Son Lux – Bones

"Il transpire de ces neufs titres aux lignes étriquées, une humilité qui se lit entre les lignes."

Il est difficile de reprocher quelque chose à Son Lux aka Ryan Lott. En 2013, le chanteur américain réussit à sortir un Lanterns Lit d'une éblouissante grâce torturée et à surfer sur la vague creusée par Alt-J sans disparaitre dans les égouts de la hype. Un album marquant donc, truffé de trouvailles électro hip-hop, d'inventivité pop et logiquement doté d'une ombre en conséquence. Une ombre qui plane sur le dernier Bones sorti récemmentavec cette instrumentation organique reconnaissable entre mille et cette voix cristalline, d’une intensité variable et subtilement de guingois. En s’entourant de deux musiciens Son Lux n’entend pas faire dans le bis repetita bon marché.

Et pour cause, même si on débusque la récupération de certains samples et de structures rythmiques à la Björk dans « Change Is Everything » ou « Your Day Will Come », impossible de passer à côté des changements opérés ici. Lott n’est plus seul maître à bord.

Son Lux, nouvel album 2015, Bones, Joyfull noise records
 

Désormais épaulé par ses acolytes scéniques Rafiq Bhatia à la guitare et Ian Chang à la batterie, sa voix n’est plus la seule à se faire entendre notamment sur le solennel « I am The Others » baignant dans des ténèbres à la The XX. Impossible également de ne pas remarquer la tendance rock de Bones qui va jusqu’à se doter de solos, plus ou moins réussis soit dit en passant, et de passages poignants rappelant presque Archive. Avec ces arabesques de notes légères, sa trame électro-pop et son background rock, « Flight » marque le clivage, l’avant et l’après. Et on a beau se rappeler au bon souvenir de « Lost It To Tryin » avec « You Don’t Know Me » et son beat cardiaque teinté de cuivre à la Woodkid, la donne a changé.

Le performer se veut plus complexe et plus physique avec ce quatrième LP écrit sur la route des 160 dates qui ont suivi la sortie de Lanterns Lit. Une complexité parfois déroutante tant on passe d’un univers à un autre, dans des titres comme le belliqueux «Now I Want » et le lyrique « Breath Out » mais qui a du bon en renouvelant tout simplement l’expérience Son Lux. Une expérience qui atteint son paroxysme dans le bien nommé « Undone » et sa conclusion abrupte et cotonneuse.

Tout en magnifiant l’éphémère avec une émotion pour le moins grandiloquente, Son lux n’est pourtant pas de ces groupes réservés à l’élite branchée et si son hermétisme peut dérouter, il transpire de ces neufs titres aux lignes étriquées, une humilité qui se lit entre les lignes.
Une réussite.

Rafael Panza

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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