Prophets of Rage au Hellfest 2017

Dimanche - 20h20 - Mainstage 1


Sûrement l’une des plus grosses baleines harponnées par cette douzième édition, Prophets of Rage se voit accordé un créneau de 1h30. Coup de pouce du destin : le soleil couchant éclaire la Mainstage 1 avec une lumière jaune orangée, la terre labourée depuis trois jours laisse s’envoler des nuées de poussière et des milliers de poings sont levés vers le ciel. Pas de doute, la venue de ce super combo est définitivement le plus gros événement de ce Hellfest.

ENFIN ! Même si Prophets of Rage a déjà fait une escale en île de France il y a une semaine pour le Download Festival, il est évident que beaucoup de festivaliers attendaient ce moment comme LA rencontre avec cette formation aussi atypique que prometteuse. Aussi, il n’est pas étonnent de voir la Mainstage 1 bondée de chez bondée et s’étalant à perte de vue lorsque, un à un, débarquent les six musiciens. À leur tête , B-Real, membre de Cypress Hill, et Chuck D de Public Ennemy. Pas un mot, pas un sourire, juste six poings levés vers le ciel en guise de salutations avec une sirène d’urgence en fond…

prophets of rage


Et c’est parti avec "Prophets of Rage", tiré du répertoire de Public Ennemy. La mayonnaise prend instantanément et des milliers de festivaliers ne tardent pas à sauter en suivant la mesure battue par Brad Wilk. Évidemment, cette version tranche radicalement avec l’originale pour le plus grand plaisir des amateurs de fusion metal. Tim Commerford et Tom Morello débordent d’énergie et c’est donc un véritable plaisir de revoir les musiciens de Rage Against The Machine, neuf ans jour pour jour après leur dernier passage en France.

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Ce sont justement des titres des RATM que tout le monde attend. Et c’est bien le deuxième titre qui va tout faire exploser. En effet, il ne faut qu’une fraction de seconde à la fosse pour reconnaître l’intro de "Testify" et ainsi rentrer en trans, quel plaisir là aussi ! La comparaison avec la version originale avec Zack de la Rocha est inévitable et si l’on regrette l’absence du chanteur, ce manque est vite oublié grâce à la prestation de Chuck D et surtout celle de B-Real. Tout de noir vêtu, lunettes de soleil et coiffe de cheikh sur la tête, l’imposant chanteur assure à 200 %. C’est surtout lui qui s’adresse majoritairement au public, parfois appuyé par un Tom Morello engagé qui n’hésite pas à rappeler son amour pour le président des États Unis à base de « Fuck Trump ! » et autres déclarations directes.

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C’est d’ailleurs suite à l’une d’entre elle que les prophètes envoient "Unfuck The World", qui aide à reprendre son souffle après un "Guerilla Radio" des plus épuisants. Petite pause également à l’occasion d’un medley des quelques morceaux hip-hop plus ou moins connus. Medley annoncé par B-Real avec un « Je sais qu’il y a beaucoup de fans de metal ici, mais y a est-ce qu’il y a des fans de hip-hop ici?! ». Déclarations dans l’ensemble bien reçue par l’assemblée même si quelques « trve badass » se sentent obliger de huer les dires du frontman (on a tous besoin de notre quart d’heure de gloire après tout).

prophets of rage


Assuré par les deux chanteurs et DJ lord, le medley s’achève sur "Jump Arround" de House of Pain et POR enchaîne en une fraction de seconde sur "Sleep Now in the Fire" qui fait tout exploser une nouvelle fois. L’atmosphère est enragée, poussiéreuse, euphorisante. Puis, Tom Morello prend à nouveau le micro pour annoncer un hommage à Chris Cornell aux travers du morceau "Like a Stone". Le guitariste fait alors une bien belle déclaration : « Si vous connaissez les paroles, alors vous pouvez les chanter. Sinon, priez en paix pour ce mec.» , un moment fort émouvant. Le concert reprend sa forme plus « metal » avec encore quelques classiques comme "Know Your Ennemy", "Bulls on Parade" et bien entendu le standard "Killing in the Name" pour terminer.
 

prophets of rage


Au final c’est sans contestation possible que l’on peut parler d’un concert totalement réussi grâce à six musiciens impliqués, une setliste calibrée pour le live (même si on peut regretter l’absence de titres tels que ''Wake Up'') et une très grande proximité avec le public. Bien sûr, on peut se poser la question quant à la pertinence d’un medley hip-hop dans un festival metal, mais quand on repense à cette très grand majorité qui a joué le jeu, alors on se dit que c’était une idée pertinente. En attendant son premier album prévu pour la fin de l’année, Prophets of Rage a prouvé qu’il était surtout et avant tout ce qu’on attendait d’une telle formation : un groupe de scène.
 

prophets of rage

Setlist:

Prophets of Rage (Public Enemy)
Testify (Rage Against the Machine)
Take the Power Back (Rage Against the Machine)
Guerrilla Radio (Rage Against the Machine)
Unfuck The World
Bombtrack (Rage Against the Machine)
Fight the Power (Public Enemy)

Medley hip-hop

Hand on the Pump (Cypress Hill)
Can't Truss It (Public Enemy)
Insane in the Brain (Cypress Hill)
Bring the Noise (Public Enemy)
Jump Around (House of Pain)

Sleep Now in the Fire (Rage Against the Machine)

Like a Stone, instrumentale (Audioslave)

Know Your Enemy (Rage Against the Machine)
Bullet in the Head (Rage Against the Machine)
How I Could Just Kill a Man (Cypress Hill)
Bulls on Parade (Rage Against the Machine)
Killing in the Name (Rage Against the Machine)

Photographies : © Nidhal Marzouk 2017
Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe
 

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