Steven Wilson – 4 ½

"Si 4½ s'adresse aux fans avant tout, ces derniers y trouveront des motifs de satisfaction et de quoi patienter avant les prochaines aventures du génial maître d'oeuvre anglais".

Surprise, puisque Steven Wilson nous revient moins d'un an après Hand. Cannot. erase., réussite éclatante, qui est venu confirmer aussi bien la maestria de l'anglais que son succès grandissant. On aurait donc pu penser que le chanteur / guitariste / producteur etc., se concentre sur ses concerts, prenne un peu de temps pour lui... Que nenni ! Cela étant, la démarche a du sens : 4 de ces six titres sont issus des sessions de Hand. Cannot. erase., un des sessions de The Raven that refused to sing, et le dernier est une nouvelle version de "don"t hate me" de Porcupine Tree, issu de l'album Stupid Dream (1999). De l'aveu même de Wilson, il s'agit donc de faire table rase du passé (et de faire plaisir à ses fans) avant de passer à autre chose (son prochain album est actuellement prévu pour fin 2017, autant dire qu'il va falloir patienter). 
 


my book of regrets, hand., cannot, erase, the raven


Tout cela est bien beau ma bonne dame, mais ces compositions laissées sur le carreau valent-elles le coup, ou auraient-elles mieux fait de rester au placard ? L'EP démarre de la meilleure des façons avec "My Book of regrets", fantastique composition de près de 10 minutes. Dans la veine du dernier album, elle s'en détache néanmoins par une atmosphère plus joyeuse, plus pop. Si on comprend sans peine pourquoi elle n'a pas su trouver sa place, il eût été dommage de s'en passer. Alors qu'elle démarre avec un feeling assez Beatlesien, soit des sonorités qu'on n'avait plus entendues depuis Porcupine Tree, la suite est du pur Wilson, avec une suite de solos et de breaks jazzy / prog du plus bel effet. A lui seul, cet excellent titre justifie l'existence de 4 ½.

Fort heureusement doit-on rapidement ajouter, parce que ce n'est pas le cas du reste : "Year of the plague" est un instrumental acoustique, très joli mais qui fait davantage office d'intermède avant autre chose, en l'occurence "Happiness 3 ", soit une compo assez faible, pour ne pas dire anecdotique. Une face B sympatoche au mieux, sans grand intérêt pour peu qu'on ait la dent dure. Et derrière, voilà un nouvel instrumental, qui une fois de plus, s'il permet de retrouver des ambiances wilsoniennes typiques (le petit break mystérieux, entre bossa nova et Twin Peaks, qui débouche sur des gros riffs, est une belle trouvaille), ne satisfait que difficilement l'appétit de l'auditeur. En revanche, on peut le voir comme formant un diptyque intéressant avec "Vermillioncore", instrumental plus direct qui finit par verser franchement dans les gros riffs bourrins. S'ils n'ont certainement pas été composés dans l'optique de fonctionner ensemble, ces deux titres s'imbriquent particulièrement bien.

En revanche, la nouvelle version de "Don't hate me" est totalement anecdotique : les breaks joués de façon plus soutenue (en phase avec l'orientation très prog 70s de Wilson depuis qu'il a arrêté Porcupine Tree) et la voix féminine sur les refrains ne suffisent pas à apporter une plus-value quelconque. Au final, le bilan est donc contrasté. Reste qu'il faut prendre pour ce qu'il est : une compilation de faces B, avec du bon et du moins bon. S'il s'adresse aux fans avant tout, ces derniers y trouveront des motifs de satisfaction et de quoi patienter avant les prochaines aventures du génial maître d'oeuvre anglais. 

6,5 / 10
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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