Bloodhounds On My Trail – Escape II


Originaire d'Australie, le groupe Bloodhound On My Trails a sorti en novembre dernier leur nouvel EP Escape II; quoique le terme nouveau est ici galvaudé. Car de nouveauté, il n'en est point question sur cet EP qui se contente simplement de regrouper les anciennes sorties du quatuor en l'agrémentant seulement d'un remix tout à fait oubliable.

On ne pourra donc pas échapper à ce sentiment un peu sale d'écouter du réchauffé. Mais passé cette légère amertume, il faut bien reconnaître que les compositions du groupe sont assez convaincantes, notamment le single officieux "Jolly", véritable tube shoegaze en puissance. Car oui, BOMT évolue comme un poisson dans l'eau dans ce style définitivement accolé aux nineties, s'insérant dans la droite lignée de My Bloody Valentine ou encore Slowdive. La déférence au genre est telle qu'on pourrait croire qu'il s'agit effectivement d'un enregistrement de l'époque. Guitares saturées et vaporeuses, voix quasi indistincte (bonne chance pour essayer de comprendre les paroles), rythmique lente et solennellement rêveuse; nous voilà de nouveau plongés au cœur d'un film de Gregg Araki en mode trilogie de l'apocalypse adolescente.

shoegaze, ep, 2015

En revanche, si vous n'êtes pas spécialement client de ce type de musique, vous risquez de vous ennuyer ferme tant la fantaisie et l'originalité sont tout bonnement bannies de l'EP. Et même un amateur de shoegaze pourra regretter que le groupe ne lève pas le petit doigt pour faire un peu évoluer la chose. Souvenons-nous néanmoins que le shoegazing est par essence un style de musique si peu changeant qu'il a pour vocation (et c'est un peu paradoxal vu son lien comme dit plus haut avec une certaine décennie) de devenir intemporel. Rien ne ressemble plus à du shoegaze que du shoegaze; à croire que l'on pourrait presque en faire une religion. Et c'est peut-être le cas au fond, tant cette musique invite à la contemplation et à la méditation. En somme, comme une sorte de musique bouddhiste, mais avec plus de guitares.

Bref, si les chansons présentes sur l'EP sont plutôt solides (hormis le remix, seule nouveauté, certes; mais totalement dispensable), on regrettera que le groupe manque d'un peu d'audace et n'ose pas trop sortir d'un classicisme soigné mais bien trop confortable. A moins qu'il ne s'agisse d'une profession de foi, et dans ce cas, à vous de voir si les voies du seigneur shoegaze sont impénétrables ou pas.

 


Crédit photo : shotbykatie

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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