Motocultor Fest 2010, Jour 2 (samedi 28 août)

Sous une tempête de ciel bleu, cette journée du samedi s’annonce sous les meilleurs auspices.

Petit Hôtel fort sympathique au centre de Vannes avec petit déj’ à volonté, et c’est vraiment ce qu’il me fallait après ce que j’avais ingurgité la veille : j’y mange de tout, saucissons, jambons, confitures, café, toast, beurre, yaourts, bananes, croissants, ...

Puis balade digestive entre les remparts de la ville fortifiée et c’est jour de marché !

Une petite bière sur le port puis direction le camping où des amis m’accueillent à bras ouverts, pour une mise en bouche fort agréable : Vodka/Pomme – pâté, saucisson, Slayer puis Venom sur Smartphone... merci à Hieronymus, ses frères & ses ami(e)s ! ... et c’est donc d’une démarche beaucoup moins sûre que je me dirige vers la « Dave Mustage ».

- COMO MUERTOS -

Pardon, mais je dois d’abord vous parler de la première fois où j’avais pu apprécier Como Muertos. Ils avaient joué dans des conditions exécrable sur une « scène » principale pas encore terminée, où des « techniciens » pendant leur show continuaient de raccorder des câbles, et d’accrocher des spots, avec des coupures d’électricité toutes les 5 minutes. C’était au ThunderFest à Carrière-sous-Poissy, connu pour être le pire Festival de France et de Navarre de 2010.

Aujourd’hui ils jouent à Séné et là c’est autre chose il faut le reconnaître. Le son est toujours aussi bon ; et c’est un point fort de ce festival doté de vrais ingénieurs du son !

Leur concept fonctionne à merveille bien que l’on soit en tout début d’après midi. La voix, les guitares, leurs looks proches du sérial killer / Garçon bouché perdu dans une morgue : tout fonctionne. Sur scène, ils font preuve d’une maîtrise de l’espace. Porte-micro au logo du groupe, décors fait de têtes tranchés, de mollets et de bras coupés donnent un sens à leur univers. Le chanteur ensanglanté et armé d’une machette crache ses paroles comme un dément.

Como Muertos
*Interlude*

Ouch, ça fait du bien et maintenant le bar VIP vient d’ouvrir. Ici la bière s’appelle la « Couille de loup » et je peux vous dire que c’est fort agréable à boire... « bière bretonne de pleine Lune ». Brutal Bitter !!!

- BRAN BARR -

Ca tombe bien, Bran Barr investi la Supositor Stage devant des boucliers que n’auraient pas reniés des Vikings venus du Grand Nord.

Le Folk Metal du groupe allie metal extrème et influences celtiques grâce à une cornemuse, un violon, un tin Whistle (flûte irlandaise)...

Bran Barr est un nom gaulois formé de Bran (corbeau), et de Barr (montagne ou obstacle). Bran Barr signifie le « corbeau psychopompe », qui permet le passage des âmes dans l'autre monde (le Tir Na Nog, l'Annwvyn ou le Sidh).

Le show est parfait, Yoltar (chant) est très charismatique en regardant son public droit dans les yeux et n’hésite pas à haranguer la foule.

Bran Barr

- ABYSSE -

Maintenant imaginez vous entre deux Joshua Tree dans le désert de Mojaves à quelques kilomètres de Las Vegas après avoir bu une bouteille de Mezcal... Et bien, c’est ce que l’on ressent lorsqu’on écoute Abysse.

Le décor est planté avec ce groupe instrumental totalement influencé par Kyuss, Hermano, Fu Manchu... « Welcome to Sky Valley » !!!

Le groupe de Cholet (Pays de Loire) joue sans artifice et seulement avec leur passion, du son qui sent la poussière et le vent qui tourne, le soleil du désert trop chaud pour le regarder, et le venin du scorpion qui vient de vous piquer le mollet... l'évanouissement n’est plus très loin.

Abysse

- NO RETURN -

No Return, c’est bien fait, c’est du bon trash/death metal français. Les musiciens sont bien en place et ils savent faire monter l’ambiance, déjà fort sympathique du festival. Et c’est ce qu’il faut pour réveiller un public légèrement endormi au soleil sous le coup des 15H30. Il est vrai que carburer à la 8.6 depuis 24 heures c’est pas donner à tout le monde.

Nous sommes près de 2000, mais passionnés !

L. Chuck D. (chant) ressemble de plus en plus à Johan Hegg d’Amon Amarth et leur musique est un pur bonheur.

No Return

 

- DESTINITY -

Ensuite Destinity nous délivre un très bon Death. Les lyonnais donnent tout ce qu’ils ont pour faire monter l’ambiance autour de scène secondaire. Ils savent investir une scène et donner à leur public la dose de métal qu’ils étaient en droit de recevoir.

Destinity

- MY OWN PRIVATE ALASKA -

« Il y a des fois « OUI » mais là « NON » disait Coluche »... et là je dis « NON » à My Own Private Alaska. Un pianiste classique qui a l’air possédé par ce qu’il fait, un chanteur assis sur un tabouret les pieds nus dont le cerveau a dû subir certaines modifications. Un batteur en retrait qui observe ses deux camarades de jeux pour savoir quand il pourra se défouler. Leur horizon musical leur est propre et reste trop avant-gardiste pour une grande partie de l’auditoire.

Trop intello pour moi, ça me fait la même impression que lorsque j’avais assisté au concert de Fantômas au Fury Fest en 2005 (groupe formé entre Mike Patton, John Zorn & Dave Lombardo)...

My Own Private Alaska

- HIGH VOLTAGE -

Et maintenant place à AC/DC avec Bon Scott, et là j’appelle High Voltage.

Il y a des groupes qui tente d’inventer ou de réinventer la musique (voir concert précédent) et d’autres qui se contente de faire celle qui leur plait et de faire avant tout plaisir à son public.

High-Voltage est de ceux là, c'est ce que l' on appelle un "tribute band", une bande de copains qui fait revivre à l’identique le répertoire d’AC/DC sous l’ère de Bon Scott.

Du plaisir, de l’humour, une qualité dans l’exécution et un public en délire qui s’éclate dans la fosse. C’est simple, fermez les yeux et vous partez directement pour un long voyage qui vous mènera au théâtre Appolo de Glasgow durant le Powerage Tour.

High Voltage

- THE ARRS -

Quand The Arrs monte sur les planches de la Supositor Stage (je ne m'en lasse pas de l’écrire celle-là), c’est une foule venue en masse s’agglutiner au premier rang. Le groupe francilien est très bien sur scène, ils sont heureux et cela se ressent dès les premières mesures. Nico s’avance au plus près de son public pour communiquer avec lui. Son sourire fait plaisir à voir et l’on se dit que leur prestation va donner du baume au cœur aux festivaliers.

Nico est parfait sur la supo-stage, il y est tellement à l’aise. Les autres musiciens jouent divinement bien. On distingue chaque instrument. Malgré la brutalité de leur Trash et les hurlements que nous envoie le chanteur c’est avec une très grande clarté que l’on assiste à l’un des très grands moments du Motocultor Festival.

The Arrs

 

Je fais une impasse sur Kruger pour aller me ravitailler en galette-saucisse-fromage-mayo…hmmm !

- MONONC' SERGE & ANONYMUS -

Mononc' Serge, de son vrai nom Serge Robert, est un chanteur québécois né en 1970 à Ville LaSalle (Québec). Ses chansons sont teintées d'un humour irrévérencieux et il n'hésite pas, dans ses œuvres, à se moquer de personnalités publiques du Québec et d'ailleurs. Ses albums « Mourir pour le Canada » et «  Mon voyage au Canada » témoignent également d'un sarcasme évident envers son pays. Il n’hésite pas à dire qu’il faut s’attaquer au source du mal en évoquant la mère de Céline Dion !! Pendant le concert il veut créer une ligue Bretagne/Québec indépendante d’alcooliques.

Mononc' Serge et Anonymus sont en costume nœuds paps sur scène tout en jouant un trash bien enlevé, poétique et fin. Ils finissent par une chorégraphie techno propre à un groupe qui manie humour et metal... c’est vrai qu’on aura bien été servi pendant ce festival.

Mononc Serge & Anonymus

- TAMTRUM -

Ah Tamtrum, après leur passage au Hellfest et un buzz autour des charmantes jeunes filles qui n’hésitent pas à se dévêtir à leur côté. Vous pouvez imaginer le nombre d’ado pré-pubère boutonneux venus se masser dans les premiers rangs et c’est par souci de professionnalisme sans limite que je suis présent devant la scène.

Malheureusement au bout de 3 chansons on devra quitter les lieux pour laisser place à la blonde et la brune qui se déverseront des litres de lait sur les seins, et qui viendront cracher du feu à la fin du show Topless. Quoi, vous voulez savoir pour la musique ? Bah venez les voir !

Tamtrum

- KORPIKLAANI -

Korpiklaani est un groupe de Pagan Metal Finlandais.

Sa musique fait appel à un mélange d'éléments Metal, d'instruments folk et traditionnels issus du Humppa (Une variété de Polka à la sauce finnoise) qui permet au public de sautiller pendant tout un concert ! Le tout est joyeux, festif, puissant, épique, dansant et enivrant.

Les textes parlent essentiellement de la forêt finlandaise et de ses légendes, de fêtes arrosées de bière, de Vodka et de Jägermeister (heu peut-être pas le dernier) : Beer Beer, Happy Little Boozer, Let's Drink, Vodka et Bring Us Pints of Beer.

Jonne Järvelä (chant, guitare) est caché derrière des bois de cerf (colonne vertébrale incluse). Le son et les light sont sublimes mais on déplorera une setlist qui aurait pu être plus festive dans cette contrée celte où Menhirs et Dolmens sont à portée de lancer de médiator...

Korpiklaani

- DAGOBA -

Après un passage backstage il est temps de retourner vers la Dave Mustage apprécier Dagoba. Leur nouvel album « Poseidon » est dans les bacs depuis lundi, et c’est une formation marseillaise remontée à bloc qui déboule sur scène. Shawter (chant) est très en forme et sait se placer dedans.

Dagoba

Le son est excellent, la guitare parfaite, les growls surpuissants, et la basse/batterie soutiennent tout cela dans un package formaté pour la scène. Techniquement ils sont imparables, leur trash/death avec samples passe à merveille en live. Ils passent un cap après chaque concert, et c’est à l’étranger qu’ils devront désormais faire leur preuve.

Dagoba

- DESTRUCTION -

La nuit est là depuis pas mal de temps et c’est Destruction qui envahit la Mainstage à Minuit. Les trashers teutons sous des light bleus créent une ambiance parfaite à leur univers.

Marcel "Schmier" Schirmer (Chant, basse) navigue entre trois micros (sur des têtes de mort) placés devant la scène, et c’est en contre jour que l’on apprécie la prestation des allemands.

Destruction

Les heures s’écoulent paisiblement dans ses terres bretonnes et c’est avec mélancolie que je dois rentrer sur mon île (de France). Le GPS me dit toujours plus de 5H00 de route mais dans l’autre sens en partant à 1H00 du matin ça ne fait pas pareil : les mêmes K7 reprendront du service mais beaucoup plus fort pour me maintenir en éveil.

Néanmoins ce fut un excellent festival : des bénévoles chaleureux toujours prêts à donner un coup de mains, un lieu fort sympathique proche de la mer, une organisation qui a su faire face, des groupes présents, des scènes avec des lights et du son très pros, une restauration qui ne peut que s’améliorer (c’est comme à l’école, il vaut mieux commencer par un 4/20 en septembre pour exploser en Juin avec un 11/20 pour apprécier le sourire fier et joyeux de votre maîtresse).

 

L’année prochaine si vous ne savez pas quoi faire à la fin Août, alors n’hésitez pas un instant : au lieu de ranger vos canards gonflables (si Ultra Vomit ne vous les a pas déjà volés), de laver vos serviettes de bain plein de sable, de rincer vos masques de plongée... balancez tout par la fenêtre, et venez tous à Séné vous ne le regretterez pas !

Le festival est encore à taille humaine et on ne sait pas jusqu’où il va grossir...

Lionel / Born666 pour La Grosse Radio Metal

*A noter que Lionel n'a pu être présent pour le 3ème jour du festival, ratant ainsi à grand regret de grands groupes tels que Loudblast ou Shining... ce sera pour la prochaine fois !*

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