Hardcore Superstar (+ Nitrodive et Double Crush Syndrome) au Divan du Monde (21.03.2015)

Plus d’un an après une belle prestation au Hellfest 2013 et une date au Forum de Vauréal quelques mois plus tard, Hardcore Superstar foule à nouveau le sol français pour une unique date parisienne, au Divan du Monde. Le chanteur Jocke Berg nous avait promis une belle soirée lorsque nous l’avions rencontré avant le soundcheck, et bien il n’avait pas menti !
 

Double Crush Syndrome


Contrairement à ce qui était indiqué sur les billets, ce n’est pas Bonafide qui ouvre la soirée comme prévu. Ceux-ci sont en effet, et pour la première fois depuis le début de la tournée, remplacés par Double Crush Syndrome et leur punk rock énervé.
L’effectif allemand est réduit à son strict minimum, avec Markus Herzog à la batterie, Slick Prolidol à la basse, tandis que Andy Brings assure guitare et chant.

La formation développe un rock fortement teinté de punk très dynamique, à mi-chemin entre le style de la tête d’affiche de ce soir, et des groupes étiquetés punk comme les Ramones par exemple. Le mélange est plutôt heureux, et le public déjà assez fourni ne s’y trompe pas : il suit Double Crush Syndrome à la baguette et l’ambiance est plutôt bonne. La foule reprend par exemple le refrain du très efficace “Die For Rock’n’Roll”, que le frontman a auparavant introduit en criant sa joie d’être à Paris, joie qui selon lui lui “donne l’air un peu con”.

Le son est plutôt agréable au balcon, la basse est très en avant et donne de l’élan aux morceaux. La voix est en revanche un poil trop en retrait, fait qui sera récurrent durant la soirée. On regrette légèrement l’abus de stroboscobe par l’ingénieur lumières, qui semble vouloir faire fondre nos précieuses rétines.

Quelques solos bien placés, simples et efficaces, viennent ponctuer les titres et le guitariste descend même dans le pit pour jouer l’avant-dernière chanson, montant sur les épaules d’un spectateur pour mieux haranguer la foule. Le final à coups de moulinets et de breaks de batterie semble conclure le set de 30 minutes, comme si le groupe jouait en tête d’affiche. Le groupe se fend même d’un petit rappel d’un titre, du quasi jamais vu pour une première partie.

Avec des morceaux certes peu révolutionnaires et dans la pure veine punk rock, Double Crush Syndrome a su mettre l’ambiance devant une foule encore incomplète, mais en majorité conquise par l’énergie de leur prestation.

 

Nitrodive
 

Deuxième partie de soirée en compagnie des Suédois de Nitrodive, qui, on l’apprendra en cours de set, fêtent ce soir leur centième concert ! La crête du chanteur Albert Norberg ne trompe pas : on continue avec du punk !

Le style du groupe de Gothenburg fait tout de suite penser  à du Offspring, hurlements (forts bien exécutés) en plus. On remarque aussi que le batteur Johan Gren tape TRES fort sur ses fûts, ce qui donne beaucoup d’impact à la section rythmique. Alors certes, le bougre porte des gants pour épargner ses mains mises à rude épreuve, ce qui n’est pas très rock’n’roll… mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ! Il porte par ailleurs un T-shirt des Ramones, qui annonce la reprise de ces derniers que Nitrodive a choisi d’exécuter : “Blietzkrieg Bop”. Avec ce titre connu de tous, le groupe se met le public dans la poche et fait monter l’ambiance d’un cran. Le morceau s’achève par un jeu marrant entre le batteur et ses deux comparses : le percussioniste déclenche les accords de ses partenaires par des coups de cymbales étouffés, jusqu’à ce que l’un des cordistes se trompe… Un joli moment de complicité entre les musiciens, qui fait plaisir à voir !

Le titre “Dead Or Alive” est ponctué de choeurs à trois, pour un rendu plutôt sympa et mélodique. Vient ensuite le titre “Someday”, qui rappelle par moments les Gallois de Lostprophets. Il semble également que les solos sont en playback, pendant que le guitariste poursuit sa rythmique : étrange et perturbant ! Le morceau s’achève sur un rythme dédoublé bien lourd et fait se balancer les têtes dans le pit. Après avoir dédié le titre “Woman” à “toutes les belles filles de France et de la salle”, le chanteur clame que le public parisien est de très loin le meilleur public. Discours démago ? Peut-être mais le frontman semble très sincère contrairement à ce qu’on voit habituellement.
Le set se clôt par un titre beaucoup plus heavy que les précédents, et déclenche des pogos dans la fosse, qui est fin prête à accueillir la tête d’affiche.

 

Hardcore Superstar
 

La scène se libère du matériel des premières parties et le backdrop d’Hardcore Superstar est dévoilé : il est bien sûr fidèle à la nouvelle identité visuelle du groupe, dont Jocke Berg nous a parlé plus tôt dans la journée.
La foule se densifie, et l’attente finit par se faire longue pour les fans. A 21h30, la salle est plongée dans le noir et les Suédois débarquent sur scène, commençant par serrer des mains au premier rang, avant de s’installer derrière leurs instruments respectifs.

Avec une balance moyenne qui sera arrangée dès la fin du premier titre, le groupe embraye sur le hit “We Don’t Celebrate Sundays”, mettant la fosse sens dessus dessous en un clin d'oeil. Le pogo général se poursuit sur “My Good Reputation”, qui voit les premiers slammeurs arriver sur scène et repartir de plus belle au bout des bras qui les portent vers l’arrière de la salle. Deux très jeunes fans déploient une banderole sur le côté droit de la scène et sont invités à rejoindre Jocke Berg devant la batterie. Leur banderole demande “Long Time No See”, qu’ils n’ont pu voir sur scène du fait de leur jeune âge : le groupe s’exécute et interprête le début du titre, puis les deux enfants resteront sur scène le temps d’un titre passé aux côtés de leurs idoles.


Il est temps pour Hardcore Superstar de présenter par quelques mots en français certains morceaux de leur prochain album HCSS, prévu pour la fin du mois d’avril. La foule écoute, attentive, le très bien construit “The Cemetary” et son lourd riff oriental, ainsi que le plus classique “Off Wth Their Heads”.

La pression ne retombe jamais, même si les nouveaux morceaux ne sont pas repris en choeur par l’assemblée : les mouvements de foule ne cessent pas et l’énergie est bien là. Il en sera de même plus tard avec “Don’t Mean Shit” pendant le rappel, ou encore le groovy “Touch The Sky”, dédié au regretté AJ Pero, décédé quelques jours plus tôt. Un seul petit temps mort a lieu pendant le passage plus arien de “Kick On The Uperclass”, qui soit dit en passant sonne très bien en live.

Musicalement, tout est très calé, les rythmiques de Vic Zino sont bien nettes, et ses solos, dont un derrière la tête à la Hendrix, sont très propres également. La section rythmique n’est pas en reste, le bassiste Martin Sandvick ne déméritant pas aux côtés de la précision de Magnus Andreasson aux baguettes. La grosse communication avec le public est un point fort majeur de la formation : la proximité des premiers rangs semble leur plaire, et c’est un vrai échange qui a lieu. Idem sur l”hymne “Last Call For Alcohol”, qui voit une vingtaine de demoiselles de l’assemblée rejoindre le groupe, pour partager un plateau de shots de vodka gracieusement servi par le manager du groupe. Hardcore Superstar sort de scène, tandis que les fans qui les avaient rejoints regagnent la fosse une par une.

La chaleur n’est pas retombée lorsque le rappel réclamé par tous débute. Celui-ci sera sans temps mort, et très animé : tandis que le guitariste saute partout comme un déjanté, le frontman prend un médiator pour assurer la main droite de Martin Sandvick à la place de celui-ci. Le show se conclut par le binôme “Moonshine”/”Above The Law”, qui épuise les dernières forces qu’avaient réussi à conserver les fans français.

Le scénario qui se déroule pendant le dernier titre semble par ailleurs surréaliste : probablement pressés par la salle, qui accueille une autre soirée 30 minutes après la fin du concert, les roadies démontent peu à peu la batterie pendant le morceau, et le pauvre Vic Zino voit ses cymbales puis ses toms disparaître peu à peu. Il donnera le coup de cymbale final sur une charley portée par un roadie, debout entre les deux derniers éléments qui lui restent : une grosse caisse et une caisse claire ! Moment mémorable, sous le regard hilare du reste du groupe. Certes, on peut en vouloir à la salle de contraindre à ce point les groupes pour cause de surbooking - dans la même veine, on se souvient du set écourté de Machine Head au Bataclan pour la même raison - mais ce soir le résultat aura été très rock’n’roll ! On pense quand même aux roadies qui ont dû être un peu sous pression après le concert…

Les membres Hardcore Superstar repartent comme ils sont venus, c'est à dire sous la clameur d'un public acquis à leur cause. Il y a peu très dire sur la prestation des Suédois, qui, on en a encore eu la preuve ce soir, sont tout sauf des bleus de la scène. Ambiance bon enfant, sourires et riffs entêtants, telle est la recette des concerts du groupe, recette qui une fois de plus a pris sans aucun accroc.

Setlist :
We Don't Celebrate Sundays
My Good Reputation
Long Time No See
Guestlist
The Cemetary
Off With Their Heads
Dreamin' in a Casket
Wild Boys
Kick on the Upperclass
Touch The Sky
She's Offbeat
Last Call for Alcohol

Rappel :
Someone Special
Don't Mean Shit
Moonshine
Above the Law

Photos : © 2015 Nidhal Marzouk  / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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