Symphony X (+ Myrath + Melted Space) La Machine du Moulin Rouge (23.02.2016)

Initialement prévu au Bataclan avant les événements de novembre dernier, ce concert parisien de Symphony X pour la promotion d'Underworld a finalement eu lieu à la Machine du Moulin Rouge. Avec une capacité de place bien moindre que ce qui était prévu au préalable ainsi qu'un groupe rare dans nos contrées (le dernier concert des Américains dans la capitale s'était déroulé presque cinq ans plus tôt), tous les ingrédients sont réunis pour que la salle soit comble. D'ailleurs, le public est venu en masse et la file d'attente s'étire le long du boulevard de Clichy, quitte à perturber les touristes venus admirer le Moulin Rouge.

Une fois dans la salle, on se rend également compte de l'étroitesse du lieu, qui permet une réelle proximité avec le public, ce qui n'est jamais négligeable.

Melted Space

Venus défendre leur dernier album, The Great Lie, le collectif Melted Space, emmené par le clavieriste Pierre Le Pape fait figure d'OVNI sur cette tournée. Se présentant comme une version française d'un Ayreon ou d'un Avantasia, le groupe bénéficie d'une petite demi-heure pour convaincre. Sans plus attendre, le collectif démarre son set avec des titres à mi-chemin entre du power progressif et du metal symphonique, qui ne sort malheureusement pas du lot.

Le nombre importants de vocalistes intervenants sur scène (certains d'ailleurs bien connus comme Manu Munoz de The Old Dead Tree ou Clémentine Delauney de Visions of Atlantis) brouille totalement les pistes et ne facilite pas la communication avec le public, qui se contente d'applaudir poliment entre les titres.

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Le concept proposé par Melted Space est certes intéressant sur le papier, mais un manque de cohésion évident sur scène, ainsi que quelques errances en terme de justesse vocale rendent ce set brouillon. De même, certains titres bancals ne sont peut-être pas les mieux adaptés à un set qui aurait gagné à miser sur l'efficacité et sur une meilleure communication.


Myrath

Au contraire du collectif qui les a précédé sur les planches, les Tunisiens de Myrath semblent en terrain conquis. Si le bon accueil réservé jusqu'à présent à Legacy, leur quatrième album, pourrait en être la raison, l'assurance des musiciens sur scène ainsi que la sympathie qu'ils dégagent leur permettent de marquer des points dès le début du set.

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Les riffs soignés de Malek Ben Arbia, aux influences orientales savamment dosées, ainsi que la voix du frontman Zaher Zorgati rendent ce set très sympathique. Un large sourire se dessine sur le visage des musiciens, qui semblent prendre beaucoup de plaisir à effectuer cette tournée.

Le titre "Believer", extrait de Legacy est l'un des moments fort du set d'une demi-heure que Myrath s'applique à dérouler de façon maîtrisée. Le refrain, très entrainant, semble déjà connu d'une bonne partie du public et fait preuve d'efficacité en concert. De même, "Nobody Lives" et son refrain chanté en arabe semble littéralement conquérir le public de la Machine du Moulin Rouge.

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Zaher Zorgati, en plus de maîtriser des parties vocales complexes, communique facilement avec le public. Les autres membres du groupe ne sont pas en reste et font preuve d'une technique irréprochable pour ce metal progressif oriental.

Myrath a délivré un très bon concert, faisant preuve de beaucoup d'humilité et prenant manifestement beaucoup de plaisir à jouer devant cette salle comble. Le groupe tunisien, qui a déjà beaucoup de succès en France, a ce soir marqué des points, ce qui annonce une poursuite de carrière prometteuse.

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Symphony X

L'évolution plus heavy prise par Michael Romeo dans sa façon de composer depuis une dizaine d'années a certes déçu les fans de la première heure de Symphony X, mais a su redonner un coup de souffle à la carrière du groupe. Misant tout sur l'efficacité, les Américains sont aujourd'hui de véritables machines à riff et à headbanguer. Chaque concert en France, bien que rare, ne fait que confirmer cela. Et en cette soirée de février, les choses risquent bien de continuer en ce sens.

Après une courte introduction reprenant l'ouverture du dernier opus, c'est le direct « Nevermore » qui se charge d'ouvrir les hostilités. Dès l’entrée en scène de Russell Allen, lunettes noires vissés sur les yeux, on se rend compte que le vocaliste a pris encore plus d’assurance sur les planches (alors qu’il était déjà comme un poisson dans l’eau dans l’exercice du live). Outre ses capacités vocales impressionnantes, de par sa facilité à moduler sa voix, tantôt agressive (« Underworld », « Kiss of Fire », « Charon »), tantôt subtile et lyrique (« Without You », « To Hell and Back »), Russell se permet de taper dans les mains des premiers rangs et de motiver la foule qui n’en a clairement pas besoin.

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La setlist déroule les premiers titres d’Underworld et le public comprend rapidement que l’album va être interprété en intégralité et dans l’ordre. Un choix osé de la part des Américains, mais qui permet de mieux apprécier l’opus en question, puisque son efficacité sur scène est redoutable. D’ailleurs, cette prise de risque permet également d’en redécouvrir certains excellents titres, tel que « Run with the Devil » et sa rythmique groovy qui fait fureur en live. Les riffs heavy de Michael Romeo déclenchent régulièrement des pogos dans la fosse, ce qui semble amuser le guitariste, lui aussi beaucoup plus à l’aise que lors des dernières venues du combo.

Il est également plaisant de voir que Jason Rullo (batterie), un temps écarté du groupe pour raison de santé, est revenu au meilleur de sa forme et qu’il est également un pilier du son Symphony X. Malheureusement, c’est Michael Pinnella qui est écrasé dans le mix et dont les parties de clavier ne sont pas mises en valeur (dommage lorsque l’on sait de quoi ce dernier est capable). On l’entendra se mettre en avant sur les parties de piano de « Swan Song » ou de « Without You », avant que la puissance délivrée par le trio guitare/basse/batterie ne l’efface à nouveau. Enfin, le discret Michael Lepond (basse) est impérial et bien mis en avant dans le spectre sonore.

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Scéniquement, un show de Symphony X permet toujours de passer un excellent moment, ne serait-ce qu’en raison des échanges nombreux entre Russell Allen et le public. Sur « To Hell and Back », le vocaliste s’empare d’ailleurs d’un masque de tragédie grecque (faisant partie de l’imagerie du groupe depuis ses débuts) et va même jusqu’à tendre le micro à un slammer débarquant sur scène.

Après « Swan Song », Symphony X reprend certains classiques de sa carrière, bien appréciés des fans. « Out of the Ashes » et « Sea of Lies », tous deux issus de The Divine Wings of Tragedy, sont interprétés magistralement et repris en chœur par une salle qui a décidé de donner de la voix.

Le rappel est l’occasion pour Symphony X de rejouer l’un de ses classiques de ces dernières années, « Set the World on Fire », issu de Paradise Lost. Si certains spectateurs réclament à tout prix (mais en vain) une interprétation de « The Odyssey », c’est le très bon « Legend » qui vient conclure ce set tout en puissance de Symphony X. Les Américains ont su opérer avec brio leur mue tout au long des dernières années, vers un metal plus péchu et moins progressif. Si l’on peut regretter l’absence de certains titres de la setlist, le choix d’interpréter Underworld en intégralité confirme le fait que Michael Romeo et ses compagnons font ce qu’ils veulent et assument pleinement ce choix. Symphony X a su faire preuve de classe et a une fois de plus prouvé son statut de légende du metal progressif. Et comme ils le disent eux même, « the Legend never dies… »

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Setlist Symphony X

Overture (sur bande)
Nevermore
Underworld
Kiss of Fire
Without You
Charon
To Hell and Back
In My Darkest Hour
Run with the Devil
Swan Song
The Death of Balance/Lacrymosa
Out of the Ashes
Sea of Lies

Rappel :

Set the World on Fire (The Lie of the Lies)
Legend

Merci à Roger Wessier de Base Prod et Peetoff de United Rock Nation.
Photographies : © 
2016 Nidhal Marzouk et Peetoff (de United Rock Nation)
Toute reproduction interdite sans autorisation des photographes.

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