Paris Metal France Festival 5 : 1er jour (vendredi 11 janvier 2013)

Le cinquième et dernier volet de la saga du Paris Metal France Festival s’est ouvert d’une manière magistrale ce vendredi 11 janvier 2013 avec une soirée très orientée thrash metal.

L’affiche était alléchante et regroupait un véritable best of du metal violent français des années 90 : Aggressive Agricultor, No Return, Agressor, Mercyless et Loudblast. Cela aurait été une affiche de rêve en 90, ça a été une affiche de rêve en 2013. Et de constater que la patate et la rage sont toujours bien présentes est une preuve supplémentaire de la qualité de la scène française.

6 :33 & ARNO STROBL :

Des intrus étaient cependant présents. Intrus à qui on a confié la responsabilité d’ouvrir le festival : il s’agit d’un rassemblement déjanté nommé 6 :33 & Arno Strobl.

 

Mais que faisaient-ils là ? D’une part, leur musique se distingue du reste des formations. D’autre part, ils ne jouent pas du thrash ou du death metal. A vrai dire, j’ai cherché pendant tout le concert comment on pourrait les qualifier. J’en suis réduit au terme générique de « metal expérimental et scénique ».

J’avoue que j’ai dû rassembler toute les ressources de mon dictionnaire pour en arriver à quelque chose de cohérent. J’hésitais avec gros bordel festif core jazz metal à clown…

Le metal et les sons lourds sont bien présents, le côté expérimental est représenté à travers une richesse musicale qui ne rechigne devant aucune influence aussi jazzy soit elle par instant, et quant au jeu de scène, le théâtre de rue n’est pas loin.

Bref, ces ovnis, ces intrus dans une soirée thrash ont eu toute leur place ici : la rage, la créativité et la qualité de leur prestation ont très bien faits le lien entre les anciens, les classiques et la « nouvelle scène ».
 


Je sais que bon nombre de spectateurs ont regretté d’avoir raté leur prestation (et oui, se rendre à un festival qui débute un vendredi à 16h30 dans Paris n’est pas toujours évident).

Quoiqu’il en soit, ces musiciens cagoulés et masqués accompagné d'une légende de l'underground metal francophone (qui a dit Carnival in Coal ?) ont su communiquer un peu de leur folie ! Et je vais désormais mettre cette formation dans mes priorités à voir et à revoir…

Setlist (peu de chansons, mais chacune est un long spectacle):

-Order of the red nose
-I like it
-(I should have known) Her Name was Boogie
-M.I.D.G.E.T.S.
 

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AGGRESSIVE AGRICULTOR :

Quand les Aggressive Agricultor montent sur scène, on sent que la fête continue… Ils ont sans contestation possible remporté le prix du meilleur costume rural de la soirée, avec Stef qui fait une petite exception stylistique en arborant le look « agriculteur à la plage ».


Notre quatuor fermier nous sert une fois encore une présentation des meilleurs produits du terroir comme « j’ai un beau tracteur », « Léon le gros porc », « René le roi du metal » et la magnifique hymne qu’est « longue vie au bétail ».

En fait, je pourrais vous citer l’intégralité de la setlist :
- J’ai un beau tracteur
- Je vais en ville
- Je redescends au village
- La voie lactée
- Léon le gros porc
- Mariage agricole
- L’amour rural
- One Seven
- Gélosia débile
- René le roi du metal
- Consanguinité
- Longue vie au bétail
- Ultra def
- OGM lacrymogène
- Ma charrue

Ce que j’aime chez Aggressive, c’est qu’on sent qu’ils prennent leur pied sur scène. Et du coup, le public aussi.

Bref, tout est bon dans le cochon, c’est bien connu !
 

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MERCYLESS :

Sombre, agressif, pesant, massif, old-school. Mercyless est venu donner une prestation destinée à nous faire passer sous un tank et gâter les death metalleux que nous sommes.

En arrière plan, un immense visuel de Jésus sur sa croix qui nous rappelle l'album Abject Offerings de 1992 et surtout, nous place direct à l'âge d'or du Death et du Thrash. Que demander de plus ?

Une prestation directe, sans concession, dans la plus pure tradition Mercyless. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le démarrage est survolté avec un « Substance of Purity » exécuté façon « en-plein-dans-ta-face ». On a rarement l'occasion de prendre un son pareil dans les tympans et ce soir on sera servis.

L'ambiance est noire, malsaine, les regards se dirigent vers les musiciens qui exécutent les titres les plus old-school à la perfection, setlist excellemment bien programmée pour le show, avec « A Message for All Those Who Died » indispensable, qui disperse littéralement les foules dans un pogo sans merci... mais aussi « Abject Offerings » ou encore le massacre auditif qu'est « Spiral of Flowers ».

Entre les titres, les silences sont de mise, les musiciens ne communiquent pas avec le public, y compris le leader, Max Otero, et l'on aura juste droit à quelques plages atmosphériques et des extraits de journal TV en fond sonore... D'un côté cela ajoute à l'ambiance malsaine du set, mais d'un autre forcément, le contact avec le public se disperse légèrement, ce public old-school en quête de communication, (mais aussi de câlins et de bisous pour ceux qui se souviennent du concert de Violator au Klub l'an dernier !).

Qu'à cela ne tienne, la qualité de la prestation reste de mise tout au long du set et Mercyless me procure véritablement une claque que je retiendrai à jamais dans mes souvenirs de métalleuse.

La reprise de « Evil Dead » en fin de set tombe à pic et anime les foules dans un géant pogo central ! Chantée par tout le public autour de moi, la reprise de Death finit le show en apothéose.

Setlist :

1 Substance of Purity
2 Infamy
3 A Message for All Those Who Died
4 God is Dreaming
5 Without Christ
6 Abject Offerings
7 Probably Impure
8 Spiral of Flowers
9 Burned at the Stake
10 Evil Dead (Cover Death)

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NO RETURN :

On poursuit avec les poids lourds du thrash/death avec le groupe qui revient toujours malgré leur nom. J’avoue que le choix du « nouveau » chanteur L.Chuck D. était bien senti. Il a un petit air délicat de Johan Hegg (le frontman d’Amon Amarth) ; ça doit être l’effet barbe et stature massive. Bref, le charisme est là. Cela ne diminue en rien la prestation sans faute du reste du groupe, dont Alain le dernier rescapé de la formation d’origine.

Le renouveau de No Return m’avait déjà sauté aux yeux (et aux oreilles au Motocultor 2012) et maintenant je sais que ce n’était pas juste accidentel. Non, No Return est bien là à nouveau, et ils sont partis pour durer une décennie de plus.

L’ouverture de leur show avec Bordeline, un titre récent, montre bien que la continuité musicale est là, sans pour autant renier un glorieux passé, comme le montre le dernier titre achevant le spectacle : l’excellent Vision of Decadence (1990 !).

Une grosse prestation de No Return ce soir sur la scène du Divan du Monde !

Setlist :

- Borderline
- Rising
- Inquisitive Hegemony
- News Item
- Fantastic Mind
- Backdoor
- Civil War
- Vision of Decadence

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AGRESSOR :

La dernière édition du PMFF ne pouvait pas se faire sans AGRESSOR, un des pionniers du genre, qui va mettre une ambiance macabre et nous asséner un concentré de coups avec des morceaux plus incisifs les uns que les autres... entre « Medieval Rites », « Deathreat », ou encore « Warrior Heart », le public est totalement frénétique ! Les pogotteurs n'en finissent plus de pogotter, les slammeurs de slammer... on croirait que cette fin du monde ils ne l'ont jamais vue arriver et qu'ils veulent provoquer l'apocalypse au Divan du Monde, ce soir là !


 

Ambiance stroboscopique, froide, directe, d'une violence inouïe. Le son est encore une fois au rendez-vous, quoique la salle ne délivre pas suffisamment de puissance de ce côté-là.

Heureusement l'on peut entendre les instruments assez clairement, notamment les deux guitares et l'on se régale à observer la frénésie et la régularité du batteur jusqu'à la fin du set. Un monstre. On atteint l'apogée sur un «Deaththreat » totalement survolté suivi de près de d'un « Someone to Eat » et de « Bloodshed ». Un enchaînement surhumain mais les Thrashers sont encore debout prêts à accueillir Loudblast comme il se doit !

Setlist :

1 Medieval Rites
2 The Sorcerer
3 Hyaloid
4 Overloaded
5 Warrior Head
6 When Darkness
7 Deathreat
8 Someone To Eat
9 Bloodshed

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LOUDBLAST:

Le moment le plus attendu de la soirée était l'arrivée de Loudblast sur la scène du Divan et je crois que le public ne s'attendait pas à tant de surprises. Le show a été l'un des plus grands de Loudblast qu'il m'ait été donné de voir, l'un des plus émouvants aussi. Le groupe rendra en effet un très bel hommage aux organisateurs de ce Festival et à leur contribution pour faire revivre le Death et le Thrash old-school français dans cette dernière édition du PMFF. Le nom de Phil'em All sera scandé par une foule émue.

Mais passons maintenant au vif du sujet, puisque la première incision qui pique était « Flesh » lorsque le groupe débarque sur scène en très très grande forme avec un Stéphane Buriez qui grimace immédiatement en direction du public ! On aurait dit qu'il vient de s'échapper d'une cage aux fauves et semble totalement surexcité d'être devant son public. Il nous regarde. Le public se regarde, et il regarde Stéphane de nouveau. Celui-ci grimace. Il nous envoie un riff avec une patate démentielle. Le public se regarde et dit...oké.

A partir de ce moment seuls les plus grand algorythmes (c'est voulu) peuvent dénombrer la quantité de slams, de clashs dans le pogo, de cheveux remués voire tombés pour la noble cause. Pas d'explications rationnelles quand on prend son pied.

Ca enchaîne avec deux extraits de leur dernier album, intitulé Frozen Moments Between Life And Death, qui passent merveilleusement bien sur scène comme ce « Emptiness Crushes my Soul » très efficace.

Pas de grande révelation au niveau setlist jusqu'à ce que Stéphane nous demande si l'on aime le sexe. On se regarde, on répond que oui. Du coup, c'est sur fond d'images porno que Loudblast enchaîne avec un « Cross The Treshold » débordant de sensualité metallesque que le show prend des allures de véritable festin lubrique.

Sur « The Horror Within », 666 Torturer du groupe de Black Metal parisien Arkhon Infaustus vient prêter main forte à Loudblast à la basse et au chant. Le duo fonctionne parfaitement, compte tenu de la puissance délivrée par les deux frontmen, et l'on ne s'attendait pas à plus de professionnalisme de la part de notre invité d'honneur. Une jolie demoiselle monte sur scène pour venir se frotter sensuellement à Stéphane Buriez avant de chercher du réconfort auprès des autres musiciens. Le jeu du sang froid/sang chaud amuse la galerie et en particulier Stéphane Buriez. Mais il fait preuve lui-même d'un sang chaud vivace lorsqu'un slammeur lui envoie un pied de micro en pleine face et que ce dernier s'énerve et crache sur le malheureux ivrogne.

Vous connaissez cette sensation familière lorsque le sol s'ouvre à vos pieds, lorsque vous perdez le contrôle de vous-mêmes ? C'est celle que me procure l'intro d'Orgasmatron sur lequel le groupe a décidé d'enchaîner par la suite !  Sibylle Colin-Tocquaine de Witches débarque sur scène pour chanter en duo avec Loudblast avant que Stéphane n'annonce l'arrivée d'un Dieu sur les planches... Christophe Godin ! Le public est en délire total, mais ce qui se passe sur la scène est encore plus démentiel. Les guitaristes, le bassiste se mêlent sur scène et s'amusent comme des gosses sous nos yeux émerveillés.
 

Les métalleux en redemandent et Loudblast balance un « Mandatory Suicide » avec Arno Strobl qui revient pour le chant. Inutile de vous dire que la salle est en délire et chante intégralement le titre en duplex.

Dans un tout autre registre, le show sera clôturé par une dernière reprise, celle de « Bark At the Moon » d'Ozzy, une fin hélas trop rapide au goût de certains qui n'ont pas vu le temps passer... mais le PMFF c'est sur trois jours, alors il reste encore énormément de travail à faire pour les organisateurs, afin de préparer les deux autres journées du Festival, qui seront elles aussi bien chargées.

 

Setlist:

1 Flesh
2 Emptiness Crushes My Soul
3 Neverending Blast
4 Cross The Threshold
5 My Last Journey
6 The Horror Within (guest : 666 Torturer - Arkhon Infaustus - basse/vocaux)
7 Orgasmatron (guest : 666 Torturer / Sibylle Colin-Tocquaine – Witches / Christophe Godin - guitares)
8 Mandatory Suicide (guest : Arno Strobl – ex-Carnival in Coal)
9 Bark At The Moon (Guest : Arno Strobl / Sibylle Colin-Tocquaine / Christophe Godin)
 


Katarz &  Thomas Orlanth

Live reports 6:33 & Arno Strobl, Aggressive Agricultor et No Return : Thomas Orlanth
Live reports Agressor, Mercyless et Loudblast : Katarz

 

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