Udo Dirkschneider, chanteur et leader d’U.D.O.

"Nous sommes le Steel Hammer"

A l'occasion de la sortie de son nouvel album Steelhammer, Udo Dirkschneider a répondu aux questions de La Grosse Radio à propos du disque, des importants changements de line-up qui ont précédé sa sortie et des changements à venir dans le groupe, notamment au niveau des tournées. Récit d'un vétéran du metal qui sort un nouveau disque avec son groupe qui a déjà plus de 25 ans.

Steelhammer est un titre très metal. D’où vient-il ?

Je trouve qu’il correspond bien à l’ensemble de l’album. Quelque part, nous sommes le "Steel Hammer", en créant et amenant du metal et de l’acier aux gens. Il correspond bien à la pochette aussi, qui est typiquement metal, contrairement à celles de Dominator ou Rev-Raptor. C’est assez différent et ça correspond bien au groupe qui a aussi changé.

Peut-on parler de ces changements ?

Plein de choses ont changé ! Stefan Kaufmann n’est plus dans le groupe : nous nous sommes réunis à la fin de la tournée Rev-Raptor et je lui ai dit qu’il vaudrait mieux qu’il arrête à cause de ses problèmes de dos qui le gênaient beaucoup durant la tournée. A cela, il a répondu qu’il avait besoin d’un vrai break et qu’il ne participerait pas à la production et à la composition de l’album. J‘ai donc dû chercher quelqu’un d’autre avec qui écrire les chansons, on a fait ça avec Fitty Wienhold [bassiste], puis s’est posée la question du nouveau producteur. J’ai contacté mon ami Michael Wagener, qui était intéressé mais qui était occupé avec Lordi. Puis il m’a dit "je sais que tu peux produire l’album, on a travaillé ensemble sur plusieurs projets." Donc on s’est mis d’accord avec Fitty pour aussi produire le disque. Je suis content du résultat !

Avez-vous changé vos méthodes pour produire l’album ?

Oui, ce qui change le plus, c’est le son. Il y avait de bonnes chansons sur Rev-Raptor, mais l’ensemble sonnait un peu froid. Avec Steelhammer, les gens trouvent le son plus humain, plus organique. Il se trouve que quand j’ai commencé à produire l’album, je ne voulais pas employer les mêmes méthodes que Stefan, qui travaillait beaucoup avec internet, avec Skype notamment, donc il n’y avait pas tout le monde dans le studio. Je voulais que les membres soient présents au studio et m’adresser à eux en personne, travailler avec de vrais amplis, une vraie batterie, etc…

Udo Dirkschneider

Pour cet album, Andrei Smirnov a enregistré toutes les guitares. A-t-il aussi participé à l’écriture des chansons ?

Non, tout était déjà écrit quand il est arrivé. Tout d’abord, nous espérions qu’Igor Gianola [ex-guitariste] vienne avec des idées ou des chansons déjà écrites. Cela n’a pas été le cas. Ensuite quand l’écriture des morceaux était finie, je lui ai expliqué que, suite aux changements de production, j’avais besoin de lui dans le studio pendant toute la période d’enregistrement, soit quatre ou cinq semaines. Il m’a répondu qu’il n’avait pas le temps et qu’il pouvait venir pendant deux ou trois jours toutes les deux semaines. A cela, j’ai répondu "Igor, tu veux passer combien de temps à travailler sur cet album ? Ce n’est pas possible !" [rires] Entretemps, on a trouvé Andrei et je lui ai dit qu’il enregistrerait toutes les parties de guitare de cet album. C’était intéressant de travailler avec lui. Il a 29 ans, donc il est une autre génération. S’il connait les bases du style pratiqué par U.D.O., il a une approche moderne dans son jeu. Donc ce mélange entre classique et moderne est très intéressant. Quand il a commencé à travailler avec nous, il était un peu timide et ensuite il nous a proposé de changer certaines parties.

Qu’est-ce qui a mené au remplacement définitif d’Igor par Kasperi Heikkinen ?

Igor m’avait répondu que cela ne le dérangeait pas de ne pas enregistrer pour cet album, mais avait précisé qu’il avait hâte de faire la tournée et de travailler avec Andrei. Donc tout avait l’air de marcher. Deux jours après qu’il m’ait dit ça, nous avons reçu une offre pour jouer à un festival en Équateur. Un jour après lui avoir informé de cette offre, je reçois un e-mail dans lequel il me dit que ce n’est pas possible et qu’il quitte U.D.O. Du coup, je l’appelle pour lui demander ce qui se passe. Il me dit qu’il lui faut les informations sur la tournée deux ou trois mois à l’avance, je lui réponds que ce n’est pas possible et il me répond qu’il quitte le groupe. Je lui dis "tu veux abandonner 15 ans de U.D.O. comme ça ? Si tu le vois de cette manière, d’accord, je te souhaite bonne chance pour la suite". Du coup, il nous fallait trouver un autre guitariste. Donc nous sommes revenus aux démos que nous avions reçues au moment où nous cherchions un remplacement pour Stefan. Sur les 300 dont nous disposions, nous en avions retenues quatre : Andrei donc, un guitariste finlandais, un norvégien et un allemand. Nous les avons rappelés, l’allemand et le norvégien avaient signé un contrat et, par chance, Kasperi Heikkinen a répondu par la positive. Au final, je suis vraiment heureux d’avoir trouvé ces deux nouveaux guitaristes. Ils amènent beaucoup de fraicheur au groupe.

Udo Dirkschneider

Tu as pu les tester tous les deux en live puisque vous revenez d’une tournée aux Etats-Unis. En es-tu satisfait ?

Oui, je suis bien content du résultat, ça s’est très bien passé et les gens ont bien réagi au retour des duels de solos dans U.D.O. Kasperi et Andrei peuvent jouer des chansons qu’on ne pouvait plus jouer avec Stefan et Igor. Stefan ne faisait pas de solo, mais que de la rythmique. Du coup, on a pu ressortir des chansons de l’album Timebomb, par exemple.

Dans Steelhammer, une chanson, "Basta Ya", est chantée en espagnol. Peux-tu nous en parler ?

"Basta Ya"a été écrite en anglais tout d’abord, avec pour titre "Dust and Rust" qui  sera disponible en tant que bonus track au Japon. Elle parle de la crise financière. On s’est dit que ce serait pas mal de la faire en espagnol, particulièrement pour nos fans en Amérique du Sud. Vu que je suis bien ami avec les gars du groupe espagnol WarCry, j’ai contacté le chanteur Victor Garcia pour qu’il traduise la chanson, ce qu’il a fait et nous a envoyé, avec ses parties vocales pour que puisse bien tout prononcer. Du coup, nous avons inclus sa voix dans la version finale pour les chœurs.

Quels sont les thèmes des autres paroles de Steelhammer ?

Les thèmes sont assez variés. Par exemple, "Cry Of A Nation" parle des pays qui n’aident pas leur peuple quand il est dans le besoin, nous avons aussi "Metal Machine" qui parle des machines qui prennent le travail des êtres humains, comme c’est déjà le cas dans les usines automobiles. "Steelhammer" est une chanson typiquement metal dans ses paroles, "King Of Mean" parle du fait que tu peux être n’importe quel type de personne, un connard, quelqu’un de bien… "Timekeeper" se rapproche des thèmes fantastiques, avec un personnage qui peut t’amener dans le passé ou dans le futur. "Heavy Rain" et "When Love Becomes A Lie" évoquent ma vie privée, avec de mon divorce. "Never Cross My Way" peut s’adresser à certaines personnes que j’ai rencontrées dans le passé, qui ne devraient pas me recroiser, mais peut prendre un sens plus général. "Book Of Faith" parle de la Bible et des prêtres qui t’enseignent les règles, ce qu’il faut faire et ne pas faire. "Stay True" est une chanson de dit de rester toi-même. Donc il y a plusieurs thèmes évoqués.

Udo Dirkschneider

L’année dernière, tu as fêté les 25 ans d’U.D.O. avec notamment un concert au Wacken Open Air. Qu’est-ce que ça fait d’être toujours actif après tant d’années ?

Ce concert m’a permis d’amener d’anciens membres d’U.D.O. sur scène, avec Andy Susemihl, Mathias DeihStefan Schwarzmann devait venir mais il était "en vacances", mon fils Sven est venu et s’est bien débrouillé. J’ai pu faire "Dancing With An Angel" avec Doro, beaucoup de fans me la réclamaient en live et c’était le moment idéal pour la faire, Lordi, un bon ami est aussi monté sur scène [pendant la chanson "Break The Rules"]. Lemmy était invité mais n’était pas disponible, donc il m’a envoyé un message, pareil pour Dee Snider. C’était quand même une belle manière de le fêter.

Les chansons de Steelhammer semblent directes et taillées pour le live. Avez-vous prévu d’en jouer beaucoup lors de la prochaine tournée ?

Oui, nous avons prévu de jouer cinq ou six chansons du nouvel album. Ensuite, comme j’ai dit, avec Andrei et Kasperi, nous avons la possibilité de jouer pas mal de chansons que nous n’avions jamais jouées avant, comme "Burning Heat" en Amérique, qui n’avait jamais été jouée avant. Donc nous comptons jouer des chansons jamais jouées ou pas jouées depuis longtemps. Les classiques comme "Man And Machine" ou "They Want War" resteront. On compte également jouer moins de chansons d’Accept, trois ou quatre maximum, avec évidemment "Balls To The Wall" et "Metal Heart", peut-être "Fast As A Shark". En Amérique, on n’a pas joué "Princess Of The Dawn".

Comptez-vous passer par la France lors de cette tournée ?

J’espère ! Pour l’instant, nous avons des dates confirmées en Russie, en Scandinavie, dans les pays baltes, en Allemagne, donc les dates en Europe de l’Ouest vont venir. Nous finissons la tournée allemande le 9 novembre et les dates en France, en Espagne et en Italie suivront. En attendant, j’espère que les fans français apprécieront l’album, nous avons hâte de pouvoir jouer chez vous !

Un grand merci à Robin Lambert pour les photos.
 

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