Christofer Johnsson, tête pensante de Therion

Christofer Johnsson : artiste à contre-courant

 

A l'occasion d'une interview accordée à La Grosse Radio Metal, le leader de Therion est revenu sur son dernier album en date, Les Fleurs du mal, uniquement composé de reprises de chansons françaises des années 60. Entre passion pour cette culture et prise de risques, le guitariste rythmique évoque aussi son prochain opéra metal, qui va occuper le groupe pendant longtemps. 

Bonsoir Chris, nous sommes ici pour la promotion du dernier album de Therion, Les Fleurs du mal, uniquement composé de chansons françaises. Comment es-tu entré en contact avec la culture française ?

C’est dur de l’éviter, avec tous ces films qui s’exportent… Les Français ne se rendent pas forcément compte de la façon dont les gens voient la France dans le monde. Les clichés comme manger des escargots et des cuisses de grenouilles sont dans l’esprit de tous, mais, quelque part, vos films sont aussi des cuisses de grenouille. Les gens les trouvent dingues, comme La Cité des enfants perdus ou Delicatessen (Jean-Pierre Jeunet), que j’adore, j’ai toujours été attiré par ces choses que les gens trouvent étranges. Concernant la musique française, je n’aime pas tout, j’aime bien l’electro-pop des années 90 comme Air, surtout l’album Moon Safari. Quand j’ai découvert la variété française de la fin des années 60, cela m’a tout de suite interpelé et j’ai réellement accroché. Elle m’a d’ailleurs influencé avant Les Fleurs du mal, tu peux en entendre si tu cherches bien, notamment dans Sithra Ahra. Beaucoup de gens font l’erreur d’appeler tout ce qui date de cette époque « yé-yé ». Cela revient à dire qu’Anthrax fait du black metal, alors que c’est du thrash metal, qui diffère du death metal, speed metal, power metal, mon cul metal... Nous sommes très tatillons dans le metal et il faut l’être aussi avec ce courant de musique française. Il y a d’énormes différences entre la pop baroque et le yé-yé est énorme. Le yé-yé désigne les chansons chantées en anglais reprises et traduites en français, mais les artistes ont ensuite écrit leurs propres chansons et ont développé leur propre son, qui mélange le rockabilly et la « chanson » française, que j’aime beaucoup. Une seule chanson vient de ce mouvement sur Les Fleurs du mal, il s’agit de « Je n’ai besoin que de tendresse » de Claire Dixon. Sinon, « Polichinelle » est une chanson baroque, avec pas mal d’influence de Bach. Léonie Lusson a fait un genre de pop baroque psychédélique, comme Victoire Scott.

Parlant de Léonie Lusson, certaines de ses chansons ne sont jamais sorties sous-forme de CD, comment as-tu mis la main dessus ?

Effectivement, certaines des chansons présentes dans Les Fleurs du mal ne sont jamais sorties sous forme de CD. Parfois, comme « Dis-moi poupée », elles étaient rééditées dans des compilations, mais cela n’était pas le cas de Victoire Scott, qui était même une artiste underground à son époque, elle n’a jamais fait d’album d’ailleurs. Il y a un réseau d’échange obscur au niveau international, pas mal de personnes s’intéressent à ce genre de chansons. A la place de s’échanger des cassettes, comme cela se faisait dans le temps, on s’échange des chansons en MP3 par internet. Lorsque quelqu’un arrive à mettre la main sur un EP rare, il le numérise et le partage sur des sites de partage, comme Blow-up doll, ou parfois quelqu’un fait une demande générale. C’est surtout comme ça que j’ai découvert les artistes les plus obscurs.

Comment as-tu aiguillé tes choix pour les chansons de l’album Les Fleurs du mal ?

Je voulais que des interprètes féminins des années 60, à l’exception d’ « Initials B.B. » de Serge Gainsbourg, bien que le refrain soit chanté par un chœur féminin. J’ai fait une entorse à la règle pour lui donner une place d’honneur, puisque son influence transpire à travers le disque. Une autre exception est faite avec Betty Mars et son titre « J’ai le mal de toi », sorti plus tard, mais j’aime tellement cette chanson que je ne pouvais pas l’omettre. Son histoire personnelle rentrait parfaitement dans l’esprit de la chanson en plus. Sinon, j’ai juste pris mes chansons préférées.

Christofer Johnsson

Une chanson bonus a été réservée au marché français : « Les Sucettes ». Pourquoi ?

C’est la seule chanson qui a été choisie pour ses paroles et non pour la musique. Elles collaient avec le concept de Les Fleurs du mal. Elle ne sert à rien si on ne comprend pas les paroles, c’est pour ça qu’elle est réservée au marché français. Je pense qu’on est le premier groupe international dans l’histoire de la musique à faire une chanson bonus réservée au marché français, avec un livret en français.

[NB : Stratovarius a réservé une bonus track au marché français avec la version française de « Papillon », présente sur l’album Elements Pt.1, sorti en 2003]

Quand est-ce qu’a germé l’idée de sortir un tel album ?

Cela faisait plusieurs années que je voulais sortir un album de reprises, mais il fallait que cela sonne comme Therion, il était simplement composé par d’autres artistes. Les chansons devaient être un peu obscures, comme ça les gens ne seraient pas familiers avec et cela sonnerait comme un tout nouveau disque pour eux. Quand j’ai fait l’ébauche de ma tracklist, je me suis rendu compte qu’elle était à moitié composée de chansons françaises. C’est là que m’est venue l’idée folle de faire un album uniquement en français. Je ne sais pas exactement quand cela est venu. Il y a quelques années probablement. Seulement, il faut trouver l’opportunité de réaliser un tel projet. Le 25e anniversaire de Therion donnait l’occasion de faire quelque chose de différent. Beaucoup de groupes n’exploitent pas à fond cette opportunité et sortent des trucs banals, comme des best-of, des rééditions d’albums avec des bonus tracks de merde que personne ne veut, ou réenregistrer un album, on écoute ça une fois et ensuite on oublie. Sérieusement, qui achèterait un réenregistrement de Stay Hungry de Twisted Sister ou un best-of réenregistré de Running Wild ? La surprise a toujours fait partie de Therion, même dans les albums précédents. On n’allait pas rentrer dans le moule alors qu’on avait l’occasion d’élargir nos perspectives.

Les Fleurs du mal a aussi une partie visuelle importante. Peux-tu nous en dire plus ?

Avec le temps, j’ai développé un concept qui allait au-delà de la musique. Le disque représente 75% du projet, mais d’autres éléments gravitent autour. Le livret a été pensé différemment : j’ai choisi des photos qui avaient un rapport avec les paroles des chansons, c’est pour ça que toutes les paroles ne sont pas imprimées. L’idée est d’écouter la chanson en regardant l’image correspondante et ainsi sentir une connexion. Les images à la fin représentent le concept de Les Fleurs du mal de manière plus générale et sont inspirées des poèmes interdits de Baudelaire, comme Lesbos et Femmes damnées.

Qu’en est-il des clips ?

Nous avons eu l’idée de faire six clips. On a mis en ligne les trois premiers (« Poupée de cire, poupée de son »,  « Je n’ai besoin que de tendresse » et « J’ai le mal de toi ») sans explication, pour que les gens se fassent leur propre idée. Les trois autres clips ont des idées encore plus folles, mais sont chers à réaliser, il faut d’abord que je vende les disques avant de les mettre en place. Il y aura aussi d’autres manifestations artistiques. Nous n’avons pas eu le temps de les réaliser à cause de la tournée et de la promotion de l’album, mais elles arriveront bientôt. Pour deux clips, « Poupée de cire, poupée de son » et « Je n’ai besoin que de tendresse », l’idée était de récréer une atmosphère à la Baudelaire. Les gens ont tendance à penser que c’était un gentilhomme habillé comme un noble qui écrivait ses poèmes avec une belle plume d’oie. En fait, il est mort à 43 ans à cause de la manière dont il vivait. Il était fortement alcoolique, drogué, et quand il avait eu de l’argent hérité de son père, il allait dans les pires bordels qu’on pouvait trouver, ce qui explique pourquoi il a contracté la syphilis et la blennorragie. S’il avait vécu à notre époque, il aurait probablement été attiré par le fétichisme sans ses formes les plus sales et l’alcool bon marché, il aurait probablement fait l’amour dans les toilettes ou d’autres choses comme ça. C’est une atmosphère comme cela que nous avons voulu recréer dans les deux clips. Pour cela, nous avons trouvé le bar le plus crasseux de Santiago de Chile. Les bouteilles qu’on voit dans les clips devaient être alignées là depuis 10 ans. Leurs toilettes étaient ignobles, tout était dégoutant. Lors du premier clip, « Poupée de cire, poupée de son », l’idée est de créer une atmosphère d’ennui, de huer le groupe pour qu’il se sente mal. Dans le second, « Je n’ai besoin que de tendresse », le public et le groupe se saoulent vraiment avec de la vodka premier prix, qu’on appellerait probablement éthanol en Europe (rires). Les figurants se battent presque entre eux et le vomi est presque réel. Nous n’avions presque pas de budget pour les clips, 3000 € pour les trois et la moitié a été mise dans l’animation de la chute de Lori Lewis dans « J’ai le mal de toi ». Donc il fallait être créatif et imaginatif. Si l’album se vend bien, nous pourrons faire des vidéos à gros budget, avec « Initials B.B. » et « Mon Amour, mon ami ». Le troisième concept peut coller à quasiment n’importe quelle autre chanson de l’album. « Initials B.B. » coûtera très cher, dans les 25 000 €.

Qu’en est-il des ventes de l’album ?

L’album se vend très bien, même mieux que Sithra Ahra, alors que ce dernier avait tout le soutien du label Nuclear Blast. Maintenant, le label est devenu une entreprise avec un seul employé. J’engage juste des personnes pour mettre en place les interviews, envoyer les exemplaires promo aux personnes qu’il faut, et pour la distribution. Je ne mets aucune publicité dans les magazines et l’album se vend quand même bien, parce que le bouche à oreille est le meilleur moyen de promouvoir un album. Les imbéciles qui ont descendu à outrance le disque (attention, ce qui ne l’ont pas aimé ne sont pas forcément des imbéciles, on a le droit d’avoir des goûts différents) en écrivant l’équivalent d’un annuaire de haine contre le groupe, disant « Therion est fini, que Christofer Johnsson est dingue, je me chie dessus tellement cet album est nul, je m’en arrache les cheveux et les dents ». Ce genre de comportement est débile et immature, mais grâce à leur exagération, les gens ont appris la sortie de l’album par un choc et non avec les chroniques des magazines avant la sortie. Bizarrement, les gens ont plus tendance à se déchainer lorsqu’ils détestent un album. Par exemple, pour le dernier Iron Maiden, ils vont juste dire qu’ils l’ont aimé, mais lorsqu’il s’agit de Lulu de Metallica, ils se sentent obligés d’écrire quelque chose dessus. Même quand c’est un bon album, mais qu’ils ne l’aiment pas pour je ne sais quel désordre cérébral, ils se sentent obligés d’étaler leur haine, parce qu’ils se sentent plus importants sur internet, ils montrent qu’ils existent, sinon ils ne valent pas plus que n’importe quel trou du cul reclus dans une ville de banlieue banale que personne ne connait. On peut représenter ces gens par une poignée de merde : d’un côté, on peut être dégouté par la puanteur et la saleté, de l’autre on peut penser qu’on a un bon fertilisant. C’est ainsi qu’ils se rendent utiles. Les gens lisant leurs saloperies se disent : « il faut que j’écoute ça ! Est-ce que tout le groupe s’est vraiment converti à l’Islam et a bombardé Paris ? » (rires). Je devrais envoyer des lettres de remerciements à ces crétins.

Est-ce que ta méthode de vendre le disque de manière complètement indépendante au début a fonctionné ?

Oui, au début les gens me prenaient pour un fou parce que je n’avais pas le soutien de Nuclear Blast, mais j’ai fait de sérieux calculs avant de me lancer. Quand le fan m’achète le disque directement, je suis le disquaire, le distributeur, la maison de disques et l’artiste. Tout revient directement au groupe, acheter un disque revient à en acheter 15 sur le circuit classique. Je rentre dans mes frais avec 5000 disques vendus. Sur la tournée, j’en ai vendu 4000 et les ventes en Allemagne en une semaine après la tournée ont suffi à compléter ce qui manquait. Lorsque les gens voient une idée qu’ils ne comprennent pas, ils pensent que cela ne va pas marcher. J’y croyais même aux débuts de Therion, nos quatre premiers albums ont eu des résultats commerciaux merdiques et avec notre style bizarre de death metal, les groupes ne voulaient pas de nous en première partie. Et bizarrement, l’album le plus bizarre qu’on ait fait à cette époque, Theli, a très bien marché. Les gens en avaient marre du death metal, du grunge, ne parlons même pas du thrash. Il est sorti au bon moment, trois ans plus tôt, il n’aurait intéressé personne. Regarde notre influence principale sur Theli, Into The Pandemonium de Celtic Frost, il s’est vendu à 20 000 exemplaires. Theli s’est vendu à 100 000 exemplaires et Vovin 150 000.

Christofer Johnsson

Comment ont réagi les membres du groupe face à cet album ?

Les réactions ont varié d’un membre à l’autre. Thomas Vikström (chant) a dit « Super, excellente idée ». C’est un gars très enthousiaste qui voit toujours du potentiel dans mes idées. Je l’en remercie. Christian Vidal (guitare) était très calme dans un premier temps, il est nouveau et il n’est pas du genre à s’imposer. Au début il observait et quand je lui ai joué « J’ai le mal de toi », il s’est montré très intéressé. Il a aussi adoré l’influence de Bach sur « Polichinelle » et a plus ou moins réarrangé certaines chansons. Lori Lewis (chant lyrique) a aussi apprécié l’idée. Johann Koleberg (batterie) et Nalle Pahlsson (basse) étaient réticents dans un premier temps, ils préféraient faire un album comme on fait d’habitude. Ils ont suivi parce que c’était l’avis de la majorité. Après les mixes, Johann a apprécié le résultat, mais Nalle n’a pas aimé le résultat final, hormis quelques chansons. Il pensait que cela n’allait pas marcher, que les gens n’allaient pas aimer et qu’il aurait fallu faire un album « normal ». Au milieu de la tournée, il a avoué que les chansons qu’on jouait lui plaisaient, et maintenant il commence à saisir le concept de l’album. C’est ce qui arrive quand tu as une idée inhabituelle, les gens sont sceptiques dans un premier temps, si ça ne marche pas, il te disent « je te l’avais dit » et si ça marche ils te disent « je le savais, je te soutenais en secret ». C’est plus facile d’être bizarre si tu es dans le camp des gagnants.

Est-ce que tu comprends toutes les paroles de l’album ?

Je ne parle pas français, mais j’ai fait traduire toutes les paroles pour savoir ce dont on parle, je ne veux pas avoir un homme qui parle d’amour à un autre homme, pas dans un de mes albums. Quelque fois, je provoquais l’erreur, dans "Initals B.B." par exemple, où on a une femme qui entretient une relation lesbienne avec Brigitte Bardot. J’ai aussi pu exploiter le fait d’avoir un chanteur et une chanteuse, dans « Polichinelle » par exemple, Thomas prend la voix du polichinelle et Lori celle de la fille, alors que France Gall chante elle-même le dialogue dans la chanson originale. Le double-sens dans les paroles est aussi très intéressant. Pour « Dis-moi poupée », personne ne comprendra mon interprétation des paroles avant que je n’en fasse u  clip. Si je ne réunis pas les fonds nécessaires, personne ne le saura jamais. Avec du double-sens, tout dépend du point de vue de l’intéressé. Tu as une chanteuse qui parle de sucer des bites sans même le savoir. Pour rester sur France Gall, si tu lis « Poupée de cire, poupée de son » comme un simple poème, tu ne peux pas tout saisir, il faut être au courant du contexte. France Gall était totalement manipulée par son manager, son producteur, sa maison de disques. Sachant cela, Serge Gainsbourg a écrit cette chanson pour elle en train de chanter sa situation, sans qu’elle ne s’en rende compte. C’est une excellente œuvre d’art ! Certaines personnes disent qu’elles n’aiment pas les paroles de « Poupée de cire, poupée de son », mais elles doivent d’abord savoir de quoi elles parlent. Je pense que c’est du pur génie, avec notamment le clip, où elle fait comme si des fils la contrôlaient et qu’elle chante « voilà ce que je suis » sans le savoir. C’est à la fois effrayant et adorable. Beaucoup descendent les paroles parce qu’elles sont en français, ce qui fait qu’ils y sont sensibles. Pourtant, essaie de traduire les paroles de « She Loves You » et « I Want To Hold Your Hand » de The Beatles en français, est-ce que le résultat est meilleur que les paroles des yé-yés ? Il y a deux poids, deux mesures chez certaines personnes. Regarde les paroles du metal. Dans mes groupes préférés, tu as Iron Maiden, qui te parle d’une prostituée dans "Charlott The Harlo"t et "22, Acacia Avenue". Ce n’est pas spécialement poétique si tu traduis. Et Manowar ! Ecoute « Metal Daze » : « M le DJ, mets-moi une chanson, celle où ça tape et ça crie ». Ou alors : « Les tapettes et les poseurs, sortez de la salle », « Si tu n’es pas metal, tu n’es pas mon ami » ("Metal Warriors"). Est-ce que la poésie est meilleure que celle de France Gall ? Je suis au courant que « Je n’ai besoin que de tendresse » ne mérite pas un prix nobel de poésie, mais ce n’est pas pire que n’importe quelle chanson d’amour rock, comme "Cherry Pie" de Warrant. Ce n’est pas pire.

Christofer Johnsson

Parlons maintenant de ton projet d’opéra. Cela fait bien 10 ans que tu t’y es mis ?

Il y a 10 ans, je me suis mis à l’écriture d’un opéra classique, je n’ai pas avancé dessus depuis trois ans. Ce que je n’arrive pas à écrire, ce sont les parties musicales de transition, pendant lesquelles on a les dialogues importants. Je n’ai pas de problème avec les moments forts et le mélodies puissantes dont tout le monde se souviendra, probablement parce que le rock et le metal ont conditionné ma manière de travailler, je suis habitué à ce que la musique ne serve pas de fond sonore, mais qu’elle doive contenir des parties plus simples. J’ai donc eu besoin de changer d’idée et de faire un opéra metal avec un son Therion, ce que je sais faire le mieux. C’est un peu ce que nous avons toujours fait, mais sans dialogues ou mise en scène. Nous n’avions jamais fait ce pont entre le metal et la musique classique. Personne ne l’a jamais fait d’ailleurs. Ce qu’on appelle communément « Opéra rock » n’est pas vraiment de l’opéra, juste du rock avec une mise en scène. Parfois c’est juste une histoire sur un disque avec  différents chanteurs chantant différents personnages. Nous ne voulons pas faire les choses à moitié. De plus, nous avons une bonne opportunité de travailler dessus, parce que Therion et le metal symphonique ne sont plus trop à la mode en ce moment, donc nous pouvons nous permettre de disparaître de la scène pendant 5 ans, nous n’aurions pas pu il y a quelques années. Après ce projet, le groupe reviendra probablement encore plus motivé pour un album studio classique, et le public reviendra par nostalgie, comme pour Iron Maiden, qui attirait 10 000 personnes en Suède dans les années 80 et qui a vendu toutes les places pour un stade avec 50 000 spectateurs pour l’année prochaine.

Où en es-tu avec ce projet ?

Actuellement, j’ai 40 minutes  de musique classique composée et la volonté de faire ce projet. Il nous manque l’histoire, le nombre de personnages et donc de chanteurs. Je ne veux que des chanteurs d’Opéra, donc Lori et Thomas y participeront, pour le reste, il faudra faire des auditions. Nous avons aussi besoin d’importants fonds pour financer ce projet, car les éléments scéniques coûteront beaucoup d’argent. Le risque est d’écrire une pièce fantastique et de ne pas pouvoir la mettre en scène parce que ce n’est pas raisonnable. Rien que nos concerts avec orchestre faits en Roumanie et en Hongrie ont coûté 100 000 € chacun. Il faudra aussi travailler avec un orchestre réduit en live, un orchestre à la Wagner avec 32 violons serait trop onéreux à mettre en place. Il faut aussi faire en sorte que cet opéra n’attire pas que les metalleux pour faire des résidences dans les villes et attirer le public des comédies musicales, même si certains groupes de metal sont ancrés dans le mouvement mainstream, comme Metallica ou AC/DC, qu’on peut entendre dans n’importe quel bar ou radio. Si monsieur tout le monde peut écouter « Hells Bells » en buvant sa bière, les habitués des comédies musicales comme Jesus Christ Superstar, qui a un peu de guitare, pourront voir la comédie musicale de Therion. Ce sera un peu plus heavy, nous ne sommes plus dans les années 70, mais cela sera entre le rock et le metal.

Un dernier mot à dire à tes fans français ?

Merci d’être ouvert d’esprit et d’avoir laissé sa chance à Therion, que vous ayez aimé le disque ou non. Un gros merci également à ceux qui ont cru en moi quand tout le monde me prenait pour un fou !

Un grand merci à Nastia pour les photos

 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...