Dimanche - 00h45 - Mainstage 2
En ce dernier créneau du Hellfest trois choix s’offrent aux festivaliers : la découverte, les adieux et la valeur sûre. C’est cette dernière qui se déroule sur la Mainstage 2, probablement l’un des abonnés les plus fidèles du festival, Slayer va défoncer cette scène version 2017. Dans les règles de l’art comme on connaît le combo depuis quelques années maintenant.
Alors que certains courent à la Warzone pour dire au revoir à The Dillinger Escape Plan, d’autres commencent à se masser sous la Temple, répondant ainsi aux sirènes de la curiosité puisque c’est l’OVNI Perturbator qui va fouler les planches de la tente. Et puis il y a quelques pèlerins (« quelques » est à peine exagéré) qui se rendent une dernière fois dans ce nid à poussière qu’est la Mainstage 2. Et ce sont donc les Américains de Slayer qui vont déverser leur thrash (genre bien représenté aujourd’hui) face à cette modeste assemblée.
Petite précision : La Grosse Radio est arrivée avec 15 minutes de retard, ou plutôt non, Slayer a commencé avec 15 minutes d’avance puisque c’est à 00h45 que les riffs de "Repentless" ont raisonné. Après "Hollowed Point", c’est un Tom Araya très détendu qui s’adresse à la foule. Il faut dire que le bassiste/chanteur est désormais bien loin du chicanos endiablé qu’il était à une époque. Affichant un bel embonpoint et une barbe un peu plus fournie chaque année, on a plus l’impression d’être face à un gentil papa noël qu’à un messager de l’enfer. Tout souriant il remercie le public avec un très drôle « Alors vous êtes les survivants ? Vous avez l’air de zombies, haha. Montrez moi quels genres de zombies vous-êtes, ouuuuuuuuuuh ». Sans broncher et dans les rires, les festivaliers se mettent à secouer leurs bras en criant ouuuuuuuh. Instant fort rigolo et singulier surtout lorsque l’on sait qu’Araya n’a pas toujours été réputé pour ses talents de communicants. Comme quoi les gens changent.
S’en suit l’immanquable "War Ensemble", toujours avec un son excellent, et s’il y en a bien un qui ne change pas c’est Kerry King, toujours la même attitude de gros buffle défonçant sa BC Rich avec frénésie. De leur côté, Gary Holt, fraîchement rasé, impose le même charisme depuis six ans et Paul Bostaph reste égal à lui-même en délivrant un jeu de batterie très puissant. La mayonnaise a le même goût depuis des années, mais quel plaisir de voir à quel point Slayer est revenu des enfers et, surtout, sentir cette cohésion entre les quatre musiciens.
Le reste de la prestation est tellement classique qu’il en devient presque banal. "Dead Skin Mask", "Season in the Abysses" ou encore "South of Heaven" composent une setlist certes téléphonée mais toujours efficace pour qui aime Slayer ou souhaiterait découvrir ce ténor du thrash metal.
A la fin du show, c’est un Tom Araya souriant qui dans la lumière d’une unique light remercie et déclare son « bonheur » à ces survivants. Encore une fois, aucune surprise en cette fin de Hellfest si ce n’est l’attitude chaleureuse du frontman. On en vient au final à se dire qu’aller voir Slayer en concert c’est comme aller se taper un fast-food en fin de soirée trop arrosée : ça n’a rien d’extraordinaire ni d’original, mais ça fait du bien, tout simplement.
Setlist:
Repentless
Disciple
Mandatory Suicide
Hallowed Point
War Ensemble
Postmortem
Spirit in Black
Dead Skin Mask
Hate Worldwide
Seasons in the Abyss
South of Heaven
Raining Blood
Angel of Death
Photographies : Nidhal Marzouk ©2017
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