Cannibal Corpse (+ Revocation et Aeon) au Trabendo (28.10.2014)

Symphonie porcine
 

Chaque année, Paris a droit à son concert de Cannibal Corpse. Cette fois-ci, le groupe s'est arrêté au Trabendo pour un set plus long que les fois précédentes, avec cette sobriété qui ne gène en aucun cas les fans du groupe légendaire de death metal, qui n'a pas cessé d'impressionner. Pour les accompagner dans cette tournée brutale ont été choisis le groupe de death moderne Revocation et le groupe de death technique Aeon.

Aeon

Les premiers gémissements porcins de la soirée émanent d'Aeon, groupe suédois, qui arrive dans l'indifférence générale. Personne ne bronche quand les cinq musiciens entrent en scène, il s'agit donc d'un groupe qui a tout à prouver ce soir pour sa première date parisienne en cinq ans.

Aeon

Force est de constater qu'ils manquent d'expérience sur scène. Les musiciens peinent à dégager une quelconque aura et le frontman Tommy Dahlström aura bien du mal à combler les blancs entre les chansons. De fait, le public restera amorphe, hormis quelques amateurs du groupe placés ça et là dans le Trabendo et quelques headbangueurs, l'ambiance est loin d'être étouffante.

Musicalement, Aeon se défend bien, avec un death old school qui peut intéresser sur le plan technique, mais qui manque cruellement de personnalité. Navigant entre les classiques du genre des riffs massifs aux paroles anti-religieuses, Aeon peine à se démarquer de la masse de groupes qui peuplent le metal extrême. Dommage pour des musiciens qui connaissent aussi bien leur sujet.

Aeon

Setlist :

Satanic Victory
Living Sin
Forgiveness Denied
Kill Them All
Aeons Black
Biblewhore
Still they Prey
Forever Nailed


Revocation

Vient maintenant Revocation, bien plus attendus par certains des plus jeunes spectateurs. A l'arrivée du groupe, les mosh commencent et n'en finissent pas. Le public offrira même au groupe un sympathique circle pit sur "Dismantle the Dictator" en milieu de concert.

Revocation

Il faut dire que les musiciens vivent leurs chansons d'une manière beaucoup plus communicative que leurs homologues suédois. Ça headbangue vite, ça bouge, avec une musique un peu moins technique, mais tout aussi bien interprétée. Le frontman David Davidson se montre tout à fait charismatique et n'hésite pas à harranguer la foule le plus vite possible malgré la limite de temps de 40 minutes imposée au set.

Le groupe pioche un peu partout dans sa discographie, occultant juste son premier album Empire of the Obscene. Les titres choisis font tous mouche, malgré les haut-le-coeur que donne le refrain de "Deathless" à notre ami rédacteur Watchmaker. A part ça, le public valide le set de Revocation avec des acclamations nourries et un grand élan de positivisme. Une première partie qui a su s'imposer avant la mastodonte qui se prépare à entrer en scène.

Revocation

Setlist :

The Hive
Teratogenesis
Deathless
Dismantle the Dictator
Fracked
Madness Opus
No Funeral


Cannibal Corpse

Place maintenant au death metal old school pur et dur, sans fioritures ni décor (même le backdrop n'a pas été sorti cette fois) avec Cannibal Corpse. Les habitués savent comment se déroule un concert du groupe : chacun reste à sa place, envoie la purée sans frimer, en cachant son visage le plus possible derrière une chevelure abondante, mais en jouant les titres avec une perfection brutale.

Cannibal Corpse

Et pourtant, difficile de s'en lasser. Corpsegrinder vocifère avec toujours autant de maîtrise ses atrocités meurtrières quand il ne fait pas part au public de son headbang monstrueux, sans jamais défaillir pendant les 80 minutes de show. La communication est réduite au strict minumum : quelques chansons annoncées en growlant ("HAMMER…"), de petites apostrophes au public pour en motiver quelques uns, mais hormis ces exceptions, le groupe enchaîne les titres, parfois sans marquer de pause, comme entre "Demented Aggression" et "Evisceration Plague".

Cannibal Corpse

Et quels titres se font enchaîner. Plutôt que de commencer par de nouvelles chansons comme lors de la précédente tournée, Cannibal Corpse choisit d'attaquer avec "Staring Through the Eyes of the Dead", de la même manière que lors du Live Cannibalism. Les trois chansons de Skeletal Domain sont jouées à la suite lors du premier tiers du show, vite expédiées avant de revenir aux classiques.

La setlist traverse toutes les époques, avec sept chansons de la période Chris Barnes, des plus courantes ("Fucked With a Knife") au plus rares ("Addicted to Vaginal Skin"). Tous les albums de Corpsegrinder sont représentés avec au moins un titre. On retrouve aussi "Disposal of the Body", "Dormant Bodies Bursting" ou "Pounded into Dust", qui n'avaient pas été jouées depuis belle lurette à Paris, aux côtés d'indispensables comme "Evisceration Plague" ou "The Wretched Spawn".

Cannibal Corpse

Devant un set aussi bien ficelé, le public est surexcité et fait allgrement monter la température d'un Trabendo déjà quasi-complet. Les moshpits s'enchainent et la rage éclate de tous les côtés, jusqu'à atteindre son seuil fatal sur le tube "Hammer Smashed Face", qui fait toujours autant de ravages en concert.

Cannibal Corpse reste fidèle à lui-même. Pas de chichis ou de décor, leur musique et leur univers se suffisent à eux-mêmes. Comme sur album, on sait comment va se dérouler un concert du groupe, hormis la setlist, sur laquelle le groupe a fait un effort cette fois. Mais malgré ça, on en redemande. Cet attachement au gore, aux riffs putrides et aux lignes vocales régurgitées avec autant de rage reste intact, tant Cannibal Corpse représente le death metal dans toute sa splendeur macabre.

Cannibal Corpse

Setlist :

Staring Through the Eyes of the Dead
Fucked With a Knife
Stripped, Raped and Strangled
Kill or Become
Sadistic Embodiment
Icepick Lobotomy
Scourge of Iron
Demented Aggression
Evisceration Plague
Dormant Bodies Bursting
Addicted to Vaginal Skin
The Wretched Spawn
Pounded into Dust
I Cum Blood
Disposal of the Body
Make Them Suffer
A Skull Full of Maggots
Hammer Smashed Face
Devoured by Vermin

Photos: Arnaud Dionisio / © 2014
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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