Scorpions à  Bercy (23.11.2011)

Les adieux de Scorpions à Bercy le 23 Novembre 2011

(Merci à Anastasia Malakhova pour ses clichés tous plus beaux les uns que les autres...)

Bercy fait salle comble ce soir, les anciens et les jeunes sont là. Juste avant ,les quadragénaires et plus discutent dans les bars des alentours se souvenant de vieux concerts des allemands et parlent comme des anciens combattants. Les jeunes les écoutent les yeux grands ouverts essayant de palper ces moments d’histoire du Hard Rock. Parce que le Rock est un éternel recommencement ; les anciens qui racontent, les jeunes qui écoutent et qui deviendront des anciens, qui un jour…

Scorpions joue à la maison ce soir et ils veulent frapper fort les esprits. Un jour avant; ils ont annulé leur prestation de Tours afin que Klaus Meine puisse reposer sa voix et être en forme ce soir. Ils ne veulent pas rater leur rendez-vous avec la Capitale.

Pour les avoir vus à la Hellfest cette année avec leur prestation plus que moyenne, je peux d'ores et déjà vous dire qu’au POPB Scorpions a fait tomber sa carapace prétentieuse pour nous montrer son vrai caractère, sa vraie puissance, sa générosité.
 

Scorpions billet 1984


Il y à 27 ans, le 29 Février 1984, Scorpions inaugurait Bercy pour son premier concert de Rock avec Mama’s Boys en première partie, ils allaient donc marquer la salle pour l’éternité et écrire une page du Hard Rock. Ce jour là, j’y étais et les souvenirs allaient bientôt revenir…

La salle est remplie, les générations sont là, elles veulent toucher, sentir une part d’un rêve lointain, d’une gloire sur le départ. Une époque, un groupe mythique qui a connu des hauts et beaucoup de bas ces dernières années et qui sont là pour nous dire Adieu.

Ok cela peut paraitre cliché mais une réelle tension est palpable. On regarde Bercy qui lui n’a pas trop vieilli, ces structures rouges en acier, ces immenses escaliers, ces 2 écrans géants trop petits par rapport à l’enceinte.
 

Scorpions / Paris Bercy 2011 / Rudolf


Le mythe, le mythe, on y est ? On parlera encore dans 25 ans de ce concert ? On a payé plus de 65 € pour vivre un instant magique en espérant ne pas revivre un concert de Scorpions jouant dans un Zénith a moitié rempli (époque Eye II Eye) où de vieux fans dansaient des slows langoureux emplis de sueur âcre digne d’une fin de soirée de l’amicale des pécheurs de grenouilles rousses de la Haute-Loire en pays du Velay.

Non, ce soir Scorpions est à la maison, à l’aise et heureux. Ils ont même mis une avancée scénique qui va jusqu’au milieu de la salle où les musiciens vont souvent pour partager ce moment magique avec nous, au cœur de Bercy. Scorpions est là pour se dire : « ce soir c’est la dernière fois que je ferai tel accord ici, tels paroles ici… » Émotion.
 

Scorpions / Paris Bercy 2011


La setlist est de rêve bien sûr. On commence par « Sting In The Tail » qui décrit bien le groupe avec des images d’archive défilant sur le fond de la scène du plus grand Festival Metal jamais organisé datant de 1983 : l'US Festival, avec l’hélicoptère qui les amenait sur une scène qu’ils partageaient avec Van Halen, Ozzy, Judas Priest, Quiet Riot

Ensuite on plonge dans les classiques avec « Make It Real », « Bad Boys Running Wild », « The Zoo » avec la scène entièrement recouverte de différents écrans où le nom du titre n’arrête pas de clignoter ; « Coast To Coast » où Klaus peut reposer sa voix en venant sur scène avec une guitare, « Loving You Sunday Morning » qui nous remplit la cornée de larmes de souvenirs.

On a tous en tête, nous les anciens, cette merveilleuse nuit de 1984 où Scorpions était venu illuminer notre nuit parisienne après le succès mondial de leur album Animal Magnetic.
 

Scorpions / Paris Bercy 2011 / Klaus Meine


Ce soir Klaus est en forme, on a oublié le problème de voix qui a fait que Scorpions a parfois du annuler certaines représentations. Le chanteur fait l’une de ses prestations les plus puissantes et émouvantes de ces 20 dernières années tout en nous jetant des baguettes.

Sur « Holiday », Klaus nous dit et votre humble serviteur s’en souvient : « Vous souvenez-vous de 1984 où j’ai eu un problème de voix. Vous m’avez aidé sur « Holyday » et votre performance a été gravé sur notre album World Wild Live ». Silence dans l’enceinte pour laisser remonter des souvenirs qui n’attendaient que ça pour refaire surface. Je suis à ce moment là en plein flashback, Scorpions faisant la pyramide, les cheveux longs de Rudolph, le violon des McManus, … notre jeunesse, quoi !
 

Scorpions / Paris Bercy 2011 / Kottak Attack


Le professionnalisme se ressent à tout moment à travers ce show : le solo de batterie de James Kotttak est éblouissant par ses artifices à la limite peut-être du cliché mais plaisant. Déjà que ce batteur est un gros pro, mais il faut voir les images diffusées derrière lui où on le voit se mettre en scène dans des vidéos au travers des différentes pochettes du groupe avec même un clip « Fly to the Rainbow » ou « Lovedrive » où il était encore très loin de faire partie du groupe. Sa batterie est sur une structure qui monte ou descend suivant les titres. Au moment où il boit une bière sur la vidéo, il en a une dans la main derrière son kit. Quand je vous dis que le gars est un showman, ce n’est pas rien. Son nom s’affiche tout autour de la batterie sur les écrans ainsi que sur sa batterie. Il nous sort le grand jeu avec son lot de T-shirt « Kottak Attack », et nous dit même : « You Kick Ass » (écrit au dos), nous montrant ses tatouages « Rock ‘n Roll Forever » ou son nom inscrit sur son torse.
 

Scorpions / Paris Bercy 2011 / Rudolf Schencker


Ce soir pas de briquet qui ont fait la renommée des allemands mais de jeunes filles qui forment un cœur avec pouces et majeurs réunis des deux mains… ouh que c’est beau ! Même dans un monde de technologie où des milliers de smartphones immortalisent ce concert, les sentiments restent les mêmes. On a tous envie de sentir ce sentiment d’amour, d’étincelle impalpable et inoubliable.

On sait qu’ils ne reviendront jamais ici, les musiciens aussi. Ils nous applaudissent, nous regardent dans les yeux légèrement humides avec des instants qui remontent dans nos souvenirs lointains et particulièrement sur des titres comme « Send Me An Angel », « Still Loving You », « Wind Of Change » ou « When The Smoke Is Going Down ».

Avant les rappels, sur « Big City Nights », les images qui s’animent sur les écrans géants nous en mettent pleins la vue. Des images de mégalopoles aux néons qui brillent avec des vidéos du groupes dans les années 80’s.

Rudolph Schenker change de Flying V entre chaque chanson, parfois elles ont le logo de Volkswagen, parfois celui de Mercedes, parfois en version acoustique, parfois avec un petit pot d’échappement d’où sort de la fumée. Il court partout et tient une forme phénoménale à 63 ans.
Il saute, monte sur les structures métalliques entourant la batterie de James Kotttak. Sur « Blackout » il revient sur scène déguisé comme sur la pochette du même album avec les fourchettes dans les yeux.

Mathias est plus discret mais nous sort tout de même un gros solo au milieu de Bercy avec « Six String Sting ».
 

Scorpions / Paris Bercy 2011 / Klaus Meine back


Merci à Scorpions pour cette cure de jouvence qu’ils nous ont donné. Visiblement cela leur réussit aussi, car entre la prestation de 1984 et celle de ce soir on retrouve pas moins de 13 titres.

Que dire de plus… Scorpions a contaminé à nouveau Bercy d’un bon coup de venin comme il l’avait fait en cette soirée inoubliable de 1984. Après ce qu’ils viennent de faire ce soir on espère qu’ils feront une tournée d’Adieu tout les 2 ans comme Aznavour jusqu’à leur 87 printemps en maintenant une forme pareille.

N’est ce pas un autre allemand, philosophe celui-ci, qui disait « La musique est la langue des émotions. » … Emmanuel Kant.
 

Lionel / Born 666

Setlist (en gras les titres également joués en 1984) :

Sting In The Tail
Make It Real
Bad Boys Running Wild
The Zoo
Coast To Coast
Loving You Sunday Morning

The Best Is Yet To Come
Send Me An Angel (Acoustic)
Holiday (Acoustic)
Raised on Rock
Tease Me Please Me
Dynamite
Kottak Attack
Blackout
Six String Sting
Big City Nights

Rappel 1:

Still Loving You
Wind Of Change
Rock You Like A Hurricane

Rappel 2:

No One Like You

Rappel 3:

When The Smoke Is Going Down (Acoustic)
 

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