Serenity (+ Mooncry) à  Pratteln en Suisse (22.03.2012)

Les autrichiens de Serenity ont, ce mois de Mars, démarrés une petite tournée, accompagnée en Suisse des allemands de Mooncry et au Royaume-Uni des locaux de Pythia.

La Grosse Radio Metal ayant assisté au concert en Suisse, voici le report :


MOONCRY

Le premier groupe à monter sur scène, ce sont les allemands de Mooncry et … c'est long, très long. Trop long.

Le problème principal de Mooncry vient de leurs compositions, dans un registre heavy mélodique plutôt banal, mais trop peu inspirées malgré des apports progressifs qui n'aident pas à rentrer dans les morceaux. Pourtant, le premier n'était pas mauvais, et donnait envie de découvrir la suite du set des allemands. Mais voilà : au bout de sept pistes, ça devient très difficile à supporter, les longueurs s'accumulant, l’essoufflement se faisant grandissant, et l'ennui étant déjà bien installé.

Le manque de diversité des titres n'aide pas, il faut bien le dire, à entrer dans leur univers. Les riffs semblent répétitifs, ainsi que les structures malgré leur durée. Pourtant, quelques bons points sont à noter, notamment la complicité entre les membres sur scène (malgré un manque de communication avec le public), et un chanteur qui est loin d'être mauvais, assurant ses parties de chant sans réel problème de justesse.  Si Sali Hasan aura quelques problèmes pour parfois se faire entendre, et se sent obliger d'y aller un peu trop fort, on placera cela plutôt sur le compte d'un son qui n'est pas toujours génial (la batterie et la basse font mal aux oreilles), plutôt que sur les compétences d'un frontman qui, sans être génial, est très correct, du moins sur le chant. Il sait aussi occuper la (petite) scène, mais manque un peu de charisme, dommage.

Autre problème du set de Mooncry, au sein même des compositions : trop de mélodique, tue le mélodique. Le combo souhaite combiner une musique plutôt axée heavy metal avec beaucoup de parties de clavier, et d'instants plus doux, sensuels. Sauf que le chanteur n'a aucune sensualité, et ne procure absolument aucune émotion sur ces moments de calme. On préfère nettement quand les guitares font main basse sur le piano et lâchent les riffs. Et, en plus d'être affreusement répétitif, ce clavier intervient trop souvent, et les morceaux sont bien trop sages, calmes et n'emportent pas l'adhésion. Les mêmes ficelles n'en finissent plus de s'étirer, et on préfère encore quand c'est les parties de guitare qui sont trop similaires que ce piano et ces moments « émotionnels » qu'on préférerait rayer du set.

Ainsi, Mooncry va devoir travailler, en plus de sa cohésion scénique, sur des compositions qui ont un mal de chien à fédérer une fois jouée en live. Car, si sur album, elles peuvent peut-être fonctionner, en live, ce n'est pas pareil. Ne perdons pas espoir car Mooncry a du potentiel qui ne demande qu'à être exploité, à eux maintenant de savoir surprendre et conquérir.


SERENITY

Les autrichiens de Serenity, tête d'affiche de cette soirée, arrivent enfin sur scène au son d'une introduction bien sympathique. Puis ils commencent sur « Rust of Coming Ages », tirée de Fallen Sanctuary (à mon sens, leur meilleur album). Parfois on a comme la sensation qu'un groupe, rien qu'à son intro, va assurer et donner tout ce qu'il a. Pas de surprises, c'était bien le cas ce soir, et autant briser le suspens : sur scène, avec un son adéquat, Serenity est un véritable rouleau compresseur.

Le power metal du groupe a une particularité : si parfois, il évoque d'autres formations du genre (Kamelot ou Sonata Arctica, par exemple), sur scène, il explose littéralement. Mais pas dans un chaos indéterminable, non. Chez Serenity, tout est carré et maîtrisé, tout en restant à la fois spontané, inventif et vivant. La bonne humeur des musiciens, la communication avec le public et l'énergie qu'ils mettent pour donner une âme aux pistes qu'ils jouent sont les principales qualités scéniques du groupe, qui profite de morceaux en général plutôt énergiques et puissants pour conquérir la foule. D'ailleurs, on constatera avec la setlist (qui sera ci-dessous) que le combo, en plus de privilégier des titres à la rythmique efficace et faisant secouer la tête, a su trouver une très bonne répartition entre leurs 3 albums. Ainsi, on pourra profiter de morceaux en provenance de chacun, et tous sont bons une fois le live passé par là (malgré mes appréhensions initiales concernant ceux de Death & Legacy).

Serenity

Enfin, dire que tout repose sur les compositions serait oublier un acteur principal de la grande réussite d'un set carrément inoubliable : Georg Neuhauser. Sur CD, c'est déjà un (très) bon chanteur, mais une fois sur les planches, l'autrichien est carrément dans son élément, et éclipsera presque ses compères, un peu plus discrets (même si, comme pour Mooncry, la complicité entre les membres du groupe semble être bien réelle). Parlons de Georg un peu plus tard, penchons nous sur les quelques ch?urs apportés par le claviériste Mario Hirzinger et le bassiste Fabio D'Amore, le deuxième nommé semblant même posséder des qualités vocales lui aussi. Ils se feront plus remarquer par cela que le batteur Andreas Schipflinger et le guitariste Thomas Buchberger. Et le groupe vient également avec une invitée, la charmante française Clémentine Delaunay (ex-Whyzdom), qui intervient plusieurs fois : sur « Fairytales » tout d'abord (initialement avec Sandra Schleret ex-Elis), où sa belle voix grave donne la réplique idéalement à celle de Georg, mais également sur « Journey's End » (qu'ils jouent pour la première fois), ou encore « Serenade of Flames » où elle remplace Charlotte Wessels (Delain). Et les prestations de la jeune femme sont convaincantes, les voix très bien accordées, et c'est toujours un plaisir que de la voir apparaître sur scène.

Serenity

Retour sur Georg : il assure. Que dire si ce n'est qu'il est charismatique, souriant, avec une voix quasi-irréprochable côté justesse, et que sa proximité avec les personnes présentes devrait donner exemple à certain(e)s. Incontestablement l'un des piliers de Serenity, il se démarque parmi les meilleurs vocalistes du genre. Comme la perfection n'existe pas, adressons un petit reproche au chanteur : une tendance à parfois en faire trop dans les tons « dramatiques » de sa voix.

Côté setlist, on retrouve des pistes cultes du groupe : que ce soit les excellentes « Velatum » ou « Engraved Within », qui viennent conclure avec brio un set de très bonne facture. Nous n'oublierons pas les quelques ballades que sont « Journey's End » et « Fairytales » qui ne viennent nullement briser l'énergie, donnée par « Forever » ou « New Horizons » par exemple. Pour faire simple, l'alternance parfaite est trouvée : déjà, les morceaux sont suffisamment diversifiés pour ne pas lasser, et afin de ne pas créer la lassitude, ils décident également de jouer sur une diversité entre le set lui-même.

Je pense que je n'ai pas besoin d'expliciter davantage. Si les autrichiens passent près de chez vous, n'hésitez pas une seule seconde à vous rendre à leur excellent concert, car vraiment, on risque d'entendre reparler d'eux dans l'avenir, j'en suis quasiment certain. A revoir au plus vite.

Photos par ©Tiffany Edighoffer
 

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