Clutch (+ Valient Thorr + Lionize) au Trianon (13.12.2016)

Quelle plus belle fin de la saison 2016 des concerts qu’une date blindée de Clutch dans l’une des plus belles salles parisiennes, le Trianon ? On avait déjà vu les Américains en tête d’affiche il y a environ un an, au Trabendo, qu’ils avaient absolument retourné, et c’est donc avec beaucoup de plaisir qu’on revient applaudir le combo, qui promet comme d’habitude un show intense et explosif. En première partie, Lionize, groupe quasi inconnu dans nos contrées et pourtant plus qu’intéressant, et Valient Thorr, réputés pour leurs prestations débridées, idéales pour chauffer un public impatient d’en découdre.
 

Lionize


Le groupe, originaire d’une ville voisine de celle ayant vu naître Clutch, semble ravi de fouler les planches d’une salle aussi belle et loin de chez eux. Malheureusement, l’organisation de la soirée jouera en claire défaveur des Américains. Avec un début des concerts annoncé à 19h30, la salle est forcément bien vide lorsque Lionize vient plaquer ses premiers accords… à 19h ! Les quelques fans déjà présents croient pour certains à une balance de dernière minute mais non ! C’est bien le concert qui débute, devant une assemblée quasi inexistante.

Et c’est bien dommage, car la musique de la formation demande à être écoutée attentivement. Entre structures alambiquées, riffs planants puis incisifs, et une voix principale plus que convaincante, Lionize a su créer son univers bien à lui, et ça fonctionne. On passera rapidement sur le look arlequin hipster assez discutable du frontman, mais nos oreilles n’en ont pas été incommodées.

lionize, concert, paris, trianon, france, live, 2016,

Les changements radicaux opérés au sein des morceaux, qui semblent d’ailleurs se mêler les uns aux autres sans réelle coupure entre eux, surprennent mais fonctionnent, à l’instar de ce quasi-cameo reggae rappelant inévitablement Bob Marley. Le concert a peut-être manqué globalement de punch, en regard du torrent qui allait suivre, mais c’est en tous cas une mise en bouche bien plaisante qu’a offerte le combo : on va d’ailleurs garder un œil attentif sur le travail de Lionize à l’avenir.

Setlist :
Power Grid
Election
Shameless Self Promoter
ExarchiaClonesBlindness

 

Valient Thorr
 

Ou comment foutre le feu comme à la belle époque des Iggy Pop et autres Keith Moon. Car tous les membres du combo sont absolument possédés et dingues sur scène. Depuis le chanteur Valient Himself qui saute partout et éructe ses textes les yeux dans le vague, parfois allongé par terre, parfois en mimant les gestes phares de la Tektonik (!), jusqu’aux guitaristes plus que mobiles, le spectacle est total, et surtout, il est partout, et en tout instant !

Malgré quelques-uns de ses fidèles dans le pit, Valient Thorr évolue face à un public qui le connait peu… et les musiciens s’en carrent complètement ! On sent bien que le crédo du groupe est de tout donner, voire plus, que ce soit dans un stade face à ses fans les plus endurcis, ou dans une kermesse face à des parents sceptiques. Et une telle attitude galvanise le public, et ne peut que l’embarquer dans le monde fou de Valient Thorr. Dès le second titre "Mirakuru", le pit s’agite et pousse le groupe vers d’autres extrêmes.

valient thorr, concert, paris, trianon, france, live, 2016

Musicalement, c’est très rapide, et surtout très propre, malgré l’image destroy véhiculée par les membres. Mention spéciale au batteur Lucian Thorr, qui se démène sur des plans supra-luminiques, en gardant un style tout en détente mais ultra précis. Nul doute que dans le son proposé, la majeure partie de l’énergie provient de Lucian, et c’est impressionnant sur scène.

Bref, le Trianon est déjà bien usé alors que Clutch n’a pas encore pointé son nez, grâce à Valient Thorr et son énergie brute de décoffrage : une belle découverte pour nombre de métalleux, qu’il faudra également suivre de près.

Setlist :
Heatseeker
Mirakuru
Mask of Sanity
Cut & Run
Double Crossed
Goveruptcy
No Count Blues
Jealous Gods
Looking Glass
Man Behind the Curtain

 

Clutch
 

Malgré sa réaction plus qu'engagée au set de Valient Thorr, le public parisien en a gardé sous le pied pour accueillir Clutch. En effet, la tension grimpe instantanément lorsque les lumière s'éteignent, et l'ambiance monte de plusieurs crans pour "Burning Beard", malgré ce choix d'un morceau peu explosif pour lancer les hostilités. Et tout de suite on est marqué par ce qui sera une constante tout le long du show : la foule donne de la voix, et se fait entendre plus que lourdement, impressionnant !

Il faut dire que Clutch est en pleine ascension dans notre beau pays : après avoir rempli le Trabendo, avoir créé de vraies émeutes sous la Valley du Hellfest, et s'être ouvert à un public plus large lors du récent Rock En Seine 2016, le groupe originaire du Maryland s'offre le magnifique Trianon, avec un public à ses pieds. Et les surprises sont bien au rendez-vous, puisque fidèle à ses habitudes, Clutch nous concocte chaque soir une setlist nouvelle, avec perles, raretés et hits à la pelle.
 

clutch, concert, paris, trianon, france, live, 2016, psychic warfare


Si la tournée est bien toujours celle promouvant l'excellent Psychic Warfare, l'album sera pourtant un peu trop négligé, alors que ses morceaux font pourtant des miracles dans le contexte live. Tout le monde prend son pied sur les véritables coups de pieds au cul que sont "Firebirds!", "X-Ray Visions" ou encore "A Quick Death In Texas". Quel bonheur que ce dernier titre, repris à tue-tête par un public en transe ! Malheureusement, on aurait aimé en avoir plus ! Un "Sucker For The Witch", mettant en valeur la voix ahurissante de Neil Fallon, ou encore "Our Lady Of Electric Light", qui avait enflammé le Trabendo en 2015, auraient été des ajouts plus qu'appréciés. Mais qu'importe, Clutch poursuit sa prestation à un rythme effréné en piochant dans pas moins de huit de ses albums ! 

Chacun des musiciens assure ses parties à la perfection, et semble à fond dans le set... mis à part évidemment Tim Sult, éternel introverti très réservé et peu démonstratif, et dont le charisme s'en trouve assez amoindri. Pourtant, son jeu est impeccable et plein de feeling, et arrive, aux côtés du groove imparable de la basse de Dan Maines, à apporter toute l'âme des morceaux de Clutch. Neil Fallon quant à lui, reste intouchable, avec son grain de voix initmitable et surpuissant, et une présence énorme. 

clutch, concert, paris, trianon, france, live, 2016, psychic warfare

Dans la fosse, c'est la folie en permanence, avec des mosh pits incessants, un premier rang visiblement ereinté et écrasé contre la barrière, et une énergie sans limite. Même lorsque Chris Brooks, claviériste de Lionize, se joint au groupe pour interprêter "10001110101" et "Escape From The Prison Planet", et que le rythme redescend un peu, le public reste motivé et se fait entendre. Bien heureusement, Neil dégaine en demandant au public de le laisser "adjust my pants", synonyme du très attendu "The Mob Goes Wild", qui aura l'effet d'une bombe. Le public exulte et hurle les refrains, et Clutch est de nouveau sur les rails d'un show dévastateur !

Le final et le rappel ne seront pas en reste, avec le ô combien satisfaisants "D.C. Sound Attack" et le duo "Electric Worry/One Eye Dollar" qui finit d'achever le Trianon. Neil Fallon y saisit sa guitare et assène un dernier coup de massue derrière la nuque du public, qui émerge du concert comme d'un rêve plus vrai que nature. Si quelques morceaux ont pour manquer à l'appel, comment reprocher au groupe de proposer un show sur mesure et unique chaque soir ? Et si quelques légères baisses de régime se sont faites sentir, la faute justement à quelques morcaux mid-tempo en trop, l'écueil aura largement été rattrapé par des hits explosifs qui ont mis le public dans la poche des Earth Rockers... morceau qui a d'ailleurs été le grand absent de la soirée.

clutch, concert, paris, trianon, france, live, 2016, psychic warfare

S'il fallait une preuve supplémentaire de l'énergie sans limite transmise au Trianon, un véritable moshpit se déclenche en pleine lumière, après le concert, lorsque "Ace Of Spades" retentit pour raccompagner doucement (!) les fans au vestiaire... du jamais vu ! 

En tous cas, Clutch a tenu toutes ses promesses et a offert tout ce que le public parisien attendait. Rendez-vous à Clisson pour un nouveau moment intense et inoubliable en votre compagnie !

Setlist :
Burning Beard
Cyborg Bette
Firebirds!
Crucial Velocity
A Quick Death in Texas
Your Love Is Incarceration
The Regulator
X-Ray Visions
Pure Rock Fury
Texan Book of the Dead
Struck Down
10001110101
Escape From the Prison Planet
The Mob Goes Wild
Passive Restraints

D.C. Sound Attack!
Electric Worry / One Eye Dollar

Crédits photos :
© 2016 Rodolphe Goupil
© 2016 Thomas Soubiran

Un grand merci à RockUrLife et Anthony, ainsi qu'à Thomas pour nous avoir dépannés de quelques clichés !

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...