Motocultor 2016 : Jour 1 (vendredi 19 août 2016)


Pour sa neuvième édition, le Motocultor a mis les petits plats dans les grands. Avec une affiche éclectique, mettant en avant des artistes rares dans nos contrées (Ministry, Vektor, Neurosis, Cult of Luna) et d'autres considérés comme des poids lourds du genre (Soulfly, Testament, Mayhem, Children of Bodom), le festival a su séduire environ 20 000 personnes sur les trois jours. Certes, on est loin des records d'affluence du Hellfest, mais le festival breton mise également en grande partie sur son aspect plus intimiste et sa convivialité, bien loin des grosses machines. Cette année, les organisateurs avaient prévu de restructurer en partie le site, qui a été agrandi, donnant une véritable sensation d'espace, tout en prenant le pari de couvrir deux scènes sur trois, dont la Dave Mustage, la principale scène du festival. Retour sur trois jours de décibels en terre bretonne.

T.A.N.K
(Dave Mustage – 12h45)

C'est sous une pluie battante typiquement bretonne que débute cette édition 2016 du Motocultor. Alors que de nombreux festivaliers font encore la queue pour rentrer sur le site, le running order accuse déjà un peu de retard sur l'horaire initialement prévu, ce qui ampute le temps de jeu de T.A.N.K d'un bon quart d'heure. La tente se remplit progressivement au moment où les Parisiens entrent en scène, et si ce n'est pas la grande affluence, ce concert d'ouverture du Motocultor va permettre de débuter cette édition d'une excellente manière. En effet, pour sa deuxième participation au festival, T.A.N.K va se donner à fond, à l'image de Raf (chant), son leader, qui sollicite le public à de nombreuses reprises au cours du set, l'exhortant à se lancer dans le premier Wall of Death du Motocultor 2016.

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On remarque également que Clément Rouxel (batterie) a temporairement dû céder sa place derrière les fûts à Cyril Leriche (ex- In Trails), un proche du groupe, pour raison médicale, mais cela ne bouleverse pas foncièrement le son du groupe. T.A.N.K propose un death metal au son résolument moderne et puissant, qui va petit à petit faire mouche sur les premiers rangs, malgré l'horaire encore matinal. On retiendra particulièrement l'investissement du public qui scande l'acronyme du groupe sur "T.A.N.K", créant ainsi un bon moment de complicité entre les festivaliers et le combo.

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Raf est, certes, à la limite de la justesse sur les passages en voix claire, mais le chanteur dégage tellement d'énergie, n'hésitant pas à descendre dans le pit photo puis à slammer sur "Beautiful Agony", qu'on ne lui en voudra pas. D'ailleurs, le leader communique énormément avec le public, les remerciant d'être venus si tôt. "C'est la deuxième fois que nous venons jouer au Motocultor et à chaque fois, il fait un temps magnifique, merci la Bretagne !" ironise-t-il alors que la pluie redouble d'intensité.

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C'est un set puissant et bien exécuté qui a donc débuté cette journée du vendredi, avec des musiciens bien investis, qui ne se sont pas économisés en headbangant sur les rythmiques saccadés typiques du modern death metal de la formation parisienne.


Moonreich
(Dave Mustage – 14h20)

 

Déjà présents cette année au Hellfest, Moonreich poursuit sa tournée estivale en se produisant désormais à Saint-Nolff. Avec une formation presque totalement renouvelée, autour de Weddir (guitare et fondateur du groupe), les Parisiens viennent asséner leur black metal sans concession aux festivaliers sous la Dave Mustage. Les conditions sonores sont correctes, bien que le chant de L. soit en partie sous mixé.

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Dans la grande tradition des groupes de black metal, Moonreich débarque sur la scène en corpse paint, mais les musiciens agrémentent leur tenue avec un bandeau sur la partie inférieure du visage, évoquant des mutilés de guerre. Quand on sait que les paroles de leurs chansons tournent autour de ce thème, ce choix esthétique paraît alors fort pertinent.

Malheureusement, si Moonreich propose une musique intéressante, à grand coups d'accélérations black et avec un son puissant, presque monolithique, on aurait aimé plus de communication. L. se contente de scander deux fois "Motocultor" et "C'est la dernière !" en fin de set, se réfugiant derrière une attitude nihiliste. Certes, le vocaliste vit sa musique, mais en raison d'une trop faible communication, le public reste statique, tout comme les musiciens.

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Musicalement, les compositions de Moonreich sont fort intéressantes et bien exécutées, mais il manquait ce petit effort qui aurait permis de faire vivre le concert de façon plus passionnée à l'audience.

Onslaught
(Supositor Stage – 15h10)

 

La Supositor stage, seule scène de l'édition 2016 à être en plein air, est située dans un espace plus reculé du site du festival. Pourtant, à voir le public se masser progressivement sur le terrain en pente douce qui lui fait face, on se rend rapidement compte que le set d'Onslaught est particulièrement attendu ce vendredi après-midi.

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Malheureusement, alors qu'une bonne partie du public est déjà sur le pied de guerre, les musiciens sont encore en train de terminer leur soundcheck, rognant près d'un quart d'heure sur la durée de leur set. Les festivaliers commencent d'ailleurs à s'impatienter et à invectiver le combo. De plus, au moment où le groupe souhaite démarrer son concert, la musique d'introduction est victime d'un raccordement défectueux aux enceintes, ce qui entraine des grésillements incessants, voire même des coupures de son intempestives. D'ailleurs, Onslaught connaîtra de nombreux soucis techniques pendant leur prestation, notamment une enceinte gauche récalcitrante, coupant régulièrement les sons lead sortant de la guitare d'Andy Rosser-Davies. Malgré cela, les Britanniques font comme si de rien n'était et balancent leur brûlots thrash qui parsèment leur discographie.

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Sy Keeler (chant) est impérial, malgré les soucis techniques, bien aidé par un public qui a attendu trop longtemps le début du set et qui ne peut plus se retenir d'enchaîner les circle pits et les slams, de façon totalement festive et dans une ambiance bon enfant. D'ailleurs, une festivalière déguisée en dragon profite même du chaos général qui s'empare de la fosse sur "66 Fucking 6" pour monter sur scène au côté de Nige Rockett (guitare).

Au final, si le groupe fait preuve de beaucoup de charisme sur scène (notamment Jeff Williams, le bassiste de la formation britannique), les problèmes techniques et les conditions sonores plus qu'aléatoire ont gâché un show qui aurait pu être dantesque, tant l'énergie déployée par le public et les musiciens était de la partie. A revoir dans de meilleures conditions.


Grave
(Dave Mustage – 19h25)

 

Retour sous la tente de la Dave Mustage pour le concert que Grave s'apprête à donner au Motocultor. Désormais considéré à juste titre comme l'un des groupes les plus représentatifs du death metal suédois, Grave est venu défendre leur très bon dernier album, Out of Respect for the Dead. Le décors est sobre, avec un simple backdrop à l'effigie du logo du groupe, agrémenté d'un drapeau suédois et d'un crâne qui trônent sur les amplis des musiciens. Grave souhaite faire parler la poudre de façon simple et directe. Ola Lindgren, le vocaliste du groupe, est bien en voix et assène ses growls profonds sur les rythmiques et les riffs simples et efficaces des compositions. Relativement sobre sur scène, le géant suédois, dans son t-shirt à l'effigie de Prong, prend tout de même le temps de balancer quelques injonctions au public du Motocultor, pour le pousser à participer activement.

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Il n'y a pas de doute, Grave donne un show carré, malgré une légère incompréhension entre Ola et Ronnie Bergerstahl (batterie) au moment d'annoncer "You'll Never See" dans la setlist. Si le groupe est relativement statique, Tobias Cristiansson (basse) ne peut s'empêcher d'aller au devant du public et de grimacer pendant tout le set. Dans la fosse, les rythmiques binaires de Grave déclenchent l'hystérie, qui se concrétise par des mosh-pits et des slams incessants. Les extraits du dernier opus passent bien le cap de la scène, notamment le titre éponyme, "Out of Respect for the dead". Malgré le son caractéristique du style swedeath, avec une distorsion grasse et une basse saturée, les conditions sonores de ce concert sont excellentes, laissant assez d'espace à chaque instrument au sein du spectre, en particulier sur les soli de Mika Lagren.

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C'est avec le désormais classique et puissant "Into the Grave", issu du premier opus de la formation sorti en 1991, que le quatuor termine son set. Ce concert a prouvé à tous que Grave n'est pas qu'un second couteau de la scène death suédoise et que son statut de légende du genre au côté d'Entombed, n'est clairement pas usurpé. On espère revoir la formation suédoise prochainement avec un temps de jeu plus conséquent.

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Gruesome
(Supositor Stage – 20h25)

Décidément, cette première journée du Motocultor fait la part belle aux artistes oeuvrant dans le death old school. Si la Suède est bien représentée avec les pionniers du style, Grave et Entombed A.D., la Floride l'est également avec Gruesome, projet parallèle de Matt Harvey (Exhumed), visant à faire revivre les grandes heures du death metal de la fin des années 80 et du début des années 90. Ce sont d'ailleurs les ombres de Chuck Schuldiner et de Death période Leprosy qui planent au-dessus des compositions du quatuor, qui revendique totalement cet héritage. D'ailleurs, pour son premier concert français, Gruesome se fendra d'une reprise de Death, "Open Casket" (avant d'enchaîner sur leur propre composition "Closed Casket", Gruesome ne manque pas d'humour !). Pour annoncer ce cover, Matt Harvey précise que ce groupe a été fondé en hommage à Chuck Schuldiner et que les spectateurs ne connaissant pas ce groupe et cette chanson n'ont rien à faire à ce concert.

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Côté son, on regrette que la guitare lead de Matt Harvey soit sous-mixée, tandis que ses riffs et ceux de Danny Gonzalez (Possessed) sont très audibles et tranchants. Les compositions sont d'ailleurs basées sur un riffing excellent ("Gruesome", "Savage Land", "Dimensions of Horror"), qui déclenche de beaux mouvements de foule dans la fosse. Scéniquement, l'ensemble du groupe est plutôt statique, à l'image de Robin Mazen (basse), qui ne quitte pas son périmètre de tout le set, tandis que tout repose sur le charisme du leader du groupe, qui n'hésite pas à venir au devant des photographes lors de ses courts soli.

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Si sur album, la forte ressemblance avec Death peut parfois être gênante, en live, Gruesome parvient à se démarquer, notamment grâce à la voix de son leader qui n'a pas le même timbre que celle de Chuck et insuffle beaucoup de personnalité à l'ensemble. Le set d'achève avec "Gruesome", issu du premier album du groupe, Savage Land, qui est d'une véritable efficacité sur scène. Pour ce premier concert en France, Gruesome a fait forte impression, et échappe au qualificatif trop réducteur de cover band, misant tout sur des compositions efficaces et qui ont été très bien accueillies par le public. Il ne nous reste plus qu'à souhaiter revoir prochainement le quatuor en salle, pour un set un peu plus long.

Setlist Gruesome

Savage Land
Trapped in Hell
Forces of Death
Raped by Darkness
Open Casket (Death cover)
Closed Casket
Hideous
Dimensions of Horror
Seven Doors
Gruesome


Entombed A.D.
(Supositor Stage – 22h20)

 

Avec Entombed A.D., un autre illustre représentant de la scène death metal old school vient se produire sur les terres bretonnes. D'ailleurs, les Suédois avaient déjà fait forte impression près de deux mois plus tôt à Clisson, si bien qu'une foule compacte prend place devant la Supositor Stage, pour prendre sa ration de death n' roll. Un léger cafouillage se fait entendre au moment de lancer l'introduction et les festivaliers prennent peur, ne souhaitant pas que se reproduisent les mêmes galères techniques qui ont entachées le set d'Onslaught. Heureusement, le problème est vite résolu et les Suédois entrent en scène pour se lancer dans l'interprétation de "Midas in Reverse". Ce titre d'ouverture de Dead Dawn, le dernier album de la formation, est déjà un classique et concentre tous les éléments qui font la force d'Entombed A.D., à savoir une rythmique binaire mais efficace, une distorsion grasse à la suédoise et la voix écorchée de L.G. Petrov qui enveloppe le tout. D'ailleurs, le frontman est en forme et son large sourire ne quittera pas son visage de tout le set. C'est un véritable plaisir de voir un groupe qui joue avec passion et qui semble réellement heureux d'être sur scène.

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Le leader interagit en permanence avec le public, descendant sa bouteille de vodka et trinquant entre les titres. D'ailleurs, Petrov en profite pour déclamer un hommage sincère et touchant à Mika Bleu (acteur de la scène metal française et vocaliste chez Miserable Failure), récemment décédé. Le set se déroule dans une ambiance bon enfant et festive, le public enchaînant les circle pits et les slams. Le leader ne manque d'ailleurs pas de s'esclaffer lorsqu'un festivalier se retrouve en caleçon après un slam hasardeux, ou lorsqu'un autre fait du crowdsurfing avec un crocodile gonflable, avant de donner ce dernier au chanteur.

Ainsi, on sent une réelle proximité entre le public et les musiciens, qui assurent également musicalement. Les compositions lourdes et grasses d'Entombed (l'original) se font également très groovy ("Wolverine Blues", "Stranger Aeons"), en particulier grâce à la section rythmique imparable, constituée de Victor Brandt (basse) et d'Olle Dahlstedt (batterie). Mais c'est le classique "Left Hand Path" qui fait le plus d'effet sur le public, notamment grâce à son final mélodique et addictif, sur lequel Nico Elgstrand (guitare) peut s'exprimer avec un solo dantesque.

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Avec ce nouveau concert, les musiciens d'Entombed A.D. ont assuré un set jouissif et ont montré à tous qu'après trente ans de carrière sur la scène metal, leur passion et leur envie restent intactes. Chapeau bas !

Setlist Entombed A.D.

Midas in Reverse
Stranger Aeons
Second to None
Eyemaster
Dead Dawn
Living Dead
The Winner has Lost
Chief Rebel Angel
Revel in Flesh
Wolverine Blues
Left Hand Path
Supposed to Rot

Fleshgod Apocalypse
(Dave Mustage – 23h15)

Deux mois auparavant, le concert donné par Fleshgod Apocalypse au Hellfest nous avait permis de nous rendre compte de l'énorme cote de popularité des Italiens en France, puisque le combo transalpin avait joué sous une tente pleine à craquer. Comme à Clisson, de nombreux festivaliers sont prêts à accueillir le groupe. Et autant le dire tout de suite, ce concert au Motocultor ne diffère en rien de celui donné deux mois plus tôt. Les Italiens entrent sur scène au son de la "Marche Royale" qui ouvre King leur dernier opus. Tous vêtus de tenues rappelant la Renaissance, les musiciens sont accompagnés par Veronica Bordacchini, une choriste à la voix lyrique. "In Aeternum" est l'occasion de constater que le son live de Fleshgod Apocalypse est toujours handicapé par ces trigs de batterie bien trop présents, donnant un côté froid et synthétique à la prestation du groupe. D'ailleurs, le son du piano de Francesco Ferrini est une fois de plus écrasé par la batterie de Francesco Paoli, et les choeurs de Veronica Bordacchini et de Paolo Rossi (basse/chant) sont totalement inaudibles.

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Les problèmes d'équilibre sonores sont tels que la choriste est bien trop forte lorsqu'elle se retrouve en voix lead, vrillant presque les tympans des festivaliers. Encore une fois, on perd ainsi tout le côté épique des compositions, qui deviennent simplement lourdes, massives et sans subtilité, là où les arrangements sont bien plus fouillés en studio ("The Fool").

Si la performance des Italiens est totalement rodée, elle en perd toute spontanéité, ce qui est d'autant plus flagrant lorsque Tommaso Riccardi (chant/guitare) trinque à notre santé, bouteille de vin rouge à la main, exactement comme au Hellfest deux mois plus tôt. Et ce ne sont pas les jets de vapeurs déclenchés ponctuellement qui vont aider le concert à se redynamiser.

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Au final, c'est un sentiment mitigé qui s'empare d'une bonne partie de l'audience après cette performance des Italiens. Fleshgod Apocalypse est certes un groupe désormais rodé à l'exercice de la scène, mais ses prestations manquent d'humanité en plus de pâtir d'une mise en son souvent inégale. Espérons que le groupe saura redresser le tir à l'avenir, surtout que ses performances en studio sont par ailleurs plus qu'honorables.

Setlist Fleshgod Apocalypse

Marche Royale
In Aeternum
Pathfinder
Cold as Perfection
The Violation
Gravity
Epilogue
The Fool
The Forsaking

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Shining (Nor)
(Massey Ferguscène – 00h20)

Autant l'avouer, votre serviteur n'avait jamais succombé à la recette blackjazz proposée sur ses albums studios par les Norvégiens de Shining, trouvant le tout parfois trop chaotique et manquant d'accroche et de cohérence. Pourtant, le concert donné par Shining sous la Massey Ferguscène a depuis changé cette vision des choses, tant la surprise fût de taille. Bien servis par un son excellent, ne recouvrant jamais le saxophone de Jørgen Munkeby, le combo propose des rythmiques dansantes et accrocheuses, sur lesquelles le public du Motocultor va se déchaîner littéralement. Le leader du groupe fait l'objet de tous les regards, et impressionne par sa faculté à passer sans problème de la guitare au saxophone ténor. Affublé d'un bec "jazz", cet instrument donne un rendu métallique qui se marie parfaitement avec les sonorités synthétiques du clavier de Eirik Tovsrud Knutsen.

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Entre les titres, le leader de la formation remercie la France qui leur a toujours réservé un excellent accueil depuis leurs débuts et en profite pour annoncer les dates de la prochaine tournée automnale de Shining dans l'hexagone.

Dernier arrivé au sein du groupe, Ole Vistnes (basse) semble déjà parfaitement intégré et fait preuve d'une belle présence scénique, montant régulièrement sur l'estrade de la batterie. Shining fait la part belle à son dernier opus, International Blackjazz Society, avec des titres comme "Last Day" ou "The Last Stand", sur lequel le saxo de Munkeby est totalement déjanté, à la limite du bruitisme. Vocalement, le musicien impressionne également par sa voix écorchée, tandis qu'il se permet quelques pas de danse en rythme sur les plans de batterie de Tobias Ørnes Andersen.

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Au bout de trois-quarts d'heure d'un set intense, Shining termine sa prestation sur "The Madness and the Damage Done" qui résume bien l'intégralité du show, excellent avec un public particulièrement investi. Le concert donné par Shining en ce premier jour du Motocultor 2016 est donc une bien belle mise en bouche pour la tournée automnale que s'apprêtent à réaliser les Norvégiens. Une tournée qu'il ne faudra louper sous aucun prétexte !

Setlist Shining

I Won't Forget
The One inside
Fisheye
My Dying Drive
The Last Stand
Thousand Eyes
Last Day
Burn it All
The Madness and the Damage Done

Children of Bodom
(Dave Mustage – 1h15)

Première tête d'affiche du week-end, le groupe d'Alexis Lahio est visiblement attendu vu le monde qui se masse sous la Dave Mustage, malgré l'heure tardive et la fatigue de la journée. Cependant, à peine le concert débuté, on remarque que le leader du groupe enchaîne les pains sur les rythmiques comme les soli. De plus, le guitariste/chanteur est totalement esseulé sur scène, montrant ainsi que c'est bien lui la star (ou peut être est-ce un moyen pour ses musiciens d'instaurer un périmètre de sécurité pour éviter de se faire toucher par ses nombreux crachats à faire pâlir Mike Portnoy). Ainsi, Children of Bodom ne semble absolument pas soudé et cela se ressent dans la prestation. De leur côté, on sent que Janne Wirman (claviers) et Jaska Raatikainen (batterie) tentent de faire le show en s'envoyant des baguettes de batterie tout en jouant. Mais le premier ne peut s'empêcher de véhiculer les clichés rock n' roll comme lorsqu'il descend sa bouteille de bière tout en  jouant sur son clavier. Tout cela manque de spontanéité et prouve que Children of Bodom se contente d'appliquer sa recette habituelle.

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Pourtant, dans le public, cela partait bien et on sentait l'intention des festivaliers de tout donner, sur des titres pêchus comme "In Your Face". Mais l'attitude des musiciens gâche tout, réduisant à néant toute proximité entre le groupe et son public. Alexis Lahio jure à tout va entre les titres et, lorsqu'il casse une corde de guitare, s'énerve de façon démesurée sur son technicien guitare qui, selon le leader, met trop de temps à lui rapporter une nouvelle six-corde.

Comme pour calmer le jeu, Henkka Blacksmith (basse) prend la parole et s'exprime dans un français impeccable, pour expliquer que le groupe est victime de quelques soucis techniques (et des variations d'humeur de son leader, serait-on tenté d'ajouter), mais que c'est leur premier concert en Bretagne, et qu'ils sont fier de jouer ici. Si cette intervention sent un tantinet la langue de bois, on n'en voudra pas pour autant au bassiste, qui tente de redresser la barre à lui tout seul.

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Le concert reprend en roue libre, Alexis Lahio n'étant pas en voix et se posant comme une caricature de guitar hero, faisant parfois tourner son instrument autour de lui, au son des notes typées années 80 du clavier. Un collègue journaliste qui se reconnaîtra nous confiait avoir l'impression qu'Alexis Lahio s'inspire un peu trop de Randy Roads (Ozzy Osbourne), manquant cruellement d'originalité dans son jeu de scène, ce que nous approuvons totalement.

Les compositions récentes, notamment celles issues de I Worship Chaos, ne suscitent pas un intérêt démesuré pour le public, qui se contente d'apprécier avec nostalgie les morceaux les plus anciens de la discographie des Finlandais ("Lake Bodom", "Hate Me"). Au final, c'est sur cette note décevante que s'achève cette première journée du Motocultor, la faute à un groupe peu concerné par son sujet, qui s'est contenté de faire le minimum syndical. Mais qu'importe, le reste de la journée a largement sû nous séduire, ainsi que les jours suivants, déjà forts prometteurs sur le papier.

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Setlist Children of Bodom 

Follow the Reaper
In Your Face
Morrigan
Thrashed, Lost & Strungout
Hate Me !
Lake Bodom
I Worship Chaos
Angels don't Kill
Silent Night, Bodom Night
Hate Crew Deathroll
Children of Decadence
Downfall

Photographies : © Cédric Cambien, Nidhal Marzouk, Tiphaine Zanutto 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation des photographes.
La Grosse Radio remercie les photographes pour leurs clichés. 

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