Mortek (guitariste) et Armendar (chanteur) du groupe Mylidian

Une semaine après leur passage live au Crooner de Rouen, la Grosse Radio a pu s’entretenir avec Armendar et Mortek de Mylidian, respectivement chanteur et guitariste du groupe, afin d’évoquer leurs réactions suite à la sortie récente de Seven Lords.

Nous avons pu également mieux comprendre le concept qui se cache derrière les deux albums du groupe, parler de l’organisation live et évoquer les projets futurs de Mylidian au cours d'un entretien passionnant.

Bonjour à tous. La Grosse Radio se trouve actuellement en compagnie d’Armendar et Mortek, respectivement chanteur et guitariste de Mylidian. Tout d’abord, merci à vous deux d’être présents. Mylidian base ses albums sur un concept, conté depuis désormais deux albums et faisant partie d’une trilogie. Pouvez-vous nous en dire plus à ce propos ?

Armendar : Avec les deux premiers albums de Mylidian, nous nous sommes lancés dans une trilogie qui s’appelle Rise of the Cursed Son. Cela raconte la création du monde du jeu de rôle Mylidian. Le prochain album prévu, qui s’appellera Cosmogony, va conclure cette première histoire et ouvrir vers ce nouveau monde qu’est le jeu Mylidian

Votre deuxième album Seven Lords est sorti en fin d’année dernière, tandis que le précédent date de 2006. Qu’avez-vous fait pendant tout ce temps ? A-t-il été compliqué de composer pour ce nouvel album ?

Mortek : Composer cet album n’a pas été trop difficile, il a été réalisé assez rapidement après Birth of a prophet (2006). Il y a eu deux évènements qui ont retardé la finalisation de l’album ; le studio dans lequel on travaillait a déménagé, nous laissant le choix de garder la même équipe, ou d’aller ailleurs. On a choisit la première option et avons attendu qu’ils déménagent pour faire l’enregistrement.  D’autre part, on a décidé de changer un peu d’orientation musicale par rapport à ce que nous avions déjà prévu ; au début nous avions décidé de mettre plus l’orchestre en avant et les guitares en retrait dans le mix, un peu comme le fait Nightwish.  Puis finalement, on a choisit de faire l’inverse, de retourner sur des basiques avec des grosses guitares, des gros refrains catchy, nous obligeant ainsi à ré-enregistrer pas mal de choses (on a refait des lignes de voix, recomposé certaines parties de morceaux voire des chansons entières). Donc c’est tout cela qui a retardé la sortie de l’album.

Fabien Ternois (Basse) au premier plan et Mortek (guitare) au second

Les influences au sein de l’album rappellent Therion et Soilwork, deux groupes qui à priori n’ont pas grand-chose en commun. Quels sont les autres groupes qui vous influencent et comment vous est venue l’idée de rapprocher ces deux univers, afin d’en faire quelque chose de personnel ?

Mortek : Que notre musique ressemble à Therion, c’est plutôt une finalité, car on aime bien ce groupe, même si on ne s’est jamais dit  qu’on allait faire comme eux. C’est plutôt dû à nos influences et notre formation classique de base. Quand nous avons voulu  mettre Mylidian en musique, c’est quelque chose qui s’est imposé. Pour le coté grosses guitares, on perçoit d’autres influences dont Soilwork fait partie. J’écoute régulièrement ce groupe mais on a vraiment voulu  donner une dimension plus moderne au métal symphonique. Notre envie, c’était de faire du métal symphonique qui s’inscrivait dans l’air du temps et qui correspondait à nos gouts, nos influences actuelles et à quelque chose de direct en même temps.

Mortek, petite question guitaristique :  sur l’album les soli de guitare sont très travaillés, comment partages-tu cette tache avec Anthony, le second guitariste du groupe ?

Mortek : Pour les soli, j’ai choisi de jouer principalement ceux qui me tenaient à cœur. Il s’agissait surtout des lead assez speed, plus ou moins néo-classiques, qui restent dans le style du speed metal mélodique. Anthony a apporté, lui, tout l’aspect plus bluesy, plus libre, plus chaleureux finalement. Son jeu est plus basé sur le ressenti. Nos styles de jeu sont vraiment complémentaires dans ce coté là.

J’ai récemment assisté à votre dernier concert le 23 Janvier dernier à Rouen. Qu’en retenez-vous ? Comment avez-vous construit la setlist, sachant que le premier album a été peu mis à l’honneur ?

Armendar : On a vraiment apprécié dans ce concert le ressenti des gens. A chaque fin de concert, on descend de scène, on va voir le public et on passe pas mal de temps à discuter avec lui. On a réalisé que la plupart des gens qui étaient là connaissaient déjà le premier album et étaient en attente du second. Bien sûr, on était content de voir que les nouveaux titres étaient bien accueillis. En ce qui concerne la setlist, on doit faire des choix dans les titres sachant qu’on ne peut pas toujours jouer une heure ou une heure et demi. Et comme le deuxième album vient de sortir,  on axe le set sur cet album là, tout simplement.

Armendar (lead singer) en live

Vous avez choisi de sampler toutes les parties orchestrales pour le live. Armendar, n’est-ce pas trop frustrant pour toi de ne pas jouer de clavier en concert ? Envisagez-vous de moins mettre en avant ce coté symphonique dans vos travaux sachant la difficulté de les reproduire en live ?

Armendar : Non, je n’ai pas de frustration à ce sujet, on ne peut pas être partout. Clairement, mon boulot dans Mylidian, c’est le chant lead. Les orchestrations, on les écrit à deux avec Mortek et on ne peut pas prendre de claviériste sur scène puisque l’on est déjà six. Il nous faudrait de grandes scènes et de la logistique donc pour ces différentes raisons, ça n’est pas envisageable pour nous. Les claviers et les orchestres sont donc samplés avec des bandes. De même, nous devons forcément sampler tous les chœurs « de masse » (là où il y a énormément de personnes en studio) car nous ne sommes que trois sur scène à chanter  et on ne peut pas avoir à trois le même rendu qu’à cinquante. Donc, pour l’instant, ce mode de fonctionnement nous va très bien.

Comment envisagez-vous Mylidian sur la scène musicale ? A quelle échelle envisagez-vous de développer ce projet ?

Mortek : Concernant l’échelle du groupe, notre objectif est d’être avant tout bien distribué au moins à l’échelle européenne et de pouvoir tourner un peu partout. Pour l’instant, on essaye de s’en donner les moyens : l’album est bien produit, tout fonctionne bien de ce coté là.  Donc notre but c’est bien évidemment de continuer à grimper, à l’échelle au moins européenne, pour les prochaines années.

Mylidian au grand complet

Nous l’avons déjà dit auparavant, Mylidian construit sa musique autours d’un concept, appartenant à une trilogie musicale. Avez-vous des idées pour le prochain album et savez-vous comment le concept va évoluer ? Une fois le concept achevé, avez-vous des idées, notamment pour un spin off ?

Armendar : A la fin de la trilogie, on continuera sur un quatrième album, qui devrait toujours se dérouler  dans l’univers du jeu Mylidian. Si tout se passe bien, on repartira sur une nouvelle trilogie : nouveaux personnages, nouveaux noms, nouvelle intrigue. Donc le groupe continuera de toute façon. Il n’y a pas de raison que cela s’arrête, on a encore plein de choses à dire.
Ce qui nous intéresserait ensuite, c’est de développer l’histoire sur d’autres supports. En effet, cette dernière est tellement riche que l’on pourrait écrire un livre par album.  On aimerait beaucoup réaliser ce projet, tout est prêt de notre coté. Il nous manque juste des personnes motivées ayant les compétences littéraires pour les rédiger. Nous notre domaine c’est la musique et nous n’avons pas les compétences ou la fibre pour ça ! (rires) Il y a une différence entre écrire une intrigue, une histoire et avoir des compétences littéraires, donc si vous connaissez des gens qui savent écrire, nous on est partants! (rires).

La question qui fâche désormais : Armendar, ton accent anglais, ainsi que celui de Béatrice, est peut être le point négatif de l’album. Comptes-tu chanter en français pour les prochains albums, sachant que certaines de tes parties vocales sont déjà dans la langue de Molière sur l’album ?

Armendar : Non, il n’est pas prévu qu’il y ait plus de français dans les prochains albums ; je dirais donc que l’accent est un point à travailler !

Justement, comment partagez-vous les parties chants, entre chant féminin/masculin et chant death/clair, chœurs etc… ?

Armendar : On compose dans Mylidian comme pour une Bande Originale. Il faut vraiment voir ça comme la mise en musique d’une histoire. On part ainsi de l’histoire en prenant les scènes clés et en se disant « Cette scène là, on va en faire une chanson, puis celle-ci aussi, etc… ». Pour chaque scène on a donc des ambiances différentes.  Il suffit ensuite de les mettre en musique. Ainsi, dans une scène où deux personnages interagissent (l’un masculin, l’autre féminin) il faut des paroles pour les deux. On écrit alors les lignes mélodiques en fonction.  Le principe reste le même pour les choeurs, où plusieurs personnages interviennent en même temps. Chaque type ou timbre de voix correspond généralement soit à un personnage, soit à une humeur d’un personnage.  Tout se base sur l’histoire ; de notre point de vue, ce que l’on fait n’est rien d’autre que de la B.O.

Armendar

Vous évoluez sur la scène normande, y-a-t-il des groupes qui sortent du lot pour vous dans la région ? Comment s’imposer sur cette scène, sachant que le metal n’est peut être pas le style le plus écouté en Normandie ? 

Mortek :  Sur la scène normande aujourd’hui, il y a Noein qui, je trouve, se démarque vraiment du reste, qui sort des albums bien produits, qui tourne et qui arrive à assurer sur scène. Aujourd’hui c’est vraiment eux qui se démarquent le plus pour moi, ils officient dans un métal assez moderne. C’est un peu le fer de lance aujourd’hui du métal normand, qui reste malgré tout un style minoritaire à l’échelle régionale. 

Je vous laisse le mot de la fin.  Merci à vous pour cette interview et à très bientôt sur la Grosse radio.

Amendar :  Hé bien merci à tous, merci aux lecteurs qui s’intéressent à nous et qui ont un peu creusé l’univers de Mylidian. Merci à tout ceux qui ont acheté l’album, merci de votre soutien tout simplement. Nous rappelons que Mylidian sera en concert prochainement  à Eragny (95) le 21 février prochain.

Mortek : Encore merci.

Merci à Armendar et Mortek, tout comme à Roger de Replica et Ananta.

Photographies : Watchmaker

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