Kreator + Morbid Angel au Bataclan (06.11.2012)

Kreator met le Bataclan à feu et à sang

 

En tournée pour promouvoir Phantom Antichrist, Kreator a donné un concert du feu de Dieu au Bataclan, avec une furie infernale et une énergie imparable. Avant les allemands jouaient les Floridiens de Morbid Angel, qui ont donné un concert death metal dans les règles de l’art. Deux piliers du metal extrême étaient réunis ce soir-là.

MORBID ANGEL

C'est avec une intro inquiétante que les quatre musiciens de Morbid Angel entrent en scène et commencent avec l'habituel enchaînement "Immortal Rites" et "Fall From Grace", utilisé lors de la tournée. Ce début de concert pouvait laisser à présager que le groupe ne joue que des titres de ses deux premiers albums, comme cela avait été annoncé. Il n'en n'est rien, le groupe enchaîne ensuite sur "Rapture", issue de Covenant, et jouera les titres habituellement joués dans la tournée, dont certains du dernier album en date, Illud Divinum Insanus, et même un titre de Formulas Fatal ToThe Flesh, période avec Steve Tucker au chant, Bil-Ur Sag.

Faut-il crier à l'arnaque pour autant ? Certainement pas, car Morbid Angel donnera pendant 1h15 un show de qualité, avec un son massif fasant la part belle aux riffs malsains dont Trey Azagthoth a le secret. Lui et son acolyte Destructhor à la guitare sauront alterner solos bruitistes et mélodie pendant que le batteur Tim Yeung et le bassiste David Vincent assurent la rythmique implacable des titres plus agressifs les uns que les autres.

Destructhor Morbid Angel

Toujours aussi impressionnant vocalement, David Vincent déverses ses vocaux d'outre-tombe sans sourciller, se montrant agressif sur "Nevermore" ou inquiétant sur "Where The Slime Live". En plus de garder la forme vocalement, le hurleur est toujours aussi bon frontman, en arrivant à déployer son charisme auprès de l'ensemble des spectateurs, en les faisant chanter et en les complimentant. Il ira même jusqu'à dire que Paris "a toujours été un bastion du metal extrême".

Côté public, les mosh sont présents en fosse, et ce dès le deuxième titre joué. L'excitation est palpable, les fans en veulent et son décidés à exprimer leur rage. On remarquera que la fosse est cependant relativement calme hors du moshpit, ce qui montre que, même si une bonne partie des spectateurs apprécient la venue de Morbid Angel, le groupe floridien n'est pas l'attraction principale de la soirée.

David Vincent Morbid Angel

Fidèle à lui-même, Morbid Angel a su ravir ses fans en servant un set rôdé et bien orchestré, laissant la part belle aux titres old-school, bien que le concert ne se soit pas passé comme il avait été annoncé.

Setlist :

Immortal Rites
Fall From Grace
Rapture
Maze of Torment
Sworn to the Black
Existo Vulgoré
Nevermore
Lord of All Fevers and Plague
Chapel of Ghouls

Rappel :

Where the Slime Live
Blood on My Hands
Bil Ur-Sag
God of Emptiness
World of Shit (The Promised Land)

KREATOR

Après le death metal de Morbid Angel viennent les thrashers de Kreator, précédés par une vidéo d'introduction projetée sur un rideau qui, sur fond de Johnny Cash, retrace l'ensemble de la carrière du groupe, album par album, jusqu'au petit dernier, Phantom Antichrist. Arrive alors l'intro "Mars Mantra", qui annonce le debut du concert, qui commence sous les chapeaux de roues avec un "Phantom Antichrist" détonnant.

Headbanguant en beau diable, le leader Mille Petrozza est déchaîné. Allignant riffs assassins et rythmiques agressives, le frontman se montre bien en voix, laissant éclater toute sa rage sur des missiles tels que "Phobia" ou "Civilisation Collapse" et module son phrasé et son interprétation pour coller à l'ambiance plus poignante de "Voices Of The Dead", sans jamais montrer de signe de faiblesse.

Mille Petrozza Kreator

Les autres musiciens, plus en retrait sur la scène, ne sont pourtant pas en reste dans la maîtrise de l'instrument. S'il ne prend plus de micro, le massif Ventor martèle toujours sa batterie avec autant de hargne, soutenu par le bassiste carré Christian "Speesy" Giesler. Le soliste finlandais Sami Yli-Sirniö n'est pas en reste et se montre juste dans ses solos agressifs comme dans les parties plus mélodiques. Son solo de guitare acoustique qui introduit  "United in Hate" mettra un peu de fraicheur dans cette ambiance de souffre.

Ambiance qui est bien maintenue par le public, complètement déchaîné. Un large moshpit démarre en même temps que le concert et ne cessera de s'agrandir jusqu'à l'enchainement final de "Flag Of Hate" et "Tormentor". Courant et cognant à tout va, le public fera même un wall of death sans que personne ne lui demande avant le titre récent "Civilisation Collapse", preuve que le dernier album en date du groupe est bien reçu par les fans.

Christian 'Speesy" Giesler Kreator

Le groupe a donc eu raison de le mettre en avant dans le set, en le représentant avec cinq titres, de l'épique "From Flood Into Fire" au sulfureux "Death To The World". Le groupe n'oublie cependant pas ses débuts, en ressortant "Extreme Aggression" et en conservant les classiques comme "Pleasure To Kill". Les autres tubes comme "Phobia" ou "People Of The Lie" répondent toujours présent.

Si le choix des titres est judicieux, la tenue du show surprend par son rythme effréné. Pied au plancher, Kreator mitraille le public en enchainant les chansons sans répit. La leçon du dernier concert parisien (à l'Elysée Montmartre en 2010), qui contenait quelques temps morts, a été retenue et le groupe sort les crocs sans jamais les ranger. Les qualités de frontman de Mille Petrozza sont cependant toujours présentes : il se montre crédible dans ses interventions en distillant ce qu'il faut d'agressivité.

Aidé par un son puissant et équilibré, Kreator a su donner un show thrash exemplaire, en mêlant rage et vélocité à la perfection. Le parti-pris est clair et si des titres mélodiques du groupe, comme "Violent Revolution", sont présents, Kreator entend bien convaincre le public en sortant les crocs, sans jamais les cacher. Mission réussie pour un groupe qui aura fait des merveilles en cette année 2012.

Christian "Speesy" Giesler Kreator

Setlist :

Personal Jesus (sur bande)

Mars Mantra (sur bande)
Phantom Antichrist
From Flood Into Fire
Enemy of God
Phobia
Hordes of Chaos (A Necrologue for the Elite)
Civilization Collapse
Voices of the Dead
Extreme Aggression
People of the Lie
Death to the World
Coma of Souls / Endless Pain
Pleasure to Kill

Rappel :

The Patriarch (sur bande)
Violent Revolution
United in Hate
Betrayer
Flag of Hate
Tormentor

Until Our Paths Cross Again (sur bande)

Pour visiter le site de notre photographe, un seul lien :
http://www.yog-photography.com

Photos : © 2012 Nidhal Marzouk  / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 

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