Never Stop Riddim – Various Artists

Nous poursuivons notre petit tour d'horizon concernant les sorties de one riddim en cette fin d'année 2015.
Après deux reggae one drop (Reggae Vibes Riddim, Cold Heart Riddim) et la réactualisation d'un classique (Cuss Cuss Riddim), arrêtons-nous aujourd'hui du côté de la Suisse et de l'Allemagne avec le Never Stop Riddim.

Composé et produit en Suisse par Ben Nicefield à Malters dans son studio Red House Records, le Never Stop Riddim est sorti le 13 novembre chez Uppressor's Productions et Boomrush Productions (label allemand qui a notamment produit TriXstar, artiste iranienne qui vit en Allemagne et que nous apprécions aussi à La Grosse Radio Reggae).

D'emblée, ce qui nous ravit (mais qui nous surprend aussi, il faut bien l'avouer), c'est la guitare acoustique en introduction et qui va se répéter tout au long du riddim. Chose assez rare pour que cela mérite d'être souligné. Cependant, sur la version dub mixée par Ben Nicefield (on retrouve également une version instrumentale du riddim), elle s'efface au profit de la guitare électrique, de même que sur le morceau qui lui a servi de base, c'est-à-dire sur "Never Stop, never flop" par.........Lee "Scratch" Perry!! En effet, installé en Suisse (pour information, sachez que son studio, euh pardonnez, son "laboratoire secret", a pris feu il y a une dizaine de jours) le producteur jamaïcain s'est tout naturellement retrouvé invité sur ce riddim. Et autant vous dire que ça tabasse!!

cookie the herbalist, onesty, lee perry

Venons-en aux autres chanteurs présents. Ils incarnent un melting-pot culturel. C'est une véritable tour de Babel que ce Never Stop Riddim. Enfin bon, pas tout à fait, puisqu'on y chante majoritairement dans la langue de Shakespeare. Mais le Martiniquais Straïka D montre que le reggae francophone se porte à merveille pour un genre musical largement dominé par l'anglais.
Et l'artiste suisse Sille suit les traces de Seeed en interprétant "Was für es Läbe" en allemand (le tube "Aufstehen" du crew de Berlin est, cela dit en passant, assez proche musicalement du Never Stop Riddim).

Les origines des artistes sont donc très diverses. Outre Sille, la Suisse est représentée par Cookie The Herbalist qui prête sa voix pour le morceau éponyme de ce riddim. Je vous laisse le découvrir.

Smiley est originaire d'Aruba, Onesty vient de Belgique et Crosby Bolain d'Afrique du Sud.
Quant aux autres interprètes (Spade Again, J'se James, Di Govanah, Unstoppable Fyah et Lee Perry), ils proviennent de Jamaïque, bien évidemment! Que serait un riddim sans les Jamaïcains?

Les textes des titres de Spade Again ("Psalms") et Unstoppable Fyah ("Praise Jah") sont, comme vous l'aurez compris, influencés par les thèmes chers aux Rasta. Les choeurs féminins, très religieux, que l'on retrouve sur ces morceaux confirment cet aspect.

J'se James, dans "Keep on troddin'" insiste sur la nécessité de se battre au quotidien et prononce un "Open your eyes my brothers and sisters" assez récurrent dans le reggae.
En effet, ce riddim nous parle de combat, de lutte permanente qui ne doit jamais cesser.
Di Govanah, dans "Nuh everyday", évoque la faim, cependant "nuh everyday would be the same". Ainsi, l'espoir et la foi en Jah sont les meilleurs remèdes pour vaincre une existence difficile : "Jah Love will never leave my heart".

Même Cookie the Herbalist, sur le thème de l'amour affirme ne pas vouloir renoncer : "I never gonna stop loving you".

                                        never stop riddim, ben nicefield, straika d

Quant à Crosby Bolain, capable de modifier sa voix, il oscille entre un chant reggae roots et un flow hip-hop. Il nous livre un constat pessimiste de l'état de la société : "we are living in a judgement time".

Straïka D, qui rappelle un Tiwony par son timbre de voix, dénonce, dans "Les Mots", l'inadéquation pour certains entre leurs paroles et leurs actes, l'hypocrisie. Quelques-uns de ses vers sont très lourds de sens dans le contexte géopolitique actuel : 
"Tu parles de Bible, de Coran, de Torah,
Tu les récites par coeur, mais je ne vois
Qu'une haine aveugle, alors ça sert à quoi?
"

Enfin, "Never stop, never flop", interprété par Lee Perry, est reconnaissable à mille lieues. Son chant saccadé, voire scandé est toujours bel et bien là. La structure musicale sur le morceau est différente de celle des autres de ce Never Stop Riddim. Le rythme est plus stepper, on se rapproche parfois du rock avec la guitare électrique et cette dernière, les claviers et le mélodica remplacent la guitare acoustique. Ainsi, il s'agit du titre le plus riche de cet album, où la composition est la moins répétitive. 
On a l'impression de se retrouver plongé dans les grandes heures du Black Ark.

                                        never stop riddim, smiley, onesty, sille

Très international de par la diversité des artistes et des langues utilisées, ce Never Stop Riddim est un hymne à la lutte. Assez engagé et réaliste dans la description du monde contemporain, il se veut pourtant porteur d'un message d'espoir.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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