Chaulnes Metalfest 2017 (15.04.2017)

La petite ville picarde perdue au milieu des champs de betteraves a une fois de plus  accueilli en ce samedi pascal son désormais traditionnel festival metal. Une édition qui a été aussi prétexte à célébrer son quinzième anniversaire. Pour partager le gâteau et  souffler les bougies ont répondu présents : les fidèles  (Loudblast, No Return et Heboïdophrenie), les groupes en devenir (Praetoria), les désormais valeurs sûres  (Svart Crown) ainsi que les défenseurs d'une certaine tradition mais aussi garants de  qualité (Now Or Never et Onslaught en groupe vedette). En ce 15 avril 2017 la  campagne a de nouveau tremblé pour le bonheur des métalleux !

                                       

« This is the sound of violence In the realm of the insane ! » 
(Onslaught « Sounds Of Violence »)


Depuis 2002, chaque week-end de Pâques, à Chaulnes, les catholiques vont à la messe, les lapins ou les cloches déposent les œufs dans les jardins et les métalleux se rendent au  centre socio-culturel, mais ni pour célébrer une résurrection, ni pour manger du chocolat  (quoi que cela peut bien s'accommoder avec de la bière) mais plutôt pour baigner dans un  flot de décibels. Anciennement connu sous le nom Killer Fest , le Chaulnes Metal Fest a réussi à maintenir au fil des années une programmation de qualité et à fidéliser groupes et public.

L'édition 2017 du « festival le plus sympa de France », pour reprendre les termes du défunt  et illustre magazine Hard Rock Magazine, aura été placée sous le signe de la célébration de son quinzième anniversaire et a marqué le coup en accueillant des groupes ayant déjà été programmés sur des éditions précédentes comme Loudblast ou No Return pour partager le gâteau avec les  organisateurs et les metalheads ainsi que les vielles légendes du metal anglais Onslaught .

Premier constat en entrant dans le Centre socio-culturel en début d'après-midi, le public se  fait plutôt rare, et la salle ne se remplira guère durant la durée du festival (même pendant le set de Loudblast groupe devenu pourtant incontournable), il faudra donc attendre l'arrivée sur scène de la tête d'affiche Onslaught pour voir plus de monde. Peut-être le festival  souffre-t-il un peu de son isolement géographique (pas très loin d'Amiens ou de Lille mais perdu dans la campagne picarde) ? Dommage cependant qu'une affiche aussi fournie n'attire pas autant de monde.

Deuxième constat qui s'avèrera vrai au fur et à mesure du déroulement : le son n'aura pas  toujours été à la hauteur, se révélant brouillon, surtout lors des prestations des premiers  groupes, ou trop fort durant le set d'Onslaught. Tout cela n'empêcha pas cependant de  profiter du côté convivial du  festival, d'une organisation au taquet ainsi que des quelques  stands de merchandising/vente de cds et même de la présence d'un artisan tanneur, Arcanum Créations, proposant des articles personnalisés selon les goûts de chacun. Alors qu'il venait d'accueillir la veille au soir le guitariste de Trust Nono et ses fils, le Centre socio-culturel de Chaulnes commença à dérouler la quinzième édition de son Metal Fest  vers 15h00.


Praetoria


Donnant dans un mélange de death et de thrascore, formé en 2009, auteur d'un EP (The  New Reign 2011), d'un single (Praetoria LXXV, 2013) et un album (Mirror Of Modernity,  2015) sortis en auto-production et de plusieurs clips soignés, Praetioria a entamé son set et ouvert le festival, devant une salle quasi-vide et en cela a eu du mérite.

Sans oublier que le son s'est avéré brouillon durant les 45 minutes de leur prestation. Les Parisiens ont cependant fait preuve d'une bonne énergie, ne se laissant pas déconcerter et  réussissant même à enthousiasmer les quelques personnes qui commencèrent à bouger sur  leur musique (il y avait plus de photographes que de metalheads devant la scène au début du concert...) au bout du quatrième ou cinquième titre.

Leur metal brutal et moderne a fait mouche et se montre plutôt convaincant. Un titre comme  « Disaster Of Mars », présenté par le frontman Alex avec humour comme un « morceau  plus pop, plus hardcore, pour ceux qui aiment danser. » a fait son effet avec ses nombreuses  parties moshparts. Le groupe, actuellement en train d'écrire son second album, a quitté la  scène sous le bon accueil du public, qui s'est montré plus nombreux au fil du concert, en ayant peut-être l'impression d'avoir fait le job. C'était le cas. 

 Setlist :
1. « This World Immersed »
2. « The Passenger »
3. « Unbreakable »
4. « Inhumanity Is Complete »
5. « Deliver Us From Their Chains
6. « L'insouciant »
7. « Malicious Trap « e » »
8. « Praetoria LXXV »
9. « Disaster Of Mars »
10. « Praetorians »

Heboidrophrenie 


Groupe bordelais formé en 2010, Heboidrophrenie faisait son deuxième passage à  Chaulnes, le premier remontant à l'édition 2014 du festival, dans le but « de livrer un death metal sans concessions à coups de cadavres et de décadence… ».
Pratiquant un death metal mâtiné de thrash et de passages hardcore (à moins que cela ne soit  l'inverse) traversé de samples bien insérés instaurant une ambiance oppressante, Heboidrophrenie a fait monter la température de la salle en proposant la bande-son de la folie humaine poussée  à son apogée la plus extrême.

Leur death brutal et carré s'est avéré efficace et le public (comprenant quelques fans) s'est montré un peu plus nombreux face à la débauche d'énergie déployée sur scène. Tout s'est terminé en circle pits et walls of death, signes de dévotion à la musique des Bordelais.

Seule ombre au tableau : le son qui s'est avéré une fois encore un peu brouillon et nous a privé parfois de pouvoir profiter du non niveau technique des musiciens et des vocalises  puissantes de Loïc.
Un titre aussi savoureux que  « Bonnet M » (!), ainsi que le reste des morceaux tirés de Origin Of Madness, unique album autoproduit pour le moment sorti en 2013, aurait été plus  appréciable dans de meilleures conditions sonores. Heboidrophrenie a cependant délivré un bon set, carré et énergique.

   Setlist :
1. « Decay »
2. « Hipster slaughter »
3. « Cadaver »
4. « Flush the meat »
5 .« Bonnet M »
6. « Left half dead »
7. « Beheaded »

Now Or Never


Formé en 2012 par Joe Amore après son départ de Nigthmare (les Grenoblois ont d'ailleurs  joué à Chaulnes en 2011) en compagnie de Ricky Marx, l'ancien guitariste des Pretty Maids (de 1989 à  1991) et comprenant aussi en ses rangs l'ex-batteur des Suisses Sultan Ranzo, Now Or Never en plus d'être le groupe le plus multinational aura été aussi le plus à part de cette dernière édition du Chaulnes Metal Fest.

Pratiquant un power metal mélodique aux influences hard'n'heavy évidentes décliné sur  deux albums (Now Or Never sorti en 2013 et II sorti en 2016), Now Or Never  a peut-être eu un peu de mal à retenir l'attention de l'ensemble du public au début de sa prestation, même si  certaines personnes étaient de toute évidence venues pour eux.

Ce qui ne découragea pas pour autant l'ancien vocaliste de Nigthmare qui se fendra même  d'un « On est le groupe le plus brutal de la soirée. », soulignant avec humour la place un peu incongrue de sa formation sur l'affiche.

C'est à des vieux briscards du metal traditionnel que nous avons eu affaire, délivrant un concert d'un  professionnalisme évident qui se démontra par le charisme de son frontman et  la classe de Ricky Marx qui gratifia le set de soli majestueux.

Pour le reste la prestation de Now Or Never a été un peu gâchée par un son qui se montra  brouillon et capricieux une fois de plus, surtout au niveau du chant pas toujours perfectible. Cela ne permit pas d'apprécier des titres comme « King For A Day » ou « Now Or Never »,  aux arrangements modernes efficaces et qui ont tous les deux fait l'objet de clips vidéos, dans de bonnes conditions.

Joe a fait de son mieux pour motiver l'assistance en rappelant que la veille Now Or Never était en Belgique et que « ça gueulait plus fort ! », réussissant cependant à faire taper des mains à un moment et précisant que c'était la première date en France du groupe avec le line up actuel comprenant désormais le bassiste Abel Cabrita.


Au niveau surprises, Now Or Never nous gratifia de deux reprises, tout d'abord le « Red, Hot And Heavy » de Pretty Maids et « Crimson Empire » de Nightmare. Le groupe a fini par éveiller l'enthousiasme du public à la fin de son concert, ce qui prouve  que l'expérience et le talent peuvent finalement faire oublier des conditions sonores difficiles.

Setlist :
1. « Intro »
2 .« Sonic Ecstasy »
3. « I Shall Remain »
4. « Reach Out For The Sky »
5. « Now Or Never » 
6. « King For A Day »
7. « Revolution »
8. « Dying For You »
9. « An Angel By My Side »
10. « Crimson Empire » (Nightmare)
11. « Red, Hot And Heavy » (Pretty Maids)
12. « Princess Of Undiscovered Land »
13. « Feel Alive »
14. « Wind Of Freedom »

No Return

 


Habitué du festival car s'y étant produit deux fois déjà, sans oublier que son frontman actuel,  Mick Caesare, y est déjà aussi venu à maintes reprises avec son ancien groupe Destinity, No Return a voulu placer son set sous l'aspect « fiesta avec de vieux amis ». Deux choses sont à retenir de ce concert, déjà le son qui s'est avéré meilleur à partir de leur  passage mais aussi cette scène sobre, sans aucun backdrop ni autres décors à l'effigie des Parisiens qui ont donc tout misé sur la puissance et l'énergie et en cela ont pleinement convaincu.

Commençant par un « Stronger Than Ever » extrait du dernier album Fearless Walk to Rise bien rentre-dedans histoire de mettre les choses au clair, No Return a annoncé la couleur :  pas de répit. Tous les musiciens se sont impliqués et ont rempli leurs rôles, malgré quelques pains entendus parfois, à commencer par le chanteur qui interpella l'audience, trinqua à sa santé,  invitant à faire la fête jusqu'au bout de la nuit et conseillant de ne pas « oublier ses Doliprane » et insistant sur le fait que cela lui fait « Très très plaisir de revenir à  Chaulnes » face à un public déchaîné qui se mit à slammer dans tous les coins.


Riche d'une discographie bien étoffée, les Franciliens ont cependant basé l'essentiel de leur répertoire sur les trois derniers albums, ainsi c'est non sans plaisir que nous avons pu nous  délecter du « tube » « Submission Falls »  au refrain parfaitement chanté en voix claire par  Mick, très en forme, ou de « Paint Your World » (« « Paint it on the fucking wall  ! » comme l'annonça le vocaliste) et son break en arpèges très efficace.

Il en a été de même pour le très death metal mélodique suédois « Sworn To Be » (« si vous  n'aimez pas, on va le dédicacer à vos petites copines » nous précisera avec humour Caesare  à propos de ce titre), qui s' acheva par une montée sur scène de fans pour headbanguer avec Mick, ou « New Items » avec son début rampant qui passent très bien la scène.


Ce concert a été ponctué aussi de quelques surprises, à commencer par ce duo avec Moreno Grosso, ancien vocaliste du groupe sur « Rising ». De même No Return a proposé des  vieilleries pas désagréables à redécouvrir comme « Virus », morceau plus indus datant de  l'ère Steeve "Zuul" Petit dont le « Everyone is controlled by machines »  sonne toujours  d'actualité. « Vision Of Decadence » qui a conclu le set, extrait du tout premier album Psychological Torment  a permis de rappeler les débuts très influencés « Bay Area » du combo.

La prestation a été aussi prétexte à présenter le Picard du groupe, « l'enfant du pays », Geoffroy Lebon guitariste depuis 2016 qui s'est déjà produit par le passé au festival avec son  ancien groupe Ashura.
Le rouleau compresseur No Return n'a pas oublié non plus de rappeler que son nouvel  album était en cours d'enregistrement et devrait sortir en octobre prochain. Les Parisiens ont donc achevé leur set après avoir fait monter l'intensité d'un cran dans le Centre socio- culturel.

Setlist :

1. « Stronger Than Ever »
2. « Borderline »
3. « Inquisitive Hegemony (S€v€n)»
4. « New Items »
5. « Submission Falls »
6. « Paint Your World »
7. « Virus »
8. « Sworn To Be »
9. « Rising »
10. « Vision Of Decadence »


Svart Crown


Le Chaulnes Metal Fest a continué à monter en puissance lorsqu'un mantra chamanique se fit entendre, annonçant l'arrivée sur scène des Niçois de Svart Crown.
Véritable révélation de cette édition 2017, ceux que l'ont a un peu trop tendance à comparer à Behemoth ont donné un concert intense et d'une technicité irréprochable.

Ouvrant par « In Utero : A Place Of Hate And Threat », extrait de son avant-dernier album Profane sorti en 2013 et proposant des morceaux, qui passent très bien en live, du fort bon Abreaction sorti en ce début d''année et de Witnessing The Fall  (sorti en 2010, en revanche  le groupe a fait l'impasse sur son premier méfait Ages Of Decay), Svart Crown a fait preuve  d'un talent d'interprétation et d'un charisme évidents même si sa musique très technique a peut-être dérouté une partie de l'assistance qui ne se montra pas très nombreuse au début du set.

Baignant dans une ambiance mystique et malgré une chute de micro en début de concert qui cassa un peu le rythme, Svart Crown a démontré que leur death black, sans rien perdre de son aura souffreteuse, était loin des clichés « cartouchières/gloire à Satan ».

Les musiciens se sont montrés impressionnants, chacun concentré sur son instrument, semblant en transe même parfois. Il suffisait de voir Ludovic Veyssière haranguant le public ou martelant sa basse Rickenbacker 4003 (la même que Lemmy mais que l'on voit aussi  parfois dans les mains de Grutle Kjellson, le leader d'Enslaved) à coups de poing sur un  « Orgasmic Spiritual Ecstasy »,  et ses samples d'incantations chamaniques terriblement  efficaces, pour comprendre que ce concert tenait plus du rituel que du défouloir.

Chaque break  a été dévastateur et d'une lourdeur assommante, comme sur  « Transsubstantiation » et « Khimba Rite » qui donnèrent l'impression d'avoir ingurgité une  violente drogue vaudou amenant à un voyage astral sans retour. Malgré la violence contenue dans des titres comme «The  Therapy Of Flesh » ou « revelatio  : Down Here Stillborn » , peut-être abasourdi par la puissance de la musique de Svart  Crown, le public s'est montré plutôt calme en slams ou pogos cependant.

Une chose est certaine, le groupe niçois ce soir-là a prouvé par sa maîtrise scénique qu'il  pouvait prétendre à une place de choix parmi l'élite du metal extrême français.

 Setlist :
1. « In Utero : A Place Of Hate And Threat »
2. « Colosseum »
3. « Profane »
4. « Transsubstantiation »
5. « Khimba Rite »
6. « revelatio : Down Here Stillborn »
7. « Orgasmic Spiritual Ecstasy » 
8. « Until The Last Breath »
9. «The  Therapy Of Flesh »
10. « An Eternal Descent »


Loudblast
 

C'est un monstre sacré de la scène hexagonale, mais aussi un des plus anciens groupe de metal extrême de nos contrées, qui prit le relais de Svart Crown. 
Loudblast
jouait au Chaulnes Metal Fest pour la quatrième fois (comme le rappela justement Stéphane Buriez à un moment du concert), la prestation des Lillois prendra donc, comme pour No Return, des allures de grosse fête entre copains ne s'étant pas vus depuis  longtemps.

La sono a diffusé « Chapel Of Ghouls » de Morbid Angel et « Chemical Warfare » de Slayer pendant le changement de plateau, histoire de rappeler peut-être les racines du  groupe qui fit lui-même sa balance en interprétant quelques notes du « Reign In Blood » de  Vous Savez Qui mais aussi le générique de... Inspecteur Gadget.
Puis  le « Shine » de Motörhead s'est fait entendre avant une intro plutôt martiale suivie de  l'arrivée progressive des musiciens et nous fit comprendre que les choses sérieuses allaient  commencer.

Loudblast étant sur les routes depuis l'année dernière pour célébrer les 23 ans de Sublime  Dementia, leur set fut essentiellement basé sur cet album culte en présentant cinq morceaux  sur les dix présents dans le tracklisting. Ce qui n'a rien eu de déplaisant.
Sur une scène sobrement décorée d'un backdrop à l'effigie du groupe ainsi que de deux  totems (faisant étrangement penser à ceux utilisés par Iron Maiden lors du « Seventh Son Tour ») tribaux, la grande célébration a pris son envol sur les premières notes de  « Presumption ».

 Le Loublast version 2017 a tout du cru bien conservé, chaque musicien est carré, au top  techniquement et l'ensemble du groupe semble très complice.
Steph Buriez s'est avéré très en forme vocalement mais délivra aussi des soli ravageur  comme ce fut le cas sur « Subject To Spirit », de même Fred Leclerq présenté comme un  « ami de longue date » par Buriez s'est montré impérial à la basse, rivalisant de charisme  avec le leader de Loudblast tandis que Drakhian et Hervé Coquerel sont plus en retrait mais  assurent leur rôle avec perfection.

Les titres se sont donc enchaînés sans qu'aucun ennui ne se fit sentir, avec un son très bon.  « Est-ce que vous êtes vivants ? » a  lancé le guitariste-chanteur à un moment, le public a  répondu en enchaînant les slams et en bougeant dans la fosse, entamant aussi un « Happy  Birthday Chaulnes » à l'invitation du groupe pour célébrer les quinze ans du festival.

Niveau surprises nous avons eu droit au très Paradise Lost « Flesh » extrait du plutôt oublié  Fragments ainsi qu'à « Malignant Growth », vieillerie piochée dans le premier album Sensorial Treatment. Le reste du répertoire s'est basé sur Disincarnate mais a fait  totalement l'impasse sur les deux dernières sorties studios et le Planet Pandemonium de 2004.

Tout s' est achevé par un « Cross The Threshold » (et ses samples d'orgie) d'anthologie avant  que le « It's a Long Way to the Top (If You Wanna Rock 'n' Roll) » d'AC DC résonne  subitement à peine les dernières notes de ce titre jouées, confirmant ainsi l'air de fiesta  donné à ce concert.
Le groupe a remercié son public, se prenant en photo avec lui devant la scène avant de  quitter les planches sous les hourras et applaudissements. Il est plaisant de constater qu'une  formation de plus de trente ans d'âge et ayant subi de nombreux changements de line up soit  toujours aussi en forme et  motivée à donner à ceux et celles qui viennent le voir.
Ce concert de Loudblast a été  preuve que l'on peut espérer que le nouvel album, annoncé  depuis l'année dernière pour ce printemps, se révèle sublimement démentiel

Setlist :
     Intro
1. « Presumption »
2. « Wisdom... Farther On »
3 .« Turn The Scales »
4. « Subject To Spirit »
5. « Fire And Ice »
6. « The Horror Within »
7. « Flesh »
8. « Disquieting Beliefs »
9. « Malignant Growth »
10. « Cross The Threshold »
 

Onslaught

C'est avec un acteur bien particulier de l'histoire du metal anglais que le public avait rendez- vous pour clôturer cette quinzième édition du Chaulnes Metal Fest.
En effet, Onslaught ayant été un des rares représentants (avec Sacrilege, Sabbat, Xentrix  ou Acid Reign peut-être) reconnus de la scène thrash metal des années quatre-vingt  plutôt peu prolixe à cette époque.

En tournée depuis l'année dernière pour célébrer le trentième anniversaire de leur classique The Force, les thrashers de Bristol ont accepté de venir jouer au milieu des betteraves devant  un public qui s'est montré fourni, preuve que les vielles institutions plutôt  underground savent encore rameuter.

Les lumières se sont éteintes et une sirène annonçant un Blitz imminent se fit entendre tandis  que les silhouettes des musiciens prirent place sous le backdrop à l'effigie de VI, dernier  album du groupe (dont ils n'ont interprété qu'un titre cependant), et le riff de « Let There Be  Death », morceau ouvrant l'album culte se fit entendre, titre suivi de « Metal Forces », puis...  de l'intégralité de The Force, ce qui aura été un vrai cadeau pour les fans d'entendre tous ces morceaux interprétés sur scène.
Des fans plutôt nombreux par ailleurs, l'affluence du public durant le set des anglais justifia  sa présence en haut de l'affiche, on aperçu même une main brandissant un vinyle de The  Force dans la fosse durant la quasi-totalité du show.

C'est donc sous un accueil plutôt triomphal qu'Onslaught a entamé son concert, délivrant  une performance carrée devant une armée de slammers, il a été amusant aussi d'observer  parfois un circle pit en se rappelant que ce rituel ne se pratiquait pas dans les concerts de metal il y a trente ans, preuve que des groupes plus anciens savent attirer de nouvelles générations de fans.

Le thrash metal d'Onslaught reste certes ancré dans les années quatre-vingt, avec jets de  fumée sur scène et envolées lyriques entre autres,  mais n'en reste pas dénué de charme et  redécouvrir tous ces classiques reste un plaisir renforcé par la conviction de chaque musicien  à tout donner.
A commencer par le chanteur légendaire du groupe Sy Keeler à la bonhomie généreuse, qui  se fendra parfois d'un « Merci beaucoup ! » ou s'excusant en souriant de son Français « no  good» et aux cordes vocales remarquablement conservées, ses montées dans les aiguës sur  « Metal Forces » par exemple en attestant. 
Nige Rockett, et sa guitare affublée d'un « Viva Hate », et  Iain « GT » Davies ont quant à  eux délivré leurs riffs d'une précision chirurgicale, restant même stoïques et concentrés  durant la coupure micro qui survenue pendant le deuxième morceau et qui amena le  chanteur à sortir de scène le temps que ce problème technique ne soit réglé.

Si l'intégralité de The Force a donc été interprétée, Onslaught a aussi puisé dans le reste de  sa discographie lors de la deuxième partie de son concert et prouva que quelques morceaux  plus récents sont aussi des classiques de son répertoire, et du thrash, comme par exemple  « Killing Peace » et son « Spitting blood in the face of God ! » scandé ou « 66'Fucking'6 »  avec son gimmick boite à musique et son  « 6 6 6 66'fucking'6 ! » rageur qui font grand effet  sur scène.

Il n'y eut aucun extrait de In Search Of Sanity, album plus heavy enregistré avec Steve Grimmett cependant, le groupe semblant vouloir faire l'impasse sur cette période, ni même  de reprise du « Let There Be Rock » d'AC DC ou du « Bomber » de Motörhead.

Le concert s' acheva sur des titres extraits du premier album des anglais Power From Hell  dont «Thermonuclear Devastation » interprété en rappel qui nous rappela les racines punk du groupe. Les natifs de Bristol ont donc prouvé durant l'heure et demie qu'a duré leur  concert que le thrash old school bien interprété pouvait rimer avec convivialité et fun. Ce set  n'aura eu qu'un défaut : le son un poil trop  fort mais le « Contract In Blood » a été respecté .

   Setlist :
1. « Let There Be Death »
2. « Metal Forces »
3. « Fight With The Beast »
4. « Demoniac »
5. « Flame Of The Antichrist »
6. « Contract In Blood »
7. « Thrash Til' The Death »
8. « Killing Peace »
9. « The Sound Of Violence »
10. « Burn »
11. « Destroyer Of Worlds »
12. « 66'Fucking'6 »
13. « Onslaught (Power from Hell) »
14. Rappel : «Thermonuclear Devastation »

Malgré les problèmes relatifs à la sonorisation, peut-être dû au fait que le Centre socio- culturel n'a jamais été vraiment adapté aux concerts metal, et sa fréquentation pas très  élevée, cette quinzième édition du Chaulnes Metal Fest aura été un goûter d'anniversaire  tout à fait réussi. Rendez-vous est donné pour la prochaine et les suivantes avec pourquoi  pas une affiche plus diversifiée niveau styles ?

Photos © 2017 Titi Metal/Thierry Duquenne
              © 2017 Lyrama Photography- Visiter son site :
https://www.flickr.com/photos/lyrama/albums/with/72157661883383046

Toute reproduction interdite sans autorisation écrite des photographes

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