ZZ Top (+ Ben Miller Band) au Zénith de Paris (26.06.2015)

"...des légendes qui continuent d’assurer leurs rôles respectifs malgré les années, et qui en bonus nous amènent [...]une première partie audacieuse."

Une semaine tout pile après la déception de leur prestation du Hellfest, due à un son catastrophique, nos barbus préférés investissent le Zénith de la capitale pour rattraper le coup.
Mais tout d’abord, place au Ben Miller Band, l‘une des meilleures premières parties que l’on a pu voir cette année.

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Ben Miller Band


Gros point commun du Ben Miller Band avec la tête d’affiche : leur tendance à la récupération d’objets divers, principalement d’origine automobile, pour agrémenter leur scène, voire créer des instruments. La comparaison s’arrête là, tant le style est plus roots et authentique que celui de ZZ Top.
Les trois comparses, aux âges assez dispersés, se voient accorder une grosse demi-heure, leur permettant de démontrer tous leurs talents en une demi-douzaine de morceaux.

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Si le leader Ben Miller gratte sur des guitares de sa propre confection, il joue également occasionnellement de l’harmonica, et chante dans un vieux combiné de téléphone. Mais les surprises ne s’arrête pas là : à sa gauche, Scott Leeper et son look de vieux fermier texan assurent ce qui ressemble à des lignes de basse sur l’unique corde d’un broomstick bass, comprenez un manche à balai enfilé dans une bassine en plastique. Arriver à obtenir un tel groove avec des moyens si réduits tient du miracle, et le miracle dure 30 minutes !

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Le temps d’un titre, le “bassiste” vient tenir les baguettes usuellement utilisées par le percussionniste Doug Dicharry. Ce dernier, en plus de tenir la batterie, joue également de la planche à laver, sur ce qui ressemble à un vieux radiateur de Ford T ! Il joue également de la cuiller électrique (!) branchée sur un boitier d’effet conduisant à des sons puissants et sortis de nulle part. Enfin, car le batteur a plusieurs peaux à son tambour, il joue divinement bien du trombone. En fin de set, c’est effectivement une véritable ovation qu’il reçoit du Zénith, après plusieurs solos cuivrés qui prennent toute la fosse aux tripes.

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Car musicalement, l’ensemble est cohérent, et ne ressemble en rien à la banale musique de rue que pourrait laisser deviner l’attirail des musiciens.
Entre blues et country, les titres du Ben Miller Band ne se répètent pas et envoûtent l’auditeur, qui quitte malgré lui l'environnement du Zénith pour être transporté dans une vieille cahute au bord de la Route 66. L’accueil des américains est unanime, comme en témoignent les applaudissements nourris entre les titres, et la participation du public pendant les accélérations tribales des compositions.

Une excellente surprise et un moment magique donc, comme on aimerait en avoir plus souvent en ouverture de plus gros groupes !

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ZZ Top


Une vingtaine de minutes d’attente est le prix à payer pour voir apparaître les barbus les plus célèbres de l’histoire du rock. En attendant, les roadies s'affairent autour du matériel, installant pieds de micros faits de pots d’échappements de hot rod, et ventilateurs en surnombre. Le décor est comme d’habitude ultra-sobre, avec un backdrop noir tendu derrière les deux écrans habituels posés au sol de part et d’autre de l’imposante batterie de Franck Beard.

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ZZ Top n’attaque pas le concert en douceur, fonçant d’emblée avec “Got me Under Pressure”. La réaction du public est immédiate, et l’ambiance monte d’un cran. Sur fond des éternelles vidéos projetées sur les écrans, les célèbres gimmicks de Billy Gibbons et Dusty Hill sont passés en revue : instruments qui se balancent, pas en rythme en bord de scène, rien n’est oublié !

Ce qui frappe après la prestation en demi-teinte du Hellfest sept jours plus tôt, c’est la qualité du son : à ce niveau, on s’approche de la perfection quasiment toute la soirée. Chaque détail du jeu de guitare est clairement audible, et seule la voix lead manque par instants de volume. Les ornements de guitare sont d’ailleurs plein de feeling et de testostérone sur “Pincushion”, ce qui ne gâche en rien le défilé de ZZ Girls qui a lieu sur les écrans.

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Gibbons annonce alors qu’il est “time to get high”, ce qui lance “Flyin’ High”. Au niveau de la communication, les interventions du guitariste se réduisent comme d’habitude au strict minimum : comme au Hellfest, il s’assure tout juste que tout le monde passe une bonne soirée, et est instantanément rassuré par la clameur qui lui répond.
Le traditionnel hommage à Jimi Hendrix est bien sûr de la partie, avec un “Foxy Lady” qui démontre les grandes qualités de chant des deux cordistes. Sur les écrans, le grand Jimi brille au milieu d’une épaisse brume mauve, et le public hurle pour lui les refrains.

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Dusty Hill chante à nouveau sur “Catfish Blues”, tandis que Gibbons s’amuse à enchaîner les impros bluesy. Ce dernier fait à la fin du morceau mine d’être ébloui par les éclairages assez succints qui illuminent la scène, et annonce qu’il est temps de revêtir des “Cheap Sunglasses”. Pendant le morceau, le chant alterné entre les deux voix au volume différent crée des discontinuités, mais on les oublie rapidement lorsque le frontman retourne sa guitare, au dos de laquelle est inscrit “BIERE”. Et dieu sait que le houblon est nécessaire, tant il fait chaud dans le Zénith ce soir !

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Quelques mesures d’une batterie régulière et impériale plus tard, ZZ Top réveille un peu le public ramolli par un “Sharp Dressed Woman” bien applaudi, avant de sortir les célèbres guitares à moumoute pour le final “Legs”. Sur ce dernier morceau, le solo est un peu chaotique, ce qui n’est pas atténué par un son en nette régression.

Le rappel arrive rapidement, et débute par le très attendu “La Grange” qui semble enfin réveiller la totalité du Zénith : Dusty et Billy jouent avec la foule, et improvisent sur la fin du morceau, avec le soutien bienveillant d’un Franck Beard décidément irréprochable.
“Tush” vient enfin clore le set, non sans qu’un roadie soit venu allumer la cigarette de monsieur Gibbons.

Au final, le set d’une heure et vingt minutes parait très (trop) court, mais les ZZ Top assurent toujours comme des chefs. Seul regret, le show parait trop millimétré et rodé, ce qui nuit à l’authenticité qui se dégage de la prestation. Mais on pardonnera cela à des légendes qui continuent d’assurer leurs rôles respectifs malgré les années, et qui en bonus nous amènent d’excellentes surprises avec une première partie audacieuse.

Setlist :
Got Me Under Pressure
Waitin' for the Bus
Jesus Just Left Chicago
Gimme All Your Lovin'
I'm Bad, I'm Nationwide
Pincushion
I Gotsta Get Paid
Flyin' High
Foxy Lady (The Jimi Hendrix Experience)
Catfish Blues (Robert Petway)
My Head's in Mississippi
Chartreuse
Cheap Sunglasses
Sharp Dressed Man
Legs

Rappel :
La Grange / Sloppy Drunk Jam
Tush

Photos © 2015 Régis Peylet
Toute reproduction interdite sans l'autorisation écrite du photographe.

 

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