SepticFlesh, Fleshgod Apocalypse et Carach Angren à  Paris, Colmar et Lyon

En cette année pluvieuse qu'est 2013, SepticFlesh nous ramène un peu de soleil de Grèce, mais aussi d'Italie et des Pays-Bas puisqu'ils nous proposent une affiche monstre : SepticFlesh, Fleshgod Apocalypse et Carach Angren (rien que ça !), accompagnés par les jeunes grecs de Descending. La Grosse Radio n'a évidemment pas pu rater un évènement pareil et s'est rendue à plusieurs dates françaises de la tournée. Voici le verdict de l'équipe à Lyon, Paris et Colmar...

Descending

Ce sont les grecs de Descending qui ouvraient le bal lors de cette tournée évènement, tâche délicate si on considère l’affiche. On est cependant surpris de voir des musiciens avec un air relativement jeune monter sur scène, mais qui sont loin d’être inexpérimentés pour autant. De manière assez surprenante pour une première partie, le son est agréablement bon, laisse bien entendre chaque instrument, et ne fait que confirmer que ce groupe n’est pas là pour faire de la figuration.

Sans être forcément totalement génial ni original, le death métal mélodique délivré par Descending est très convaincant. L’exécution des musiciens est bonne, avec mention spéciale pour le batteur dénommé Antony, qui a délivré une performance en tout point époustouflante, mêlant raffinement, puissance et feeling. Il est le cogneur qui a le mieux joué ce soir-là, et pourtant, les autres batteurs n’étaient pas vraiment des chèvres paralytiques. On passe donc un bon moment avec ces petits jeunes qui ont de l’envie, et on les comprend ! Un groupe qu’il pourra être intéressant de surveiller à l’avenir.


tfaaon
(Divan du Monde, Paris)

Descending

L’avis de Unna : Autant dire que, vu l’affiche impressionnante proposée, Descending n’est pas très attendu ce soir (pour ne pas dire pas du tout). Pourtant, le jeune groupe grec prouvera qu’il sait tenir la scène et être professionnel. Personnellement, je me suis rapidement ennuyé : leur death mélodique agrémenté d’éléments indus m’a semblée relativement répétitif et déjà entendu ailleurs. Ceci dit, je salue la performance du groupe, notamment celle du batteur.


(Grillen, Colmar)

L'avis de Ondkrake : Leur son est plutôt correct et même si le monde n’afflue pas au devant de la scène, nos p’tits grecs tentent d’envoyer la purée avec des attaques rapides, mélodiques, mais un brin timide. En soit c’est quand même efficace. Leur lourdeur progressive se ressent bien et interroge la curiosité. Cependant, malgré une envie réelle de tout retourner, des lights assez envoutants et une maîtrise scénique intéressante, la mayonnaise ne semble pourtant pas prendre énormément. Mais ils se donnent pleinement et auront eu le mérite d’avoir assuré un show très appréciable, largement audible avec un minimum de jeu de scène. Une bonne découverte studio qui, manifestement, se confirme être intéressante en live.


(CCO de Villeurbanne, Lyon)

Descending

Carach Angren

Carach Angren, deuxième groupe de la soirée seulement, monte sur la scène du Grillen de Colmar, et l’on sent que les choses sérieuses commencent déjà. Il se trouve que mon avis sera à l’opposé de mon collègue Antoine (à lire ci-dessous). Connaissant très bien leur discographie, et ayant été particulièrement déçu de leur dernier album notamment à cause du son (lire la chronique ici), je ne les attendais pas particulièrement ce soir. Et puis, je me suis rappelé de leur prestation très réussie il y a trois ans, en première partie de Dark Funeral

Figurez-vous que le show de ce soir était encore plusieurs crans au-dessus de ce que j’imaginais. Malgré l’absence (attendue) d’un bassiste ainsi que celle (moins attendue) d’un second guitariste, le groupe envoie la sauce autrement mieux que sur leurs deux derniers albums. La qualité de la balance et du mix (toujours au top au Grillen) y joue beaucoup. Le groupe, très professionnel, joue forcément de la caricature et du second degré, et garde cette attitude très sérieuse (façon Immortal), mais aussi très théâtrale. Selon moi, cet aspect colle très bien à l’univers développé par le groupe, notamment lorsqu’on connaît le goût du chanteur pour la dérision. Les chansons s’enchaînent, tantôt agressives, tantôt mélodiques, mais toujours très émotionnelles, et, bien qu’elles puissent sembler répétitives pour les non-initiés, elles sont parfaitement exécutées. On remarquera le charisme et le jeu de guitare très précis et mécanique de Seregor, ainsi que la présence très appréciée de Nikos Mavridis, le violoniste invitée spécialement pour la tournée. Il est parvenu à ajouter quelque chose de grandiose à la musique, notamment sur la remarquable "The Funerary Dirge Of A Violonist".

La prestation du groupe ce soir a été, sans hésiter, ma grosse claque de la soirée. Mon seul regret reste que leur setlist de 40 minutes ne comportait qu’un seul titre de leur premier album, Lammendam. Carach Angren reste, selon moi, un groupe à voir absolument en live. C’est d’ailleurs un plaisir de pouvoir, une fois encore, aller leur serrer la pince et discuter avec eux à la fin du concert.


Unna
(Grillen, Colmar)

Carach Angren

L’avis de tfaaon : Lorsque Carach Angren monte sur scène, on se rend compte qu’une partie non négligeable est venu pour voir les hollandais… Dure sera la chute, car ce concert fut un échec, objectivement comme subjectivement. Le set est en effet marqué par de graves problèmes de techniques sur le matériel du groupe, entraînant quinze bonnes minutes de coupure… Le plus dérangeant est que ce silence gênant était presque aussi convaincant la performance écourtée de Carach Angren. Entre le jeu de scène du chanteur qui laisse perplexe, sa guitare qui est manifestement beaucoup trop bas dans le mix pour faire vraiment effet, et la couronne type « Princesse Barbie » dont il se coiffe sur le dernier morceau, l’ambiance et la puissance des albums de Carach Angren n’est absolument pas retranscrite sur scène. Pourtant, l’idée d’apporter un violoniste sur scène était excellente. Mais on pourrait vraisemblablement le niveau d’ennui qui pourrait être atteint lorsque le groupe redeviendra un trio en live.


(Divan du Monde, Paris)

L'avis de Ondkrake : Que dire de Carach Angren… mis à part que c’est un monstre scénique ! Mais quelle prestance ! Quelle puissance ! Quel charme froid et obscur ! Une pure tuerie et ce même si la guitare manquait un peu de punch ! Ce n’est pas un concert de métal extrême, c’est une pièce de théâtre de métal extrême ! Trois acteurs pour une pièce oscillant entre black métal un poil technique, mélancolie et symphonie ! Leurs célèbres atmosphères orchestrales en live ? Je répondrais que c’est parfait. Une voix hors du commun qui transperce le corps et l’esprit, et puis un jeu de scène juste monstrueux ! Seregor se baladant sur sa guitare tout en laissant échapper ses monologues rauques et poignants. Une véritable communion avec le public, un vrai bonheur à vivre ! Un spectacle sonore et visuel à ne louper sous aucun prétexte !


(CCO de Villeurbanne, Lyon)

Carach Angren

Fleshgod Apocalypse

Malgré la claque que m’a filé Carach Angren, je reste à l’affût pour ne pas rater une miette du show de Fleshgod Apocalypse. Ce soir, je ne sais pas trop à quoi m’attendre avec eux. Ne connaissant que trop mal leurs premières sorties, j’ai cependant pu écouter et réécouter plusieurs fois leur dernier album, Agony. Je savais que ce soir, ça allait méchamment blaster, reste à savoir si ça ne sera pas trop ennuyeux.

Malheureusement, ça l’a été. Ce qui est sûr, c’est que Fleshgod Apocalypse n’est pas un groupe évident à mixer en live. Ce soir, c’est surtout le piano qui en prend un coup, puisqu’il sera inaudible du début à la fin. Les samples, eux aussi, seront totalement perdus dans la masse, à tel point que je ne reconnaitrais la plupart des morceaux qu’au refrain. Face à ce déluge de décibels, le chanteur ne se montrera pas à la hauteur, n’ayant pas la puissance du studio. Enfin, à l’inverse de Carach Angren qui a proposé un jeu de scène osé mais très juste selon moi, le bassiste et chanteur clair de Fleshgod m’a particulièrement lassé de son jeu de scène : il en faisait vraiment beaucoup trop.

Bref, je me suis ennuyé et mes oreilles n’y ont entendu quasiment que du bruit. L’unique chanson qui m’a semblé sortir du lot a été "Requiem in Si Minore", l’une des seules chansons ce soir où la règle n’est pas le martelage de batterie lors des couplets, et le chant clair sur-aigüe (souvent limite) lors des refrains. Pari raté donc pour ce groupe qui se laisse peut-être trop aller à la facilité.


Unna
(Grillen, Colmar)

Fleshgod Apocalypse

L'avis de Ondkrake : Engouement, sueur, violence. Trois mots pour décrire un concert de Fleshgod Apocalypse et ce que s’apprête à vivre le CCO ! La guerre à l’état pur ! Evidemment, dès l’entame, la prise de conscience sur la claque qui arrive est inévitable ! Impressionnants de puissance, les italiens sont fidèles à eux-mêmes. Je reste encore scotché devant la vitesse de Francesco Paoli à la batterie qui balance la purée sans sourciller, avec une facilité déconcertante pendant que Francesco Ferrini se déchaine sur son piano ! Une déception vient malgré tout mettre son grain de sel. Effectivement Les ambiances si chères à leurs compositions et qui amènent ce coté orchestral excellentissime sont absentes, enfin très difficilement audibles, et c’est vraiment dommage. Il faut connaître les lignes mélodiques pour les deviner et apprécier pleinement. Vêtus de leurs vêtements d’époque, ils assurent malgré tout une prestation scénique super dynamique ! La fosse est littéralement plongée dans une violence solidaire Le chanteur donne tout et gère superbement bien ! Tout comme Paolo Rossi et sa voix claire dévastatrice rappelant un certain ICS Vortex ! Frissons garantis en live comme sur l’album studio ! Les yeux fermés, la nuque en action, et l’on se laisse porter par ces balades rapides et salvatrices ! Au final, Une performance réussie mais une déception liée aux ambiances symphoniques trop en retrait et pourtant tellement efficaces à l’accoutumée.


(CCO de Villeurbanne, Lyon)

L’avis de tfaaon : Le nom de ce groupe pourrait très bien résumer le concert de Fleshgod Apocalypse. Au menu : une apocalypse sonore, rondement menée par des musiciens extrêmement professionnels. Blasts beats, riffs assassins, growl hargneux et guttural, nous avons bien affaire à un groupe de brutal death technique. Heureusement que le son était globalement bon, on imagine mal comment suivre un tel concert sans cela, à part un résultat cacophonique et désagréable. Ce genre de groupe séduit ou agresse, et on pourrait être agacé par l’attitude quelque peu « mussolinienne » du chanteur sur scène, qui invective la foule l’air sévère. A noter qu’un pianiste était présent sur scène, très louable intension, sauf qu’il était inaudible pendant la plupart du concert. Dommage. En tout cas, les sceptiques pourront s’en rendre compte par eux même : ces Italiens sont totalement capables de jouer leur musique en conditions « live ».


(Divan du Monde, Paris)

Fleshgod Apocalypse

SepticFlesh

L’intro de "The Vampire from Nazareth" se laisse entendre, l’ambiance est déjà à son paroxysme dans un divan du monde bien secoué par l’impressionnante performance de Fleshgod Apocalypse. Et pourtant, les grands gagnants de cette soirée sont incontestablement Septic Flesh, qui remettent les pendules à l’heure dès la seconde où les musiciens commencent à jouer.

Encore une fois, le son est excellent, puissant et clair. On est scié en deux par les riffs tranchants comme des rasoirs, écrasé par la rythmique basse/batterie implacable, et séduit par la voix de Seth. Contrairement aux habitudes de studio du groupe, point de traficotage vocal ne peut être entendu ce soir. Juste du growl sans artifice, et dieu, qu’il est puissant ! L’immense Seth fait également participer l’audience à de nombreuses occasions, en brandissant sa magnifique basse Vigier comme une vulgaire brindille et incite le public à battre l’air de leurs poings.

SepticFlesh

Le set est principalement orienté sur les deux derniers albums du groupe, et laisse entendre de belles parties orchestrales, qu’on rêverait de voir jouées par des musiciens, et pas de simples backing-tracks, mais qu’importe ! Le groupe tiendra l’audience en haleine tout le set avec une exécution qui force le respect. Seth semble d’ailleurs réellement touché par la réaction du public, et le remerciera à de nombreuses reprises, en rappelant que la France est un peu la deuxième patrie du groupe après la Grèce, du fait de la ferveur des fans et de la signature du groupe chez le label français "Season of Mist".

Pour conclure ce set dantesque, le triptyque "Persepolis" / "Anubis" / "Five-Pointed Star" finit d’embraser le divan du monde. Pour conclure, Seth remercie une dernière fois le public parisien pour son accueil, et déclare que le groupe sera de retour l’année prochaine avec un « sombre » nouvel album. Miam !


tfaaon
(Divan du Monde, Paris)

SepticFlesh

L’avis de Unna : C’est toujours un plaisir de voir SepticFlesh en live. La qualité du show est toujours au rendez-vous. Ce soir ne déroge pas à la règle, malgré quelques défauts qui m’ont interpelé. Premièrement, et encore plus que d’habitude, Seth ne s’est vraiment pas foulé à la basse. Il s’arrêtera de jouer de très nombreuses fois pour lever les bras, encourager le public et faire le show. C’est un mal pour un bien, d’autant plus qu’on n’entendait au final quasi aucune différence musicalement, tellement la basse était au rabais, ici au Grillen. Deuxièmement, j’ai trouvé dommage qu’après la réédition de leurs deux premiers albums, aucun de leurs titres ne soit venu remplir la setlist. Tout ça pour dire que ma première fois avec eux fût meilleure, l’effet de surprise peut-être, mais je chipote. SepticFlesh est une tuerie en live.


(Grillen, Colmar)

L'avis de OndkrakeSepticFlesh… Le groupe tant attendu de la soirée ! Et bien je crois qu’une telle performance se salut ! Ils ont retourné le CCO ! Résultats des courses ? Un circle pit qui a fait bien des dégâts (dont une moitié de bière perdue), une relation groupe-public magnifique, un son à décoiffer un chauve, Monsieur Spiros « Seth » Antoniou dans une forme olympique et une voix gutturale magistrale ! Un charisme fou et une telle lourdeur progressive sur scène ça se savoure ! Le plaisir de jouer sur cette scène du CCO se sentait. Souriants, communicatifs et ultra carrés, les pionniers font quand même la différence en live ! Après une grosse heure de jeu ils finissent sur un beau rappel nommé « Anubis » qui a eu son effet immédiat. Une sérénité et une force se dégageait de la scène, une grande claque ! Merci SepticFlesh !


(CCO de Villeurbanne, Lyon)

SepticFlesh

Setlist :
•  The Vampire from Nazareth
•  Communion
•  A Great Mass of Death
•  Virtues of the Beast
•  Unbeliever
•  Pyramid God
•  Lovecraft's Death
•  Oceans of Grey
•  We The Gods
•  Persepolis
•  Encore:
•  Anubis
•  Five-Pointed Star

Photos : Arnaud Dionisio (à Paris) / © 2013 Deviantart
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 

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