Klone (+ Cancel The Apocalypse) à  l’American Cosmograph de Toulouse (27.06.2017)

Voilà déjà 17 ans que les gars de Klone arpentent les scènes metal de France et de Navarre et plus de 17 ans que le groupe assoit sa légitimité musicale dans un univers maintenant bien trempé, mais en constante évolution. En effet, après avoir sorti des petites pépites audacieuses comme All Seeing Eye, Black Days ou The Dreamer’s Hideway, les Pictaviens ont récemment surpris les fans avec Unplugged, leur dernier album en date qui reprend leurs propres titres en version acoustique. Une manière de (re)découvrir l’univers de Klone sous un prisme de vision totalement différent...

En ce mardi pluvieux du 27 juin 2017, les musiciens de Klone sont venus poser leurs amplis à Toulouse, à l'invitation du label Mathpromo afin de défendre Unplugged... en acoustique donc. Pour ce faire, le groupe joue ce soir au sein de l’American Cosmograph (ex-Utopia), l’un des plus vieilles salles de cinéma de la ville rose, au cachet vintage. Autant dire que l’ambiance chaleureuse et cosy du lieu se prête à merveille à l’esprit du disque... Mais pour l’heure ce sont les toulousains / bordelais de Cancel The Apocalypse qui ouvrent le bal sur la scène du cinéma devant un parterre bien rempli, confortablement assis sur les fauteuils du cinoche... ça change des pits endiablés !

 

Cancel The Apocalypse
 


Si Cancel The Apocalypse ne vous dit rien, sachez que c’est l’un des très nombreux – et très bon – side-project de Matthieu Miegeville, membre éminent de Psykup, My Own Private Alaska et j’en passe... Et derrière ce nom de groupe énigmatique qui réunit musiciens du metal et du classique, se cache une musique à la fois baroque, screamo et post rock écorché, porté par une guitare acoustique, des percussions, un violoncelle... et du chant, bien sûr. Comme pas mal d’autres projets du sieur Miegeville, Cancel The Apocalypse ne s’appréhende pas facilement pour le quidam, si bien qu’il faudra pour certains quelques longues minutes pour rentrer réellement dans l’univers du groupe.
 

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Comme à son habitude, Matthieu maîtrise son sujet et focalise toutes les attentions, grâce à une maîtrise vocale impeccable (sa version de "Dumb" de Nirvana est excellente) et une sacré dose de charisme ! À côté, les autres musiciens sont loin d’être des manchots, mais restent plutôt en retrait... concentrés et tête baissée. Ça joue bien et Cancel The Apocalypse présente une musique et des ambiances très intéressantes mais ce soir, il manque un petit quelque chose pour que le partage entre le public et les musiciens soit total...

 

Klone

Après un petit entracte de quelques minutes, c’est au tour de Klone de faire son entrée sur les planches de l’American Cosmograph. On le sait, son récent album acoustique a été unanimement salué par les critiques et les fans, tant et si bien que le groupe joue ce soir en terrain conquis sans pression aucune. Pour autant, Klone ne va pas prendre ce concert par-dessus la jambe. Non, en professionnels qu’ils sont les musiciens vont sortir l’artillerie lourde d’entrée de jeu en nous présentant ses morceaux les plus emblématiques avec une vision unplugged. Autant dire que les compositions prennent une autre dimension, plus profonde et non moins percutante !

Klone maîtrise son sujet de bout en bout avec de nouveaux arrangements plutôt audacieux (clavier, accordéon...) et démontre par là-même tout son immense potentiel artistique. C’est bien simple : c’est un sans-faute ! Ainsi, la paire de guitariste Guillaume Bernard / Aldrick Guadagnino montre une incroyable vivacité dans les attaques et dans les plans (le son de la gratte sèche d’Aldrick est à tomber par terre), tandis que le batteur Romain Berce étalonne ses rythmes au fil des ambiances bien appuyés par Armelle Dousset.
 

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De son côté, le chanteur Yann Ligner est impérial. Modulant son chant et avec toute l'énergie possible comme sur l’excellente reprise de Depeche Mode, "People Are People" ou "Grim Dance"... Loin d’être un "simple" hurleur de metal, Yann dévoile une réelle technique qui touche à l’excellence et qui fait hérisser le poil. Véritablement. Déroulant parfaitement son set acoustique déjà bien rôdé dans ce lieu unique qui se prête fort bien à l’exercice, Klone va balancer des titres comme "Fog", "Come Undone", "Gone Up In Flames" ou "Nebulous" à la plus grande joie des fans... et même des autres !

En l’espace d’une petite heure, le groupe originaire de Poitiers va mettre tout le monde d’accord et quitter la scène sous de copieux applaudissements avec la satisfaction du devoir accompli. L’album Unplugged s’est posé comme l’un des meilleurs de ce premier semestre 2017, ce concert en a enfoncé le clou. Le metal français est loin d’être mort, les amis...
 

Un grand merci à Mathpromo ainsi qu'à toute l'équipe de l'American Cosmograph.

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