Dark Fortress au Hellfest 2016

Samedi, 13h35 - Temple
 

Pour un groupe de black metal, jouer à 13h dans un festival doit ressembler au pire créneau de jeu possible. Alors que les spectateurs digèrent seulement leur déjeuner, le rendez-vous est pourtant pris avec Dark Fortress sous la Temple pour un concert très attendu étant donné la rareté du groupe sur les routes européennes.

Corpse paint classique et dégaine des musiciens obligent, tout semble indiquer au spectateur découvrant le groupe qu’il va avoir droit à un concert de true black metal à la norvégienne ou à l’allemande. Grosse erreur puisqu’au fil des années, Dark Fortress a su se forger un son unique dans la scène black metal teutonne avec une approche du black mélodique plus digeste que ses camarades Cradle Of Filth ou Dimmu Borgir.

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Avant que le concert ne commence, on craint que le son ne soit pas à la hauteur de la richesse des compositions des Allemands. Miracle, il est absolument parfait, laissant la part belle à la basse et surtout au clavier tout en équilibrant bien l’ensemble. Et ce n’est que l’une des nombreuses conditions réunies en ce début d’après-midi pour un très bon concert.

Au chant, Morean se débrouille très bien et instaure avec le public une communication chaleureuse plutôt rare dans le style. Il se permet de présenter son groupe en français avec un très bon accent (« Dark Fortress, de la Bavière ») et de notifier la présence derrière les futs de Hrymr de Helheim en remplacement du batteur habituel. Tout le groupe est en tout cas aussi à l’aise dans les tempos rapides propre aux black metal que dans les ralentissements plus doom qui font tout le sel de la musique jouée.

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Pendant 40 minutes, Dark Fortress propose un best-of de sa discographie et n’hésite pas à jouer des titres longs et lents comme « I am the Jigsaw of a Mad God » ou la petite perle « The Valley », sublimés par la présence du clavier. La richesse des compositions rend le black metal du groupe inclassable, atmosphérique et souvent progressif sans toutefois toucher l’avant-gardisme d’un Arcturus ou Solefald.

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Alors que le set touche déjà à sa fin (et que l’on aurait bien repris un ou deux titres), c’est le tube « Baphomet » attendu de pied ferme par les connaisseurs qui vient clore le concert. Une prestation véritablement excellente en grande partie grâce au remarquable travail de mise en son et à l’exécution chirurgicale du groupe. Au vu de la popularité et de l’ancienneté de ce dernier, une place plus haute sur l’affiche n’aurait clairement pas été volée.

Photos : © 2016 Thomas Orlanth
Toute reproduction interdite sans autorisation spécifique du photographe.

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