Katatonia au Hellfest 2016

Dimanche, 19h30 - Altar

 

Alors qu’ils sont en pleine promotion de The Fall of Hearts, sorti tout juste un mois avant le Hellfest, les Suédois de Katatonia viennent d’entamer une tournée des festivals d’été, déterminés à défendre leur dixième album, successeur de Dead End King. A cette occasion, Jonas Renkse et sa bande sont de passage à Clisson, ce soir, pour offrir à un public fourni un peu de leur doom/death aux accents gothiques, ô combien déprimant, mais ô combien brillant.

A l’image de sa musique, Jonas Renkse apparaît sombre, le visage tout aussi peu expressif qu’à l’accoutumée, teint blafard, planqué derrière ses longs cheveux noirs.

Katatonia

Le leader est particulièrement en voix aujourd’hui, son timbre est juste et clair, relevé par un son excellent, qui sert à la perfection la musique des Suédois.

La setlist de Katatonia est orientée vers quatre albums, ni plus ni moins que les derniers efforts studio du groupe.

Ainsi, c’est « Serac » issu de The Fall of Hearts qui marque l’ouverture de ce concert.

La belle surprise de cette soirée reste néanmoins le retour de quatre titres que l’on n’avait plus eu l’occasion d’entendre en live depuis plusieurs années. Quel joli cadeau que voilà ! Ainsi, « Hypnone » et « Deliberation », respectivement tirés de Dead End King et The Great Cold Distance, n’avaient plus été joués depuis 2013. Quant à « Consternation » (The Great Cold Distance également) et « Nephilim » (Night Is The New Day), on ne les avait plus entendus depuis 2010 et 2012 ! A noter également, du changement côté line-up, avec l’arrivée du guitariste Roger Öjersson, tout récemment recruté par le groupe.

Katatonia

Ces morceaux sonnant comme une certaine nostalgie, laissent maintenant place aux premières notes de « My Twin », qui instaure chez le public une transe incroyable. Dire que ce titre était attendu serait un euphémisme, tant il déchaîne les passions et ce, dès son introduction. En effet, à en juger les applaudissements fournis et les hurlements çà et là, émanant de la foule, c’est l’ovation.

Devant moi, deux jeunes filles échangent un regard, grimacent, puis s’en vont. C’est inévitable, on ne peut pas plaire à tout le monde. Katatonia, qu’on se le dise, ce n’est ni la joie, ni la fête, alors oui, certes, pour qui ne s’y attend pas, cela peut faire grincer quelques dents. Amis de la dépression, bonsoir !

Katatonia

Comme à l’accoutumée, Jonas Renkse ne se fend pas de longs discours, mais n’en oublie pas pour autant les remerciements de rigueur, face à un public toujours plus fidèle.

Le groupe clôt son set avec « Forsaker » issu de l’album Night Is The New Day, cerise sur le gâteau d’un concert mêlant surprises, évasion, et plaisir intact.

Difficile d’éprouver une quelconque déception en assistant à un concert de Katatonia ; Jonas Renkse et son timbre lisse, envoûtant, livre, concert après concert, et avec une constance déroutante, une prestation profonde, mélancolique, et terriblement efficace.
Une valeur sûre.

Setlist :
Serac
Hypnone
Consternation
Nephilim
Deliberation
Serein
My Twin
Lethean
Old Heart Falls
July Forsaker 

Photos : © 2016 Nidhal Marzouk
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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