Dagon (chant, guitare) et Incubus (batterie) du groupe Inquisition au Hellfest 2013

Et une nouvelle interview qui n'était pas prévue, une ! C'est qu'on y a pris goût sur La Grosse Radio Metal lors de ce Hellfest 2013 (et ce n'est pas fini...). Ici, c'est le duo américain de Inquisition qui nous a accueilli dans son box d'interview quelques heures après son show sur la Temple. Du black US assez spécial que les intéressés ne vont pas manquer de promouvoir lors d'un entretien à la fois simple et profond...

Ju de Melon : Pouvez-vous présenter le groupe en quelques mots pour les auditeurs de La Grosse Radio Metal ?

Dagon : Nous sommes un groupe de deux personnes nommé Inquisition, nous venons de Seattle. Notre musique est essentiellement constituée de guitare, chant et batterie. Nous jouons un black metal allant de l'émotionnel au plus brutal, rapide et agressif. Il y a beaucoup d'influences heavy très larges aussi dans notre musique. Nos paroles varient entre le satanisme et des sujets plus comsiques, nous adorons explorer les endroits les plus obscurs de l'univers dans nos textes. Au final, notre musique peut être simple à l'oreille de certains mais elle s'avère plus complexe qu'on ne le pourrait le croire, il en va de même avec les thèmes abordés.

Dagon Inquisition interview Hellfest 2013 La Grosse Radio

Jason alias Dagon (guitare, chant)

Et la grande originalité d'Inquisition réside donc dans le fait que vous n'êtes que deux, y compris sur scène ! Il doit y avoir une raison précise à cela...

Dagon : C'est avant tout parce que nous avons démarré ainsi, nous avons pris cette habitude et cela fonctionne très bien. Je n'ai aucune envie d'avoir des membres de session, ça ne servirait à rien, d'autant plus que j'écris la musique en fonction de nous deux, je me vois mal incorporer deux guitares sur un morceau par exemple. C'est comme ça que je suis depuis le départ, j'ai toujours évolué ainsi et jamais je n'aurais cru que le groupe prendrait telle ampleur aujourd'hui, ce qui est le cas car nous sommes très demandés dans le monde. L'intensité et l'obscurité de notre musique se prête bien  à notre duo, il y a une magie qui se dégage et les gens sont comme pénétrés par ce que nous faisons sur scène.

Incubus : Oui, il faut savoir que nous n'avons rien contre les bassistes par exemple, mais comme l'a précisé Jason (NDLR : alias Dagon) c'est un peu une fierté de jouer ainsi et cela renforce l'atmosphère et l'expérience que nous voulons créer.

A quoi doit s'attendre quelqu'un qui va assister pour la première fois à un show d'Inquisition ?

Dagon : C'est une question très difficile que tu me poses là car chacun va s'attendre à une réponse en particulier selon qui il est, ou du moins je pourrais diriger celle-ci selon ce qu'on attend de nous. N'importe quel groupe se mettrait en avant en disant "attendez-vous à quelque chose d'intense, de heavy, d'extrême ou génial !", et je n'ai pas envie de tomber dans ce piège. Je dirais simplement qu'il faut s'attendre à une musique authentique jouée avec l'âme. Quelque chose de simple transformé en une certaine complexité par deux mecs sur scènes qui jouent sans artifice et qui ont pour but de faire pénétrer l'émotion dans chaque spectateur, avec des moments forts ou des instants plus tranquilles, sans jamais être linéaires. Beaucoup de gens se sont dits transcendés par nos shows, fans mais aussi autres groupes dont certains très renommés ; pour eux c'est un retour aux bases, comme s'ils venaient d'assister à un show de 1991 par exemple. Certains ont été ainsi réconciliés avec le véritable esprit black metal d'antan. Et c'est pour nous quelque chose de fort.

Incubus : Le but au final est de ne pas laisser les gens insensibles, qu'ils aiment ou non après c'est une autre histoire.

Incubus Inquisition Hellfest 2013 interview La Grosse Radio

Thomas alias Incubus (batterie)

La scène black metal américaine a d'ailleurs cette particularité d'envoûter son auditoire, on peut penser à Nachtmystium, Wolves in the Throne Room ou même à Agalloch...

Dagon : Venant d'un européen comme toi, c'est un vrai compliment. Car je pense qu'aux Etats-Unis nous avons beaucoup à apprendre de vous, car pour moi au niveau de l'art l'Europe est vraiment en avance et bien plus créative. Y compris dans le metal, pour nous tout ce qui vient d'Europe est bien plus abouti. Nous américains nous manquons d'un petit quelque chose dans la perfection, je pense, notre musique est un peu comme un couteau aiguisé mais dont la pointe serait brisée. On avait bien les Slayer et Metallica dans les années 80, mais quand sont arrivées les années 90 tout s'est effondré selon moi et pas mal de trucs pas terribles sont sortis aux USA. Pendant ce temps, les européens ont pris le dessus, et sont arrivés au point que pour certaines personnes leur musique est trop travaillée, trop parfaite. Du coup pas mal de gens se sont intéressés à la scène américaine qui, si elle a su évoluer dans la bonne direction depuis quelques années selon les styles, a toujours ce côté plus old school et direct. En cela je pense qu'ils trouvent leur bonheur avec les groupes que t'as cités ou le nôtre. Avec Inquisition, nous sommes loin d'être parfaits, même si nous essayons de l'être au maximum, et nous gardons ce côté moins clean qui fait notre personnalité et qui rappelle que le metal ce n'est pas quelque chose de beau ou de gentil.

Inquisition avait commencé sa carrière en Colombie je crois, étrange pour un groupe américain !

Dagon : En fait une partie de ma famille est colombienne, j'ai donc démarré le groupe là-bas et je suis revenu en 1996 à Seattle. Là tout a disons véritablement commencé, avant c'était pas très sérieux. C'est là que j'ai rencontré Tom (NDLR : Incubus) et qu'on a pu démarrer les choses sérieuses.

Quels sont les projets du groupe à plus ou moins courts termes ?

Incubus : Un nouvel album, prévu en octobre de cette année ! Nous allons le finaliser après ce festival.

Inquisition interview Hellfest 2013 La Grosse Radio

Petite exclu donc ! Quelques derniers mots pour les fans français ?

Dagon : J'espère que vous avez apprécié notre concert plus tôt sur la Temple. Nous avons déjà joué au moins cinq fois en France, notamment au Motocultor l'an passé, c'est toujours un plaisir de venir ici. Je dirais ceci aux français : merci de faire les black metal le plus taré que j'ai jamais entendu, continuez car c'est vraiment quelque chose que j'adore chez vous. Que ce soit du black underground violent ou des trucs plus barrés atmosphérique, j'adore votre scène. D'ailleurs la France est en train de devenir notre terrain privilégié avec un public qui nous respecte vraiment, et ça c'est cool. Merci !

Merci à Gunnar Sauermann et Season of Mist pour l'organisation de l'interview

Photos de Nico pour La Grosse Radio

 

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