Fauve – Vieux Frères (partie 2)

Le très attendu Vieux Frères (partie 2) est sorti hier.

Nouvel album de Fauve à écouter sans modération, chez vous, au bureau, en voiture, en live bien sûr, en bateau, sur la mer, à la ville, dans les champs. Le parfum des différentes atmosphères s’est déposé sur la galette. Les nuances de pourpre, de gris, du turquoise, de lumière et d’ombre transcendent les pistes, on ne sait plus où donner la tête… Le flot des mots nous embarque toutes voiles dehors, les textes sont fournis, les mélodies les habillent ou les déshabillent à tour de rôle…

Ce nouveau disque de Fauve assure une signature à l’encre rouge.
 

  1. "Juillet (1998)"

    Le vent souffle dans les carillons. Voix douce, texte mélancolique, on repart sur les mêmes bases que sur la part one. La musique file sous les mots, le temps presse, entre flashbacks et questionnement sur le présent, sur l’avenir, on parcourt la ville, la vie. « 27 ans, bientôt 28 et pas de regrets ». Une belle entrée en matière, un tableau en mouvement.

     

  2. "Paraffine"

    Sur le second, quelques notes de piano, des gouttes d'eau qui viennent claquer le métal des bouches d'égout, le nom de l’album qui se glisse et une révélation : « moins en colère ». De l’écho, des chœurs planants et une fin où la mélodie vient se placer en point d’interrogation, surprenante.

    Collectif, France, Nouvel album

     

  3. "Rag #5"

    Une parenthèse les yeux fermés... Un mini titre de moins de 2 minutes, avec instrumentation minimaliste où la réverb’ continue de plus belle.

     

  4. "Tallulah"

    Titre ensoleillé à marquer d’une pierre blanche. Le texte positive, la mélodie entraîne dans les îles, on verrait presque un collier de fleurs autour du cou du chanteur. « Il y a quelque chose de plus  lumineux, de coloré, de plus vivant ». Le refrain est entêtant, mélodieux, mais toujours ce détail qui tue, « toujours ce briquet dans la poche », comme dans chaque titre ou presque, la cigarette n'est pas loin.

     

  5. "Bermudes"

    Paradoxalement, retour en ville, entre immeubles, voitures et idées noires. Le coup de gueule de l’album, retour aux angoisses et à la révolte, en « poussant sa voix comme une machette », le leader du groupe revient à ses premières amours au teint blafard.

    ≠, spoken, word

     

  6. "Azulejos"

    Piste a capella laissant place aux instru sur les 5 dernières secondes seulement. Le point fort de cet opus. Des images sombres, des cauchemars même. Quand on rêve de dents qui tombent, l’annonce est à la mort. La couleur est dite. Elle est jaune, elle est abîmée par le tabac. Cette douleur touche. Envahis par ce sentiment qu’on traverse tous un jour, « cette souffrance qui vaut toujours mieux que la mort » certes, mais qui déchire le cœur, l’estomac, la gorge et chaque viscère, on écoute. On réécoute. On entend aussi cet espoir, cette lutte, cette rage, ce combat qui force le respect... Là les gars, ouais, respect.

     

  7. "Sous les Arcades"

    Musique aux saveurs d’orient. Gratte saturée et notes dépaysantes. Du feu, encore du feu, de la fumée, toujours, de la poussière autour. Le groupe dévoilait quelques extraits de ce morceau en vidéo le mois dernier, de l’entrée en scène dont il s’agit avec quelques images subliminales de verdure vue de haut :

     

  8. "T.R.W"

    Un grand cri contre le mal actuel, contre cette société de conso, contre la pub à tout va, contre le faux ! Pour ne pas se laisser ensevelir, se laisser tirer vers le bas, se faire assister, pour ne pas accepter tout ce qu’on voit, tout ce qu’on veut nous faire croire. Un cri du cœur qu’on accompagne bien volontiers d’un bravo et d’un merci, avec une zic façon Clash qui ne gâte rien.

     

  9. "RAG #6"

    De jolis arpèges et une tierce viennent bercer ce morceau de court apaisement, comme une envie, un souhait de monde meilleur. La lumière commence à s’entrevoir dans la fissure du mur.

     

  10. "Révérence"

    Les fées se montrent dans la nuit. « Tes blessures apaisées », on y croit. Dans un élan d’amour, l’espoir « gagne du terrain ». Cette reconnaissance bien méritée y est pour quelque chose, sans aucun doute. Encore une bien belle chanson qui prouve, s’il le fallait encore, que les enragés sont les plus beaux poètes.

     

  11. "Les Hautes Lumières"

    Et on finit sur le titre mis en avant pour le lancement de ce nouvel opus. « Aux innocents les mains pleines », Fauve nous promettait un album plus solaire, c’est gagné, en partie grâce à ce titre. Tous les sens sont titillés, la vue avec « ces visions qu’on s’offrait autrefois comme des couronnes », le goût avec « les feuilles de menthe qui craquent sous nos dents », l’ouïe avec le « claquement des drisses de pavillon contre les mâts », le toucher « même sur les toits de Paris » et l’odorat « dans tes draps parfumés au lilas » et le « baume au camphre ».
    Et si on avait « tout gagné » en découvrant votre musique ?


Flora Doin

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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