction, Spiritual Genocide, Marcel Schrimer, plus connu sous le nom de scène "Schmier", révèle ce qui l’a inspiré pour faire ce disque, donne ses plans de tournée et donne son point de vue sur la scène thrash d’aujourd’hui. Avec 30 ans de carrière, ce thrasher pur et dur n’a pas perdu sa fureur.

Bonjour Schmier et merci de nous accorder cette interview. Destruction sort un nouvel album, Spiritual Genocide. D’où vient le titre ?

Le titre est un moyen de s’exprimer sur la folie dans le monde d’aujourd’hui, la désinformation et le fait qu’on se rapproche chaque jour d’un désastre total. J’ai voyagé autour du monde, j’y ai vu beaucoup de misère et de désinformation. Chaque pays informe son peuple à  sa manière, j’ai pu l’entendre de plusieurs voix différentes. Les gens croient ce qu’ils lisent dans les journaux et ce qu’ils voient à la télévision, les gouvernements cachent la vérité.

Spiritual Genocide sort moins de deux ans après The Day Of Reckoning. Comment avez-vous trouvé des idées aussi rapidement ?

C'est le modèle des années 80. A l'époque, on faisait un album tous les ans. De nos jours, les groupes sont un peu plus paresseux et le marché est saturé. Mais nous fêtons le 30e anniversaire de la formation de Destruction et nous souhaitons continuer à être productifs. Nous avons beaucoup tourné l'année dernière, cela nous a motivé et nous avons été inspirés, nous voulions amener l'énergie accumulée au studio. On tenait aussi à sortir cet album avant la fin de l'année, après tout, nous sommes en 2012, on ne sait pas ce qui va se passer avec cette histoire de fin du monde! (rires)

Spiritual Genocide est le second album avec Vaaver à la batterie. Vous devez être satisfaits de votre collaboration.

Effectivement, il venait d'arriver dans le groupe quand nous avons enregistré The Day Of Reckoning. Depuis on a fait plus de 200 concerts ensemble. C'est un excellent batteur, il le montre très bien sur Spiritual Genocide. On le voyait un peu sur le précédent, mais il n'avait pas eu beaucoup de temps pour se préparer. Maintenant il peut étendre qu'il tire le groupe vers le haut. Il a un excellent niveau technique, il est rapide, il a une frappe puissante et il a un bon sens du groove. La batterie est primordiale dans le thrash metal, c'est donc une aubaine pour nous de jouer avec lui.


Destruction

Parlons des invités sur cet album.

On a voulu faire quelque chose de spécial sur cet album, vu qu'il fête notre anniversaire. Tom Angelripper de Sodom et Gerre de Tankard chantent sur "City Of Doom" et sur "Legacy Of The Past" nous avons rappelé le batteur Olly et le guitariste Harry Wilkens, qui étaient membres de Destruction sur l'EP Mad Butcher et l'album Release From Agony. Nous avons aussi invité tous les anciens membres de Destruction pour chanter les choeurs sur les chansons "Spiritual Genocide" et "City Of Doom". C'était une très belle expérience de ramener tous ces amis de longue date en studio, on s'est bien amusés. 

Vous avez beau fêter votre 30e anniversaire, vous faites toujours du thrash aussi brutal. Comment faites-vous ?

Nous n'avons aucune envie de ralentir ! C'est tentant de lever le pied quand on vieillit, mais nous travaillons pour garder la cadence. Pas mal de jeunes groupes se lancent dans le thrash metal. Notre rôle, en tant qu'anciens, est de montrer l'exemple et de montrer que nous avons toujours la rage. C'est un élément primordial pour un groupe de thrash metal, je pense que la rage s'entend bien dans Spiritual Genocide.

Qu'est-ce qui vous donne la rage ?

J'en ai après les gouvernements, la désinformation, les gens qui traitent leurs semblables comme de la merde, le manque de respect que les gens ont entre eux à travers le monde, l'avarice et l'ignorance. Ce sont mes sources d'inspiration lorsque j'écris mes paroles.

Parlons live. Vous avez des dates en tête d'affiche en Amérique. Qu'en est-il de l'Europe ?

J'espère qu'il y en aura. Nous allons bien sûr faire beaucoup de concerts l'année prochaine. Plusieurs options s'offrent à nous : nous allons faire des concerts en tête d'affiche, participer à des festivals et, je l'espère, fêter l'anniversaire du thrash metal allemand en faisant une tournée avec Kreator, Sodom et Tankard. C'est un évènement très attendu pour les fans. Réussir à faire une telle tournée est l'un de mes plus grands souhaits pour l'année prochaine. Malheureusement, cela n'est pas aussi facile qu'il n'y parait.

Tu en avais d'ailleurs parlé au Hellfest, en 2011, quand Destruction avait joué le même soir que Sodom et Kreator. Quels sont tes souvenirs de tes deux passages à ce festival ?

J'aime beaucoup ce festival. La première fois que nous sommes venus, en 2009, nous avons apprécié la bonne organisation et la décoration. Nous n'en avions jamais entendu parler avant. La seconde fois, nous étions très contents de la journée, avec cette scène dédiée au thrash metal. Les fans étaient à fond dedans, j'en garde de très bons souvenirs.

L'année dernière, Destruction a aussi participé au Thrashfest Classics, avec une setlist uniquement composée de vieux morceaux. Que penses-tu de ce genre d'initiative ?

Je suis assez partagé. Certaines de nos chansons récentes, comme "Thrash Til' Death", "Nailed To The Cross" ou "The Butcher Strikes Back", sont aussi connues que nos anciennes. Si on ne les joue pas, cela créé un vide, donc je n'ai pas adhéré à 100% à l'idée de ne jouer que des vieilles chansons. Malgré tout, c'était bien de se replonger dans nos premiers disques, nous ne les écoutons pas si souvent. C'était intéressant de réapprendre ces chansons qu'on avait pas jouées depuis longtemps.

Schmier

Cela fait 13 ans que vous vous êtes reformés. Comment vois-tu le travail accompli depuis ce moment ?

Le temps passe vite ! Nous avons fait plein d'albums, nous avons énormément travaillé. Pouvoir faire de la musique mon travail, c'est un rêve qui est devenu réalité. J'en suis très heureux.

As-tu écouté beaucoup d'albums de thrash metal récents ? Qu'en as-tu pensé ?

J'ai écouté les derniers albums des vieux groupes comme Sodom, Kreator et Tankard, qui ont tous fait un excellent boulot. J'ai aussi écouté des albums de groupes récents que j'apprécie, comme Evile, Warbringer, Bonded By Blood ou encore Fueled By Fire. Pas mal de jeunes groupes se mettent au thrash metal, même en Allemagne, ça fait plaisir de voir cette scène bouger à nouveau. Cela n'a pas toujours été le cas, pendant quelques années, le thrash était en berne. Maintenant il revient pour se venger !

Comment tu expliques ce regain d'intérêt pour le thrash metal ?

Je pense que ça vient de la qualité qui revient chez les vieux groupes. Sans bon disques, personne ne porte d'intérêt à un genre. Ils ont donc montré aux jeunes la marche à suivre en les inspirants avec leur excellent travail de ces dix dernières années. Dans les années 90, personne ne se lançait dans le thrash.

Quelques mots pour tes fans français ?

Nous espérons revenir en France bientôt ! C'était compliqué un moment, mais avec les nouveaux fans de thrash, nous avons eu de belles opportunités aux festivals. Nous avons hâte de revenir avec notre nouvel album sous le bras !

Photo live prise en 2011 par Hellbangeuse

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