The Sandcherries – The Sandcherries

"Si tout n'est pas parfait sur cet EP, cela fait en tous cas bien plaisir de voir un groupe qui n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat."

Au moins cette fois, on ne pourra pas se plaindre du manque de personnalité ! The Sandcherries, combo parisien, a été formé en 2013 à l'initiative du guitariste / chanteur Alexandre Mielczarek et du guitariste Marin Pilyser. Si le deuxième est tombé dans la musique de par son amour pour la NWOBHM, on comprend davantage le parcours du premier, qui se dit très influencé par la musique des années 1960 et notamment le rock psychédélique. De psychédélisme, il en est clairement question ici. Pas de psychédélisme un poil agressif comme les excellents suisses de Forks, pas de psychédélisme gras à la Monster Magnet, mais un rock psychédélique doux et rêveur, onirique, avec une petite influence prog. Si tout n'est pas parfait sur cet EP, cela fait en tous cas bien plaisir de voir un groupe qui n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat.

l'échappée, alice, palpitation, néoménie

Déjà en mélangeant le français et l'anglais. Pourquoi plus de musiciens n'y pensent-ils pas ? C'est tout bête, mais pourquoi ne pas profiter de la sonorité de plusieurs langues pour enrichir les sonorités à disposition ? C'est avec plaisir que l'on retrouve cette belle langue qui est la nôtre sur "L'échappée" mais surtout "Palpitation", avec son ambiance à couper au couteau et ses choeurs venus d'une autre planète. 

L'ambiance, justement. Forcément, quand on parle de rock psychédélique, c'est au moins aussi important que la sauce de soja dans un boeuf aigre-doux. Bravo aux musiciens qui ont bien travaillé leur son, grandement enrichi par de la réverb' bien dosée, des claviers fantômatiques, des choeurs oniriques, pour un univers sonore soigné et appréciable. Clairement ancrées dans le monde des rêves ("Néoménie"), les compositions des Sandcherries savent aussi envoyer le bois en finesse avec des riffs plus costauds qui évoquent le prog' à l'ancienne. N'allez surtout pas croire que le projet tombe dans un passéisme de mauvais aloi, car l'ensemble est une fusion agréable d'éléments très divers qui parviennent à sonner old-school sans qu'aucune désagréable impression d'anachronie ne se fasse sentir.

Non, si petit défaut il y a, c'est que dans leur recherche d'ambiances particulières et de sonorités rigolotes, les zicos ont (selon moi) un peu oublié d'écrire des mélodies marquantes ou, plus généralement d'explorer à fond les options qu'ils proposent. Niveau mélodique, on ne demande certainement pas de refrains faciles avec un projet de ce type, mais certains passages peuvent donner l'impression d'être là plus pour épater un peu la galerie qu'autre chose. A la limite, admettons que le projet refuse totalement la facilité mélodique, à ce moment-là, on apprécierait que les Sandcherries partent dans des développements un poil plus alambiqués. 

Ces quelques écueils ne doivent pas faire oublier qu'il ne s'agit que du premier EP d'un groupe encore très jeune. Retenons que le potentiel est là, il est vraiment intéressant, preuve supplémentaire que les zicos savent où ils vont. Si la direction semble assez forte, il reste à y aller un peu plus franchement. Mais pour ce faire, un peu plus d'expérience semble nécessaire. Pour le deuxième EP ?

Crédit photo : Cassie Hettinger

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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